Interdiction de survol du territoire : ce qui a changé en 27 ans...

par Didier-David Maurice
jeudi 4 juillet 2013

Avant F.Hollande, un président socialiste avait lui aussi interdit de survol de notre territoire des avions étrangers. Mais il s'agissait alors de bombardiers américains.

 Petit rappel : au début de 1986, les États-Unis adoptent des sanctions économiques envers la Libye suspectée de soutenir le terrorisme. La situation va alors s'envenimer. En mars, des vaisseaux américains et libyens et des avions F14 et MiG23 s'accrochent dans le golfe de Sidra, au large de la Libye.

Puis, le 5 avril, une explosion dévaste une discothèque de Berlin-Ouest fréquentée princpalement par des soldats américains. Il s'agit d'un casus belli qui permet à Ronald Reagan d' autoriser alors le bombardement par raid aérien de cibles situées dans les villes de Tripoli et Benghazi. Une trentaine d'appareils prennent part à l'opération qui se solde par la mort de dizaines de civils, dont la fille adoptive du président Mouammar Kadhafi et de deux soldats américains.

Mais cette attaque s'est déroulée avec la désolidarisation de la France qui refusera le survol de son territoire par les bombardiers américains.

Qu'en est-il plus de 25 ans après ?

Un autre président socialiste est à la tête de l'état. Pour montrer sa force de conviction et son autorité, il limoge un ministre mineur de son gouvernement qui avait surtout eu le tord de décerner la légion d'honneur à un opposant à l'aéroport de son premier ministre, bien plus que révéler l'arnaque de la fameuse volonté écologique. Ferme, il refuse également le survol du territoire français par un avion étranger.

Mais quelques petites choses ont changées... cet avion, celui du président bolivien Morales, était suposé transporter également l'informaticien américain en fuite Edward Snowden. Recherché par les Etats-Unis.

La colère légitime bolivienne ne s'est pas faite attendre, de même que les critiques politiques. Des manifestants s'en sont même pris à l'ambassade de France et au drapeau tricolore.

"Cette attitude signe l'asservissement de notre gouvernement aux intérêts des États-Unis qui pourtant nous espionnent", a écrit dans un communiqué le parti coprésidé par Jean-Luc Mélenchon, demandant à l'exécutif de "présenter des excuses au gouvernement bolivien" alors que Evo Morales a été traité "comme un potentiel dangereux terroriste".

Cafouillage à Berlin, excuses Fabiusiennes : le refus se mue en "retard d'autorisation"... Encore une fois, des informations contradictoires qui mettent nos dirigeants dans l'embarras et dégrade l'image d enotre pays à l'étranger.

Un rétropédalage de plus pour notre président qui affiche encore de belles ambitions pour le prix des erreurs diplomatiques d'envergures et la soumission aux USA.

En 25 ans, l'érosion des consciences politiques envers l'atlantisme dominé par l'Amérique du Nord est ainsi patente.


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