Génocide du Rwanda : Français non-coupables ?

par Allain Jules
vendredi 8 août 2008

On n’entend plus que ça, "accusations inacceptables". Le ministère français des Affaires étrangères crie au scandale, accusant la commission indépendante, je dis bien indépendante, qui a rendu publiques, mardi 5 juillet, après avoir communiqué officiellement aux autorités françaises, ses conclusions relatives au génocide de 1994.
On comprend mieux le déplacement en catastrophe de Bernard Kouchner, en janvier.

Jusqu’à quand donnerons-nous des leçons aux Africains, refusant aujourd’hui, les conclusions d’une vraie enquête indépendante ? Le Quai d’Orsay dit s’appuyer sur les conclusions de 1998 de Paul Quilès, plusieurs fois ministre de François Mitterrand, qui, en rendant son rapport, était député et président de la commission de la défense nationale et des forces armées de l’Assemblée nationale.

Au nom de quoi donc, considérant que nul n’est censé ignorer la loi, les mis en cause occidentaux de ce génocide rwandais, seraient-ils épargnés parce que Blancs ? Sommes-nous donc exempts de faute quand on connaît notre passé glorieux de génocidaires ? J’en veux pour preuve la sortie d’Alain Juppé, ancien haut responsable à cette époque qui accuse les Rwandais de vouloir réécrire l’Histoire.

Ce qui est amusant dans l’histoire c’est que, tous ceux que le Rwanda accusait, pour peu qu’ils soient Noirs, les autorités françaises s’exécutaient. Aujourd’hui, d’ailleurs, on compte six ressortissants de ce pays que la France a arrêté. Pourquoi, quand il s’agit cette fois des siens, elle, la France, lance des cris d’orfraie, en refusant de se plier ? Ô non coupables !

C’est la Françafrique, dans toute son exaltation, avec, d’un côté, les bons, axe du bien, fait de Blancs, et de l’autre, l’axe du mal, les Noirs. Puis, nous allons crier au loup, accusant les autres de faire une politique anti-européenne alors que nous ne respectons rien et les méprisons.

Avant de terminer ce propos, ceux qui doivent répondre de ce crime devant le TPIR (Tribunal pénal international pour le Rwanda) sont donc : à titre posthume, François Mitterrand, puis, les vivants, Alain Juppé, Edouard Balladur, Dominique de Villepin et bien d’autres.

Que l’hypocrisie s’arrête. "Africa want to be free", nous dit Tiken Jah Fakoly.

Documents joints à cet article


Lire l'article complet, et les commentaires