Gaza : une stratégie plus ambitieuse ?

par John Lloyds
jeudi 15 janvier 2009

Trop c’est Trop, disait Tzipi Livni. Et si cette exaspération n’était qu’une pièce de théâtre, cachant une stratégie plus ambitieuse, et planifiée de longue date ?

C’est ce que l’on pourrait croire, si l’on se fie à la déclaration sur Al-Jazeera du Roi de Jordanie. En effet, le Washington Post fait mention d’un projet qui pourrait voir l’éradication des palestiniens, la bande de Gaza passant sous contrôle égyptien, au profit d’une structure tripartie (Egypte - Jordanie - Israël) qui conviendrait à l’état hébreux : ” Instead, we should look to a "three-state" approach, where Gaza is returned to Egyptian control and the West Bank in some configuration reverts to Jordanian sovereignty [....] They should receive financial and political support from the Arab League and the West, as they both have for years from the United States. Israel should accept political and administrative roles by Jordan and Egypt”.

 
L’opération aurait été planifiée depuis au moins 6 mois, et probablement depuis 18 mois, selon le journaliste israélien J. Cook. L’attaque aurait été escomptée après avoir poussé les palestiniens à bout, par cumul de restrictions successives : ”Mr Barak began expanding the blockade to include shortages of electricity and fuel. It was widely assumed that this was designed to pressure the civilian population of Gaza to rebel against Hamas”.
 
Selon Chossudovsky, les préparatifs seraient encore antérieurs, et les prétentions bien au-delà de Gaza. L’auteur fait état d’une livraison d’armes d’une ampleur exceptionnelle, 3000 tonnes, selon un accord qui date de 2005. Le doute concerne la destination de ces armes, qui, en regard de leur quantité et de leur calibre, en regard de leur pouvoir de pénétration à l’uranium appauvri, « seraient plus « adéquates pour viser l’ensemble des cibles iraniennes, à l’exception peut-être de l’installation enterrée à Natanz, qui pourrait exiger la brise bunker BLU-113 [plus puissante, une variante de la GBU 28] ».
 
Il est tentant de faire le rapprochement, au moment où la Russie achève Bushehr, avec les récentes ventes d’armement anti-aérien à l’Iran par la Russie. En dépit des protestations d’Israël, Moscou, qui n’a qu’une confiance très limitée dans la sagesse nucléaire américaine, est resté dans le vague relativement aux caractéristiques des missiles.
 
Les tirs de roquettes du Liban du 8 janvier, que le Hezbollah a nié avoir tiré, puis celles tirées le 14 janvier, pourraientt générer un dérapage dans ce qui ressemble de plus en plus à une guerre par procuration entre les Etats-Unis et l’Iran, qui fournirait en missiles Grad son pion le plus avancé, le Hamas. Pour l’instant, les Etats-Unis ont répondu, à la demande d’Israël en 2008 d’attaquer l’Iran, qu’ils mèneront « une opération secrète visant à saboter au niveau international la mise au point par Téhéran de ses projets nucléaires, et de mener des attaques contre les réseaux informatique et électrique iraniens », alors qu’une centaine de F-15 et F-16 faisaient des exercices perçus comme une répétition d’attaque de l’Iran. Rappelons que Bush avait déclaré, le 17 octobre 2007, que si l’Iran parvenait à l’arme nucléaire, cela pourrait mener à la 3ème guerre mondiale.

L’avenir immédiat nous dira si les Etats-Unis tenteront d’avaler l’Iran à leur propre sauce ou s’ils le feront par procuration en remontant par le Hamas.

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