Internationale Socialiste : Récupération, piège à cons... et retour de bâton !

par Mathieu Soliveres
samedi 29 janvier 2011

A l'heure où l'Afrique bouge et où les peuples Ivoiriens, Tunisiens et Egyptiens aspirent à plus de liberté et de démocratie, quelques opportunistes ont crû bon de surfer sur ce magnifique élan populaire pour essayer de redorer leur image en profitant de ces révolutions.

Toujours à la pointe de la récupération politique, les socialistes Français ne se sont pas fait prier pour voler au secours de peuples qui ne les attendaient pas. Mais ils sont comme ça nos socialistes, ils pensent aux autres, toujours la main sur le coeur et tanpis si cela cache (pas très habilement) de basses tentatives de récupération politique.

Dès que le fil de l'AFP s'excite, nos camarades sont à l'affut, c'est à celui qui condamnera le plus fermement le régime en place, qui aura la plus belle "pique" ou la plus belle photo dans Libé ! Cette course à l'échalote, sorte de surenchère verbale dans laquelle les plus belles envolées lyriques pourraient être récompensées par des maîtrises ès socialisme sont risibles et jettent un peu plus le discrédit sur un parti qui n'en avait pas franchement besoin.

Il y a tout d'abord eu la belle cacophonie à propos de la Côte d'Ivoire et l'éviction de Laurent Gbagbo du pouvoir. Un drame, une catastrophe pour le PS qui perd avec Gbagbo un camarade qui a usé ses fonds de culotte sur les bancs des universités d'été. Alors vite, on tente de sauver la face en se démarquant de ce "dictateur" qui méprise le peuple. Ouf, on croit alors avoir évité le pire, on respire un peu mieux Rue de Solférino. C'était sans compter sur les camarades fidèles de Laurent Gbagbo qui montent au créneau pour voler à son secours... cacophonie assurée !

Et puis ce fut au tour des Tunisiens de vouloir s'émanciper. L'ensemble de la classe politique française se terra alors dans un silence assourdissant. Une fois le camarade Ben Ali dans l'avion pour quitter son pays et le pouvoir, les langues se sont déliées à gauche pour dénoncer avec la plus grande fermeté les échanges de Sarkozy avec Ben Ali, oubliant que Tonton avait eu une attitude identique à l'égard du même président... Mémoire sélective quand tu nous tiens !

Les socialistes en avaient même oublié que le Rassemblement Constitutionnel Démocratique (RCD) de Ben Ali était membre à part entière de l'Internationale Socialiste dont Ségolène Royal est vice-Présidente. Heureusement, ce malheureux (et honteux) oubli a été réparé le 18 janvier quatre jours après le départ de Ben Ali du pouvoir...

Et pourtant, ces tentatives de récupération qui échouent lamentablement, comme en attestent les sifflets qui ont accompagné Razzy Hammadi à un meeting de soutien au peuple Tunisien, n'ont pas refroidi les ardeurs socialistes qui se lancent désormais dans un nouveau combat en faveur du peuple Egyptien qui se soulève contre le régime de Moubarak.

Jean-Marc Ayrault apporte d'ailleurs tout son soutien aux manifestations sur Twitter, mais encore une fois, il semblerait que notre camarade, chef du groupe PS à l'Assemblée ait oublié que Moubarak fait également partie de l'Internationale Socialiste !

Décidément, les sulfureux membres de l'Internationale Socialiste sont autant de boulets que se traînent les socialistes Français qui ne reculent pourtant pas devant la contradiction. Heureusement que le ridicule ne tue pas !

Mathieu SOLIVERES


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