Israël saisit 300 tonnes d’armes

par Leila
jeudi 5 novembre 2009

Mercredi à l’aube, des commandos de marine israéliens se sont emparés d’un cargo qui transportait parmi diverses marchandises une grande quantité d’armes et de munitions destinées vraisemblablement au Hezbollah. L’assaut a été donné dans les eaux internationales près de Chypre.

Le Francop, un navire affrété par une compagnie allemande basée à Chypre, a été escorté par des patrouilleurs de la marine israélienne dans le port israélien d’Ashdod, où sa cargaison a été déchargée. D’après le contre-amiral Rani Ben-Yehuda, chef d’état-major de la marine israélienne, plus de 300 tonnes d’armes et de munitions ont été saisies, ce qui est la prise la plus importante faite en mer par Israël. On se souvient qu’un cargo avait été arraisonné en 2002 avec cinquante tonnes d’armes et de munitions destinées à Gaza.

Selon les militaires israéliens, la cargaison d’armes aurait commencé son voyage il y a une dizaine de jours sur un bateau iranien parti du port de Bandar Abbas pour arriver à Damiette en Egypte. La cargaison a été déchargée sur le port de Damiette puis chargée trois jours plus tard à bord du Francop. Ni l’armateur ni l’équipage n’auraient été informés de la nature de la cargaison. Le navire, qui était pisté par les Israéliens depuis son départ, devait faire une halte dans le port chypriote de Limassol avant d’atteindre le port syrien de Lattakié.

Les militaires israéliens disent qu’ils ont trouvé à bord un document prouvant que la cargaison d’armes et de munitions provenait de l’Iran. Le lieutenant-colonel Avital Leibovich, un porte-parole militaire israélien, a déclaré : « Nous avons un certificat prouvant que la cargaison d’armes provenait d’un port iranien. Tous les certificats sont tamponnés aux ports d’origine, et celui-ci a été tamponné dans un port iranien  ». Mais il est facile de contrefaire un tampon.


D’après Le Figaro, cette prise vient renforcer la crainte des militaires israéliens que Téhéran cherche à reconstituer l’arsenal du Hezbollah au Liban.

La Syrie a nié le fait que les armes provenaient d’Iran à destination de la Syrie. Al Jazeera rapporte une déclaration faite à Téhéran mercredi par le ministre des affaires étrangères syrien, Walid Al-Moallem : « Les militaires israéliens disent que les armes étaient destinées au Hezbollah, mais le bateau ne transportait pas de marchandises iraniennes en Syrie ; il transportait des marchandises syriennes en Iran  ».

Jeudi un groupe de représentants du Hezbollah a nié énergiquement que les armes saisies sur le navire lui étaient destinées. Il a qualifié les militaires israéliens de « pirates » pour avoir pris d’assaut un navire civil dans les eaux internationales sans aucun mandat.

Le contre-amiral Roni Ben-Yehuda, commandant de la marine de guerre israélienne, a déclaré dans une conférence de presse mercredi que des centaines de tonnes d’armes et de munitions (il ne connaissait pas la quantité exacte) ont été trouvées. Mais il n’a pas pu donner la preuve que les armes étaient destinées au Hezbollah. Les responsables de l’armée libanaise ont refusé de commenter l’annonce de l’armée israélienne.

Israël utilise cet incident pour mettre l’Iran sous les feux de la rampe. Le ministre des affaires étrangères a demandé à ses ambassades et à ses consulats de publier le communiqué suivant : « L’Iran continue de faire passer des armes en contrebande aux organisations terroristes sous l’apparence du commerce international, et transforme ainsi la mer Méditerranée en base pour des activités illégales  ». Et le Premier ministre a déclaré hier : « L’Iran envoie des armes aux organisations terroristes pour qu’elles attaquent les villes d’Israël et tuent ses citoyens. Il est temps que la communauté internationale exerce une véritable pression sur l’Iran pour faire cesser ces actions criminelles et soutenir Israël dans sa bataille contre des terroristes  ».

Il est intéressant de noter que la conférence de presse du contre-amiral Roni Ben-Yehuda a été tenue exactement en même temps que la réunion de l’assemblée générale de l’ONU sur le rapport Goldstone, accusant Israël de crimes de guerre à Gaza. On peut penser qu’elle a été synchronisée avec la réunion de l’ONU pour détourner l’attention des médias israéliens.
 

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