Iran : appel de deux enfants pour sauver leur mère de la lapidation
par Catherine Segurane
mercredi 21 juillet 2010
Sakineh Mohammadi Ashtiani, une Iranienne de 43 ans, mère de deux enfants a été reconnue coupable d’adultère par un juge de la région pour avoir eu des relations sexuelles illégales dans des circonstances qui ne sont pas claires. Elle a déjà reçu 99 coups de fouet en 2006 et risque la lapidation. Celle-ci parait suspendue suite à la mobilisation internationale, mais sans certitude.
Pour sauver leur maman de cette horrible mort, ses enfants âgés de 20 et 16 ans ont lancé un appel à la communauté international. “Aidez-nous à sortir de ce cauchemar“, demandent Farideh et Sajad.
On rappellera que la peine de lapidation existe toujours en droit iranien, et qu’elle est régulièrement appliquée de façon effective, y compris à des hommes. Le Figaro a cité quelques cas survenus en 2009.
Quand leurs efforts pour la défendre se sont avérés infructueux, son fils a fait appel aux organisations de défense des droits de l’homme en occident - un geste risqué qui lui a déjà valu une convocation chez les policiers. Amnesty International et Human Rights Watch se sont occupé de ce cas. Les femmes de nombreux pays, de la Norvège au Canada, y compris la PDG d’Indigo Books, Heather Reisman, ont organisé les pétitions sur Internet (freesakineh.org ).
La mobilisation internationale a payé jusqu’à un certain point. La lapidation parait arrêtée, suspendue ou commuée, les termes des autorités iraniennes ne sont pas clairs. Pour autant, son avenir reste incertain. Sakineh est toujours dans le couloir de la mort de la prison de Tabriz et pourrait être exécutée par pendaison.
Elle n’est pas seule dans ce couloir. D’après Madame Namazie, militante iranienne des droits de l’homme, 200 personnes attendent leur exécution.
Ainsi Maryam Bagherzadeh, 25 ans, en prison depuis quatre ans. Son exécution a été reportée parce qu’elle est tombée enceinte durant une période hors prison. Habituellement le régime attend pour tuer ces femmes enceintes qu’elles aient accouché (voir vidéo La lapidation expliquée à ma fille).
Il y a aussi Azar Bagheri, 19 ans. Elle avait 14 ans quand elle a été contrainte à un mariage forcé. Après le mariage, son mari a engagé des poursuites contre elle, en arguant qu’elle ne l’aimait pas et qu’elle avait eu des relations avec un autre homme. Elle a été arrêtée, condamnée à mort par lapidation pour adultère à seulement 15 ans. Par deux fois au moins on lui a fait un simulacre de lapidation, enterrée jusqu’à sa poitrine et menacée de mort à moins qu’elle ne fasse des aveux. Parmi les détenues du quartier des condamnés à mort il y a des enfants, des adolescents et 18 personnes qui sont condamnées à la pendaison pour homosexualité. Au début du mois, une fille de 16 ans s’est suicidée dans sa cellule pour échapper à cette pendaison.
Ces circonstances n’ont pas empêché l’Iran d’être élu à la Commission des droits de la femme de l’ONU.
Orwelien ...