L’Azerbaïdjan, en marche vers le progrès ?

par Danube
jeudi 24 avril 2014

Avec la visite de François Hollande, les 11 et 12 mai prochains en Azerbaïdjan, tous les projecteurs seront tournés vers la région pourtant si peu remarquée sur la scène internationale. Le territoire enclavé entre l’Iran, la Turquie et la Russie a longtemps été bousculé par des conflits historiques majeurs. Aujourd’hui, avec une économie stable, le pays fait preuve d’un foisonnement culturel très fort. À l’orée des confins asiatiques et occidentaux, il ne cache pas sa volonté de rapprochement avec l’Union européenne tout en construisant sa marche vers le progrès. 

 Des valeurs républicaines anciennes

L’identité azerbaïdjanaise s’est construite à travers les chambardements causés par les invasions multiples qu’a subi le territoire. Consécutivement occupé par les empires perse et russe le pays s’est construit autour d’une multiculturalité indéniable. Fort de cette richesse, le pays a néanmoins cherché à se défaire des influences extérieures en proclamant la première République Démocratique azerbaïdjanaise le 28 mai 1918. À cette époque, pour mettre en place un cadre juridique viable, le pays s’était fortement inspiré des institutions occidentales. En effet, un Parlement national avait été créé, des droits pour les libertés individuelles avaient été garantis, mais surtout, le droit de vote pour les femmes a été institué alors qu’en France, il a fallu attendre 1944 et les élections de 1945 pour qu'elles votent pour la première fois.

En 1918, l’Azerbaïdjan montrait déjà un intérêt grandissant pour la culture politique européenne et marquait son indépendance par des idées avant-gardistes et innovantes à côté de voisins encore traditionalistes. Coupés dans leurs élans par une nouvelle occupation soviétique en 1920, les Azerbaïdjanais ont pu jouir d’une nouvelle indépendance après la chute du communisme en 1991. Là encore, la volonté est d’établir une République, et malgré la majorité de musulmans sur le territoire, c’est un état laïque qui sera institué. L’un des pays les moins religieux au monde, où culte et pouvoir étatique seront strictement séparés.

 Une expansion grandissante

Nouvelle République est synonyme de nouvel élan économique. Après l’occupation soviétique, le pays a construit sa prospérité sur ses réserves de pétrole et de gaz qui représentent aujourd’hui 50 % de son PIB. Sous l’égide du gouvernement et des investisseurs locaux et étrangers, le secteur touristique a bénéficié d’une croissance exponentielle. Le concours de l’Eurovision qui s’est tenu à Bakou en 2011 n’y est pourtant pas pour rien puisqu’il a offert au pays une visibilité inattendue.

Et malgré les tensions toujours présentes avec l’Arménie, la position géostratégique importante de la « terre de feux » lui a permis d’entretenir des liens très forts avec la Turquie, l’Iran et la Russie ses voisins. Ilham Alyev, le président de l’Azerbaïdjan n’a jamais caché sa volonté de rapprochement avec l’Occident. La visite officielle du président de l'Azerbaïdjan en France et la visite prochaine de François Hollande en Azerbaïdjan aura entre autres pour enjeu le début de nombreuses coopérations.

Pourtant, il est vrai que le pays a encore des progrès à faire pour se faire connaître et se détacher d'une image un peu archaïque. Il a récemment réaffirmé sa volonté d’ouverture et de modernisme pour se distinguer de ses voisins. Pour exemple, le gouvernement a mis une place une série de lois donnant aux femmes davantage de place dans la société.

En effet, les femmes qui ont longtemps été discriminées par une société patriarcale, voient leurs droits s’élargir. En 2006, une loi garantit l’égalité des chances lors des recrutements. Elle promet également des promotions justes et des salaires contrôlés. De plus, le nombre de femmes élues aux conseils municipaux a augmenté de 4% à 26,5% entre 2004 et 2009 « Tout l’enjeu est d’asseoir les compétences et d’augmenter la confiance en-elles de ces femmes pour qu’elles puissent assurer leur rôle pleinement et montrer l’exemple  », précise un rapport du Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ) sur la mise en place d’un programme d’encadrement.

Ces progrès sont représentatifs de la volonté du pays de se moderniser tout en respectant ses valeurs traditionnelles historiques et culturelles. 


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