Intervention au Mali : le retour de flamme
par Lucas Ht
samedi 19 janvier 2013
Ça y est, l’inévitable retour de flamme (ou blowback, terme inventé par la CIA) est arrivé. Après les menaces d’al-qaeda, l’éxecution. La prise d’otage de dizaines d’occidentaux sur un site gazier algérien par des islamistes venus du nord du Mali.
Ça y est, l’inévitable retour de flamme (ou blowback, terme inventé par la CIA) est arrivé. Après les menaces d’al-qaeda, l’éxecution. La prise d’otage de dizaines d’occidentaux sur un site gazier algérien par des islamistes venus du nord du Mali.
Certains y verront une nouvelle preuve du danger islamiste et de leur détermination à nous coloniser, moi je vois plutôt une nouvelle preuve du fiasco de l’occident et de sa très chère war on terror.
Réfléchissons deux minutes : quel intérêt auraient les groupes islamistes à terroriser nos pays, si nous respections les droits de l’homme et les libertés fondamentales, dont les libertés économiques ? Aux dernières nouvelles, un des seuls pays occidentaux qui respecte ces principe est la Suisse, et je ne me souviens pas avoir entendu quelque menace terroriste d’envergure que ce soit envers eux. Suivant ce principe, les gens viendraient chez nous pour trouver du travail ou des débouchés à leurs businesses, plutôt que pour y poser des bombes.
Car quel meilleur outil de recrutement pour un groupuscule islamiste radical, sinon un quartier dévasté par les bombes occidentales ? Quel meilleur outil de propagande que l’exploitation de la rage, de la haine, de l’envie de vengeance laissée dans le coeur d’un père ayant perdu son fils dans un bombardement ?
C’est donc une règle universelle et intemporelle, l’intervention de l’Etat créée des problèmes, que l’Etat pense pouvoir régler avec une nouvelle intervention. Ce que nous vivons aujourd’hui n’est que la conséquence de sa volonté très ancrée à aller chercher l’argent par la force plutôt que par le consentement. Tel l’impôt sur notre territoire, rendu obligatoire par la violence légale, l’Etat envoie sa force à l’etranger pour aller y chercher les deniers nécessaires au renflouement de ses retro-commissions caisses, sans tenir compte du retour de flamme systématique.
Tout comme le 11 septembre n’était qu’une conséquence prévisible du foutoir que la guerre froide avait foutu au moyen-orient, ou l’attaque de l’ambassade des Etats-Unis en Libye comme conséquence de la campagne militaire contre Khadafi, la prise d’otage en Algérie n’est que la conséquence du foutoir que la France a foutu au Mali. Le seul moyen de se libérer de la menace terroriste qui pèse sur notre pays, c’est de se méler de ses oignons. Point.
En tout cas, ça, c’est une forme inédite (et vous en conviendrez, très efficace) de protection de ses ressortissants. La protection hollandiste, sûrement. (Oups, on apprend aujourd’hui que les ressortissants français sont appelé à quitter le pays. Mais qu’est qu’on fout au Mali au juste ?)
Tout le dossier approfondit de Mediapart sur le Mali, les causes sous-jacentes du conflit etc : http://www.mediapart.fr/journal/international/dossier/notre-dossier-mali-guerre-et-crises
En savoir plus sur le blowback (anglais) : http://www.amazon.fr/Blowback-Costs-Consequences-American-Empire/dp/0805062394
Ron Paul et le "Blowback" : http://youtu.be/GR0GmC5eHfg