Goulag, vous avez dit goulag ?

par Alain Hertoghe
mardi 24 janvier 2006

Guantanamo : depuis le 11 janvier 2002, date du premier transfert de prisonniers de la "guerre contre le terrorisme" sur la base navale américaine située sur l’île de Cuba, ce nom symbolise la détention illégale et la torture pour les défenseurs des droits de l’Homme. Cinq cents terroristes présumés de trente-cinq nationalités y sont encore emprisonnés.

Récemment, tant Amnesty International que Human Rights Watch, les deux principales organisations internationales de défense des droits de l’Homme, ont une nouvelle fois dénoncé la torture à Guantanamo et demandé la fermeture de ce "goulag de notre époque" (Amnesty International, Rapport 2005).

Quatre ans après l’ouverture de la prison de Guantanamo, dont la création a pu répondre à une nécessité dans la première phase d’une guerre d’un nouveau type, il est effectivement temps de juger ou de libérer ses captifs sans délai. Et d’y enquêter officiellement sur les accusations de tortures et de mauvais traitements depuis 2002.

Mais comment ne pas relever par ailleurs l’indifférence, et même la complaisance coupable, de bien des belles âmes soucieuses des détenus de Guantanamo, à l’égard du sort réservé, sur la même île de Cuba, par la dictature de Fidel Castro, à ses prisonniers politiques ? Pourtant, quelques kilomètres seulement séparent le "goulag de notre époque" du goulag tropical, bien plus ancien et féroce, dont l’accès est interdit à la Croix-Rouge internationale et aux organisations de défense des droits de l’Homme...

Si les dénonciations à l’égard du centre américain de détention de Guantanamo font régulièrement la une des médias, ce n’est pas le cas de celles concernant les quelque deux cents prisons et camps d’internement castristes. Le dernier rapport de la Commission cubaine pour les droits de l’Homme, qui fait référence au sujet de la répression à Cuba, n’a pas eu beaucoup d’écho. Mais il est vrai que montrer du doigt George W. Bush a meilleure presse que rappeler la cruauté du maître de La Havane...


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