La bande de Gaza : un futur Etat palestinien ?

par FRIDA
mercredi 2 septembre 2015

 

"Au cours de ces dernières semaines, des rapports ont fait état d'efforts déployés au plan international pour aider le Hamas et Israël à parvenir à une trêve de longue durée qui s'appuierait sur la fin du blocus israélien et la construction d'un port à Gaza."

http://french.xinhuanet.com/2015-07/24/c_134441728.htm
http://www.i24news.tv/fr/opinions/83049-150823-analyse-les-gagnants-et-les-perdants-des-pourparlers-entre-le-hamas-et-israel

 

 

La bande de Gaza : un futur Etat palestinien ?

 

Cette hypothèse a été discutée sérieusement dans les coulisses diplomatiques depuis au moins 2011.

 

Tout le monde sait que le Proche-Orient et notamment l'Irak, la Syrie, la Jordanie, le Yemen subissent une réelle politique de remodelage des frontières et des populations. Le plus souvent, le remodelage des frontières et des Etats ne se fait pas uniquement sur une carte et dans les instances officielles internationales lesquelles se traduisent par une reconnaissance officielle d'un Etat et l'octroi d'une chair aux Nations Unies, ouverture d'ambassades et le tutti quanti.

Le remodelage se fait surtout par le sang, la souffrance et le déplacement de populations voire l'anéantissement de groupes sociaux entiers...

 

Depuis quelque années, le projet de refonte des Etats du Proche-Orient a été initié, faisant disparaître certains Etats arabes au profit d'un Etat palestinien, pour ainsi régler cette histoire du conflit israélo-arabe.

Vous l'aurez remarqué, le conflit ne concerne pas seulement les Palestiniens, mais surtout les Arabes ou du moins certains Etats dits arabes.

 

Avec le temps, la question n'est plus une question d'auto-determination du peuple palestinien et de colonisation israélienne, mais elle s'est mue en une question islamique.

La Palestine est important pour l'islam parce qu'il s'y trouve le troisième lieu saint de l'islam...on comprend pourquoi le Yémen ne mobilise pas la âmes sensibles.

Au début il y a eu des mouvements palestiniens de lutte pour leurs droits aux noms de la Palestine. Le mot Palestine s'est progressivement éclipsé laissant la place à des mouvements islamiques ou le mot Palestine est relégué dans les tréfonds de leurs chartes de constitution.

Que veut dire le Hamas ? Traduit littéralement cela donne « ferveur », mais ferveur de quoi, c'est quoi le premier message que doit comprendre celui qui entend le mot « Hamas » ? Rien.

Ensuite, voyons l'acronyme, harakat al-muqâwama al-'islâmiya. Ce qui veut dire « Mouvement de résistance islamique ». Bon, je crois que tout le monde sait ce que veut dire résistance. Mais résister à quoi ? Et pourquoi islamique ? Il n'y a pas de palestiniens chrétiens, agnostiques, athées, juifs, etc ? Ou c'est l'islam qui est en dernier ressort le libératuer de la Palestine ?

En tout cas, le mot Palestine n'est plus mis en avant. Au contraire, il a disparu au profit de l'islam. Actuellement, pour le Hamas, il ne s'agit pas de négociations ou de pourparlers de paix mais d'une «  trêve  ».

 

On voit bien qu'il y a un changement radical dans la lutte entre par exemple une OLP et le HAMAS. L'OLP qui veut dire Munadhamat al-Tahrir al-Filastiniyah, en anglais : Palestine Liberation Organization. Le mot Palestine est tout de suite mis en avant et on sait que la lutte est une lutte pour une terre. Je ne pense pas que les idéologues et les stratèges du HAMAS soient des buses au point de ne pas saisir la différence. L'impact d'un emblème, le drapeau vert avec les emblèmes de la confrèrie musulmane remplace presque le drapeau palestinien.

Image prise ici

Image prise ici

Image prise ici

 

lmage prise ici

Beaucoup de gens ont salué l'apparition du Hamas, y compris parmi des résistants palestiniens athées ou agnostiques, y compris parmi des résistants connus pour leur opposition farouche à la religion. Beaucoup ont cru que la religion serait un ciment et un catalyseur puissant pour mobiliser les hommes et vivifier la résistance qui peut s'épuiser avec le temps et l'usur de la lutte.

Mais ce fut une grave erreure.

S'il n'y a pas de tactique et de stratégie derrière la religion, celle-ci devient un danger pour toute lutte et non seulement pour la société.

La religion qui devait sauver la Palestine, s'avère aujourd'hui le fossyeur de l'Etat palestinien (ou du moins, il a compliqué la donne et affaibli la lutte pour de longues décennies). Le Hamas a été une aubaine pour Israël (je laisserai de côté l'hypothèse qui veut qu'il est une création israélienne).

D'abord, Le Hamas a définitivment affaibli l'autorité palestinienne (, et détourné les Palestiniens de leur lutte en les embrigadant plus pour la religion que pour une résistance temporelle et matérielle, ce qui dilue en somme les finalités des combattants. Le plus délirants, c'est que l'on a vu des Palestiniens commbattre aux côtés des rebelles syriens. Cela en dit long sur la déliquiscence de la lutte palestinienne.

