Kampala : Le gouvernement de la RD Congo suggère « une déclaration » de fin de guerre
par Lufete Ferdinand
vendredi 15 novembre 2013
L’accord de paix qui devait annoncer solennellement lundi 11 novembre la fin de la guerre n’a pas signé . Aucune nouvelle date n’a été fixée pour nouvelle négociation devant conclure à la signature de cet accord . Ainsi est- on en droit de s’interroger sur les raisons réelles d’un accord manqué . On ne peut que se poser sérieusement la question pourquoi « une partie de la délégation du gouvernement de la RD Congo quitte Kampala »
Kampala , l’accord de paix manqué
En effet, « Le gouvernement de la République Démocratique du Congo et les ex rebelles du mouvement du 23 mars devaient conclure un accord dans la ville Ougandaise d’Entebbe ce lundi [1]. « par la voix de porte parole du gouvernement Ougandais,Ofwono Opondo, a déclaré à la voix d’Amérique(VOA) que les délégués congolais ont demandé plus de temps pour lire le document si bien que la signature ne fera pas possible lundi [2] Mais selon le coordonnateur national chargé de suivi de l’accord-cadre d’Addis-Abeba, François Muamba , a affirmé à la radio Okapi « que le document final doit acter que les rebelles du M23 ont été vaincus et que la guerre ne s’est pas terminée grâce à un accord[3]. D’après le porte parole du Gouvernement de la République Démocratique du Congo, Lambert Mende Omalanga,declare ne pas « étonné » par l’annonce faite à Kampala, « Nous,nous voulons signer une déclaration, mais le facilitateur s’en tête pour une raison que nous ne connaissons pas et veut nous imposer un accord(…) il devient le problème ; au lieu d’être une solution(…) s’il changeait d’avis,même cette nuit, nous pourrons signer ». Mais que veut réellement le facilitateur ? A quoi joue le président Ougandais ? En réalité , le Gouvernement de la République Démocratique du Congo n’entend pas signer autre chose qu’un document par lequel le M23 accepte de mettre fin à la guerre et non « un accord »
Une partie de la délégation de Kinshasa quitte Kampala
Malgré l’accord manqué entre Kinshasa et le M23, le facilitateur Ougandais reste optimiste et certaines consultations se poursuivent. Crise de la non- signature entre les ex rebelles du 23 mars et le Gouvernement de la RD Congo : une partie de la délégation de Kinshasa a quitté Kampala pour la capitale de la République Démocratique du Congo suite à l’échec entre les deux parties. Des observateurs de la communauté internationale avaient fait le déplacement à Entebbe pour la signature. Le gouvernement de la RD Congo veut justement signer une « déclaration plutôt que d’accord, car pour Kinshasa le M23 n’existe plus. Le médiateur Ougandais est allé jusqu’à mettre en garde la délégation de Kinshasa , en disant que le M23 risquait de se regrouper à nouveau pour reprendre la rébellion »[4] . Dans une déclaration commune, plusieurs envoyés spéciaux pour les grands lacs, les Etats-Unis, l’Europe,l’Union Africaine, de même que le représentant de l’Onu en RDC Martin Kobler,ont estimé primordial d’aboutir à une « conclusion politique même après la défaite du M23. « Malgré les pressions de Mme Mary Robinson, l'envoyée spéciale des Nations Unies pour la région des Grands lacs, le pouvoir congolais est resté inflexible. En réalité, ce problème de sémantique n'était qu'un alibi tout trouvé par la RDC pour rejeter ce document sur lequel les deux parties s'étaient pourtant entendues avant la victoire du pouvoir sur sa rébellion. C'est donc la position de force dans laquelle se trouve Kinshasa depuis le 5 novembre dernier, date à laquelle elle a défait le M23, qui justifie son refus de parapher le texte. Pour le pouvoir congolais, la rébellion n'existe plus, elle vient d'être neutralisée, par conséquent il ne sert à rien de discuter avec elle ». « Dans une interview avec la Voix de l'Amérique (VOA), Ray Torres, chef du bureau de la MONUSCO à Goma, a évoqué la crise entre Kinshasa et le M23. '' La solution politique demeure une nécessité", a-t-il noté. '' Le M23 n'est plus une force militaire mais le M23 garde encore une existence politique, avec un certain nombre de revendications, de positions, que nous pensons qu'il est important d'écouter, et de résoudre", a poursuivi M. Torres ».
Ferdinand LUFETE
[1]http://www.lavoixdelamerique.com/content/article/1788130.html
[2]http://radiookapi.net/photos-de-la-semaine/2013/11/10/la-semaine-du-4112013/
.[3] http://www.lavoixdelamerique.com/content/m23-kinshasa-propose-une-simple-declaration
[4]M23 : Kinshasa propose une simple "déclaration
[5]http://realaudio.rferl.org/voa/FR/2013/11/12/2213c6b1-979b-4fa0-aa56-822a741a355b.mp3