Kyoto et les accords Asie-Pacifique : Et si les Américains avaient raison ?

par ÇaDérange
mardi 30 août 2005

Vous savez que les Etats-Unis n’ont pas signé le protocole de Kyoto et que la Chine et l’Inde en sont exemptées du fait de leur niveau de développement économique actuel.

La raison donnée par les Etats-Unis pour expliquer leur refus de signer ce protocole est que l’application de ce protocole, d’ordre purement réglementaire, est dangereuse pour l’économie des Etats-Unis, mais aussi pour celle des pays en voie de développement. D’après eux, on ne peut pas mettre en oeuvre les contraintes de Kyoto tout en maintenant le développement économique dont nous avons besoin.

L’absence de signature des Etats-Unis et l’exemption de la Chine et de l’Inde réduisent considérablement la portée du protocole de Kyoto, ce qui a valu aux Etats-Unis et à Georges W. Bush d’être mis au pilori sur la place publique.

Pourtant, les Etats-Unis ne sont pas insensibles au problème, ils ont mis en place au niveau fédéral et dans certains Etats des programmes de recherche et de financement pour trouver des solutions au problème du réchauffement climatique. Tout en étant en retard sur les engagements réglementaires, ils pourraient bien être en avance sur la définition de modèles pratiques et industriels pour atténuer les rejets !

Le fleuron le plus récent de l’action des Etats-Unis est la signature d’un accord entre les grands pays de la zone géographique Asie-Pacifique, à savoir les Etats-Unis, l’Australie, la Chine, la Corée du Sud, le Japon et l’Inde, pour développer les techniques pratiques et industrielles qui permettraient de réduire les émissions de gaz à effet de serre tout en soutenant le développement économique.

Parmi ces techniques, vous noterez à titre d’exemple, la production d’électricité à partir de charbon en capturant le CO2 produit par la combustion de ce charbon par réinjections dans le sol. C’est la technologie dite du "Charbon propre". Une première centrale "zéro émission" est en cours de construction pour un coût de 1 milliard de Dollars.

Mon but n’est pas de faire la description des techniques que les Etats-Unis et leurs partenaires envisagent de développer mais plutôt de montrer la différence des approches qui sous-tendent le protocole de Kyoto et la démarche américano- asiatique. On constate également la même différence d’approche entre la récente loi française d’orientation sur les énergies, essentiellement d’ordre réglementaire - et déjà dépassée par rapport aux enjeux du Peak Oil - et le rapport Hirsch qui vise à définir les impacts économiques du phénomène, les solutions palliatives existantes et le timing des actions à prendre.

Dans les deux cas une opposition existe entre réglementation et recherche de solutions pratiques et industrielles.

La question finale que nous devrions peut-être nous poser en conclusion, plutôt que de poursuivre dans l’accablement médiatique des Etats-Unis, ne devrait-elle pas être : et si les Américains avaient raison ?


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