Fukushima : Sarko pète les plombs !

par olivier cabanel
mardi 15 mars 2011

La panique s’installe dans le camp de l’UMP, qui, à la lumière de la catastrophe de Fukushima, et prisonnier de sa logique obstinément pro nucléaire reproche aux écologistes de profiter de la situation en vue des élections cantonales de dimanche prochain.

Ira-t-il jusqu’à soupçonner les écologistes d’avoir attenté aux jours des réacteurs japonais afin de faire un bon score aux élections cantonales ?

Car au moment ou le débat nauséeux qu’il veut lancer sur l’islamisme, pour tenter de siphonner une fois de plus les voix du front national, prend eau de toute part, un autre débat lui est proposé sur le chapitre nucléaire. lien

Des citoyens inquiets à juste titre sont demandeurs, à leur grande majorité, d’un débat sur le sujet nucléaire, et d’un référendum.

Comment Sarközi pourrait-il ne pas l’accepter ?

Sur ce lien, on peut signer la pétition qui réclame ce référendum.

Lui qui est si réactif à lancer une nouvelle loi à chaque nouvel acte de délinquance, pourrait-il refuser pareil débat ?

Quant au gouvernement, il s’acharne à calmer les esprits, évoquant accident alors qu’il y a catastrophe,  manie la désinformation, et tente en vain d’éteindre le feu de l’actualité nucléaire, qui elle, à chaque nouveau jour, nous propose des informations toujours plus inquiétantes.

Après avoir remonté le niveau de l’accident, passant de 4 à 5, voire 6, (lien)  sur une échelle de 7, les autorités japonaises ont encore élargi le périmètre d’exclusion, le passant de 20 km à 30 km autour du site, et ont fini par avouer que le taux de radioactivité avait augmenté à Tokyo.

Suite à la catastrophe, le chiffre de 10 000 morts sera manifestement dépassé.

Mardi 15 mars à 00h01, une explosion a eu lieu mardi au réacteur 2 de la centrale nucléaire de Fukushima, laquelle a endommagé la piscine de condensation de l’enceinte de confinement conçue pour empêcher les fuites radioactives en cas d’accident. lien

La présence de césium 137 dans l’atmosphère permet de faire affirmer aux spécialistes que les barres de combustible du réacteur n° 1 ont au moins partiellement fondu, ce qui prouverait que la cuve qui contient ces barres est vraisemblablement fissurée.

Le pire serait la fusion du cœur du second réacteur, celui qui a explosé le 13 mars, car le combustible utilisé (MOX) contient du plutonium.

Ce plutonium, beaucoup plus dangereux que le césium, à une période (ou demi vie), de 24 000 ans, ce qui signifie que sa virulence ne sera diminuée de moitié qu’au bout de 24 000 ans. lien

Le réacteur n° 4 en feu a été, semble-t-il, éteint, et 7 autres, déjà arrêtés pourraient bientôt, par un effet domino, se trouver à leur tour dans le rouge.

Malgré les éléments d’information donnés au compte goutte par les autorités japonaises, on commence à peine à comprendre comment tout cela est arrivé.

Lors du séisme, les centrales nucléaires se sont fermées automatiquement, et c’est la coupure d’électricité, ajoutée aux dégâts provoqués par le tsunami, qui ont manifestement bloqué le système de refroidissement des réacteurs. lien

L’enceinte de confinement a été endommagée,

600 000 personnes avaient déjà été déplacées, et avec l’élargissement du périmètre d’exclusion, ce chiffre va augmenter considérablement.

Mais où ces centaines de milliers de japonais vont-ils aller ?

Vont-ils prendre un bateau pour rejoindre les côtes françaises au risque de se faire refouler par une députée mal inspirée ?

Plus sérieusement, comment gérer la situation à Tokyo, ville qui compte avec sa périphérie plus de 35 millions d’habitants.

Il est impossible de déplacer une pareille population, et aujourd’hui, ils sont 2 millions à être plongés dans le noir, privés de chaleur et d’électricité, calfeutrés dans leur appartement dans l’attente du pire.

Quant à la bourse de Tokyo, après avoir chuté de 14% elle s’est stabilisée aujourd’hui à 12% et un vent de panique souffle sur les traders japonais, pourtant loués régulièrement pour leur calme zen.

La désinformation est aussi présente dans les médias officiels, et au matin du 15 mars, sur l’antenne « d’Europe 1 », un « spécialiste » dont il vaut mieux taire le nom, affirmait sans rougir qu’il ne fallait pas parler d’un « nuage radioactif », mais plutôt d’un « nuage de vapeur d’eau contenant de la radioactivité ».

Il vaut mieux rire pour ne pas pleurer devant tant de cynisme.

A l’heure ou l’on sait qu’il est possible dans notre pays d’abandonner les énergies fossiles et polluantes que sont le pétrole, le charbon et le nucléaire, et que les alternatives sont possibles des demain, et progressivement, pourquoi ne pas se décider enfin à changer de cap ?

97% des français sont favorables aux énergies propres et renouvelables. lien

Lorsque l’on sait que le méthane issu de l’activité humaine et animale pourrait à lui seul faire tourner tous les véhicules de notre territoire, poids lourds compris, nous procurant une réelle indépendance énergétique, pourquoi attendre encore ? lien

Car comme dit mon vieil ami africain :

« Le chien a beau avoir 4 pattes, il ne peut emprunter 2 chemins à la fois ».

 

L’image illustrant l’article vient de « aucoeurdeselecteurs-ci.net


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