Facebook - L’« Etat » dangereux que redoute Israël

par gruni
lundi 1er février 2016

En réalité Facebook n'est qu'un outil, mais peut devenir une arme redoutable contre laquelle les Etats ont beaucoup de mal à lutter. Une "guerre par des moyens non-militaires", qui fait peur à Israël. Une action menée aussi sur les réseaux sociaux par le mouvement "Boycott, Désinvestissement et Sanctions". 

Un article du Jerusalem Post illustré par une image tranchante et sanglante qui accuse le Hamas, annonce un investissement plus important d'Israël dans les technologies qui lui permettront de lutter contre "les loups solitaires" des réseaux sociaux. L'expression entre guillemets est de Monsieur le ministre de la sécurité, Gilad Erdan, à l'occasion de son intervention sur les armes numériques, lors d'une table ronde de la troisième conférence annuelle Cybertech de Tel Aviv. L'ennemi désigné étant bien entendu le terrorisme mais aussi BDS.

Qui est le BDS ?

Evidemment les avis sont très partagés sur le mouvement. En voici plusieurs qui méritent notre attention.

D'abord celui de BDS France. (extrait)

 "La campagne BDS (Boycott Désinvestissement Sanctions) a été lancée par la société civile palestinienne en 2005, suite à des dizaines d’années de lutte contre Israël et sa politique d’apartheid.
Les Palestiniens font appel aux citoyens de conscience du monde, afin que prenne fin le plus long conflit de l’histoire récente, en leur demandant de boycotter tous les produits israéliens, mais aussi de pratiquer un boycott sportifculturel et universitaire.
Ils nous demandent également de faire pression sur les entreprises étrangères, notamment européennes, afin qu’elles arrêtent leur collaboration avec cet Etat criminel.


Enfin, ils nous demandent de faire appliquer par nos Etats les sanctions qui auraient dû être appliquées depuis des dizaines d’années devant ce déni de droit intolérable.
Il apparaît aujourd’hui que, loin des grands débats théoriques, la campagne BDS est une arme efficace pour faire plier Israël, d’autant que nous ne pouvons rien attendre de l’Onu ou des autres pays."

 

Ensuite un autre extrait et une définition complètement différente du site Le Monde Juif.

"173 associations palestiniennes, pas une de plus, pas une de moins !

« L’apartheid israélien » comme ils disent…

Ce détournement des mots fait des ravages, même en France si l’on prend, par exemple, la nouvelle définition du mot « apartheid » par le 1er ministre français, Manuel Valls. Cela reviendrait, allons-y gaiement, à qualifier de génocide, le parcage des « gens du voyage » sur des ères insalubres.

Les Palestiniens parlent d’ailleurs, en plus d’apartheid, d’un « génocide palestinien » perpétré par les « juifs » : n’en avons-nous pas assez d’être pris pour des cons ?

Parce que c’est sur cela que les Palestiniens comptent en nous vendant cette propagande, ces concepts."

 

Pour enfoncer le clou là où ça fait mal, vous pourrez lire le point de vue et la longue analyse de Noam Chomsky. 

Fort logiquement et par souci d'équité, il faut également donner la parole à un contradicteur du célèbre intellectuel américain, Gilad Atzmon

Que revendique au nom du BDS, Omar Barghouti son cofondateur

- La fin de l'occupation israélienne de 1967, avec le démantèlement des colonies de Cisjordanie et la destruction du mur.

- La fin de la discrimination juridique pour les citoyens palestiniens d'Israël.

- Et dans le cadre des résolutions de l'ONU, l'autorisation pour les réfugiés palestiniens de regagner leur domicile.

 

Pour revenir sur l'article du journal israélien.

La table ronde était organisée par le conseil israélo-américain dirigé par Adam Milstein, un investisseur immobilier et philanthrope qui considère le BDS comme une "menace existentielle". Quant à Erdan, il avait annoncé que le ministère des affaires stratégiques disposait de 100 millions de Shekels pour investir contre le mouvement qui prône le boycot des produits israéliens.

Mais le gouvernement israélien est encore plus préoccupé par la montée du terrorisme qu'il ne sait pas combattre, celui d'internet. Récolter les renseignements pour lutter contre une organisation, les Israéliens savaient le faire. Mais, selon Erdan, "aujourd'hui il y a des incitations à la télévision palestinienne et sur les réseaux sociaux, et vous vous trouvez face à des centaines de milliers d'assaillants potentiels qui peuvent sortir de chez eux pour tuer des civils innocents". 

Monsieur Gilad Erdan, n'aurait-il pas une certaine tendance à l'exagération. Une méthode bien connue de tous les responsables politiques du monde, pour justifier des mesures et des actions toujours plus sécuritaires et répressives. Quant au directeur de l'Institut pour les Etudes de Sécutité Nationale, Monsieur Amos Yadin. Ne se trompe-t-il pas de cible, lorsqu'il prétend que le pays le plus dangereux au Moyen-Orient est "L'Etat de Facebook", car celui-ci dispose d'une énergie supérieure à un grand nombre d'armées de la région. 


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