Encore un G vain

par olivier cabanel
samedi 26 septembre 2009

Nous y sommes désormais habitués. Les sommets se suivent et se ressemblent.

Toutes ces rencontres internationales ne

sont-elles pas faites pour évoquer des promesses dont nous savons qu’elles ne seront pas tenues ?

Rappelons que le G20 est composé de 19 pays, auxquels s’ajoutent le président du conseil européen et celui de la banque centrale européenne, d’où le chiffre 20.

Le programme des acteurs du G20 consiste entre autre à tenter de stopper la propagation de la crise financière, commencée il y a déjà un an.

A l’évidence, comme par le passé, chacun après avoir affirmé un esprit de concertation et de dialogue, va surtout faire sa « propre cuisine »

Il n’y aura aucune prise de décision sur les paradis fiscaux. On attend toujours les sanctions promises pour les listes noires, ou grises, et on risque d’attendre longtemps.

Lors du G 20 de Londres en avril dernier, il avait été décidé que « le temps du secret bancaire était révolu », dixit Sarkozy.

Il suffit de voir de quelle manière la Principauté de Monaco a contourné la difficulté.

Elle se trouvait sur la « liste grise » (pourquoi pas sur la noire ?), et vient de conclure 7 conventions avec des paradis fiscaux !

Cerise sur le gâteau, elle a été officiellement retirée de la liste grise.

Ce que confirme le rapport de la commission des finances, de l’économie générale et du plan, publié le 9 septembre dernier. lien

« Si les travaux engagés tant par l’OCDE que par les commissions européennes ont permis des avancées certaines, il n’ont pas attaqué le cœur du système, c’est à dire le secret.

Leurs travaux ont plus régulé la concurrence fiscale, sans parvenir d’ailleurs à la maîtriser, qu’accru la transparence ».

En quatre mots, rien n’a changé.

Bien sûr officiellement certains, dont Sarkozy, ont décidé de déclarer la guerre aux rémunérations scandaleuses, mais on sait bien qu’il n’y aura pas de décision pour les empêcher, ni même de les plafonner.

Sarkozy aura beau jeu de déclarer qu’il ne pourrait prendre de décision unilatérale, afin de ne pas handicaper nos entreprises. lien

Pourtant les Français sont fondés à se demander qu’est-ce qui empêcherait de prendre une telle décision.

D’autres décisions pourraient être prises en France : que penser de tous ces « bons Français » qui se sont exilés en Suisse, ou ailleurs, pour ne pas payer d’impôts en France.

Sans aller chercher bien loin, l’un des plus « célèbre », Johnny Hallyday, pour ne pas le citer, avait promis de revenir si son ami Nicolas était élu.

Il est toujours en Suisse, et n’a condescendu à revenir en France pour le 14 juillet que pour recevoir 1 million d’euros, en échange de sa « prestation musicale ».

Cet argent vient des impôts de ceux qui vivent en France.

Sarkozy aurait pourtant les moyens de sévir, en en interdisant, par exemple aux mauvais citoyens, l’entrée sur le territoire national.

Et au moins en évitant de leur reverser une partie de nos impôts, surtout pour un jour aussi symbolique que le 14 juillet.

« Les paradis fiscaux, c’est terminé », claironne le Président, mais comme disent certains commentateurs, cela fait partie de la pensée magique.

Mais revenons au G20.

Il n’y aura pas d’engagement ferme pour réduire les gaz à effet de serre.

Les uns et les autres essayent seulement de tirer leur épingle du jeu, afin de pouvoir rentrer au pays la tête haute.

Telle Angela Merkel qui espère gagner quelques points qui lui permettraient sa réélection.

Sarkozy, même s’il claironne haut et fort, que grâce à lui tout va changer, ne se fait pas trop d’illusions. Le Sarkozysme a de plus en plus tout de la méthode Coué.

Il tape de ses petits poings sur la table en affirmant « l’Europe est unie sur un message fort, nous ne voulons pas que cela recommence, que le scandale des bonus se poursuive », mais il sait bien qu’il n’y aura pas d’accord. lien

Le FMI a profité du sommet pour reconnaître s’être lourdement trompé l’an dernier, en affirmant pour 2009 une croissance de 2,2%.

Il évoque maintenant une récession. lien

Alors, à part les promesses non suivies d’effet, on aura assisté à la valse des chefs d’états pour un sommet qui aura coûté une petite fortune pour la communauté internationale, pendant que sur la planète, la misère continue de s’accumuler.

Comme disait un vieil ami africain : « quand l’éléphant trébuche, ce sont les fourmis qui souffrent »


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