 

Ensuite, il a ainsi affaibli la lutte et la résistance palestiniennes par un conflit sanglant et long entre lui et l'Autorité palestinienne. Aucun n'est assez fort pour éliminer l'autre et s'emparer de la lutte à son profit. La division s'est matérialisée territorialement, ce qui est une catastrophe pour les Palestiniens. Elle s'est depuis des années traduite par un quasi schisme, donc une nette différenciation entre les Palestiniens en cis-jourdanie et les Palestiniens dans la bande de Gaza... Cette séparation non seulement territoriale mais aussi mentale, politique et économique nous a donné une génération de Palestiniens divisés profondément.

Ceux de la bande de Gaza vivent comme vivent les Nord-coréens, isolés et endoctrinés. Ils ne comptabilisent pas les fautes et les erreurs de leurs dirigeants du Hamas. Quoiqu'ils fassent, la faute primordiale c'est Israël, et de ceux qui ne se solidarisent pas avec la souffrance des Palestiniens, une souffrance bien réelle et que je ne nie pas.

Les Palestiniens de la bande de Gaza sont devenus comme ces mendiants pris aux mains de leurs exploiteurs, une mafia de la mendicité, pour faire pleurer dans les chaumières et souttirer plus d'argent de la charité islamique ou la charité humaine tout simplement. Pour appitoyer les gens et les musulmans, il faut plus du sang, plus de bombardements, plus de souffrance.... mais c'est quoi la finalité de ce marchandage ?

Toujours de l'émotion, plus d'émotion, il ne faut plus réfléchir froidement, sereinement, et calculer chaque action politique, chaque action de résistance, ses avantages et ses inconvénients, sur le court et le long terme... non, il faut habituer les musulmans du monde arabo-musulman au deuil permanent, aux lamentations perpetuelles, faut-il penser à construire un mur des lamentations pour les musulmans ?...

De coup, l'émotion aveugle la raison. Celui qui flatte l'émotion, dans le sens voulu par l'affligé, est porté aux nues.

Une question importante reste sans réponse. Pourquoi le Hamas s'est impliqué (piégé ?) dans les évènements de l'été 2014 qui ont abouti aux bombardements de juillet et août ?.

Chaque fois que l'on pense que Israël a perdu une bataille (les médias arabes criait victoire de la défaite israélienne, au moins médiatique), il faut se rendre à l'évidence, parfois tardivement, que c'est faux. Les Politiques israéliens n'agissent pas comme les politiques arabes (est-ce l'influence occidentale de leur héritage ?), ils ne fanfaronnent pas, et si une déclaration de défaite peut leur faire gagner ultérieurement une bataille ou plusieurs, ils ne s'en priveront pas, l'Etat d'Israël n'est pas né du néant, c'est une planification qui a débuté bien avant la Seconde guerre mondiale, au XIX siècle. Contrairement aux politiques arabes qui construisent de leurs défaites une geste glorieuse.

L'Autorité palestinienne a tout fait pour éviter l'escalade à la veille des bombardements de juillets et août 2014, surtout parce qu'elle misait sur l'action diplomatique pour gagner des points et comptabiliser le soutien international.

Et lors des bombardement, il était normal que la raison soit embuée par le sang, la poussière, et les cris....

Les hommes politiques se doivent de mettre de côté l'émotion et de chercher l'issue qui mène vers un résultat concret. J'ai suivi Al Jazeera et d'autres chaines arabes, pour comprendre le discours présenté aux Palestiniens qui sont les premiers concernés et le monde arabo-musulman...

J'ai passé des heures et des jours, et j'ai écouté des responsables, des porte-parole, des analystes, des experts, des humanitaires, des reporters etc...

Quasiment tous les responsables de l'Autorité palestinienne s'indignèrent et ils trouvèrent que le Hamas commercer avec la souffrance des Gazaouis et que sa politique était criminelle vis à vis de la population civile gazaouie, et ils subissaient l'assaut des journalistes et des responsables du Hamas les accusant de tenir le discours de l'ennemi israélien.

Certains responsables de l'Autorité palestinienne eurent des propos très durs, d'autres mirent la forme et la courtoisie pour faire passer leur message. Un message qui se trouva très vite bien isolé et ostracisé. Les médias notamment Al Jazeera le fit passer pour de la collaboration. Le mot d'ordre fut la résistance et le combat. Un peu à l'image du sanglier qui fonce tête baissée devant son chasseur.

Puis, arriva l'heure du bilan, lequel n'est pas très difficile à faire. Tout est détruit.

Il a fallu trouver des aides pour reloger et éviter à la population de vivre des hivers durs en plus du traumatisme subi par les bombardement et la perte de personnes chères.

Il y a eu des plateaux TV en live dans les décombres, à la pleine lune. Pas à la bougie, mais presque, pour les besoins du direct et les nécessité technique de la télévision, il a fallu recourir aux générateurs électrique, et comme toute guerre, on a glorifié les héros...des civils, des journalistes, etc...

Aujourd'hui, après tant de destructions, le Hamas et son bras armé les Brigades Al Qassam qui criaient à qui voulait les écouter, et à l'époque il y avait du monde, qu'ils ne plieraient pas, que c'est vaincre ou mourir, les mêmes se préparent donc politiquement à vendre des pourparlers et des négociations ntde plus en plus manifeste, celle d'une paix avec Israél et une reconnaissance d'un Etat palestinien à Gaza.

C'est la Turquie et le Qatar qui sont à l'oeuvre pour finaliser les pourparlers, un Etat pour les frères musulmans, avec en plus un bout du Sinaï...

Les détails ne sont pas arrêtées définitivement, mais le prix de la stabilité de l'Egypte pourrait avoir la contrepartie d'un bout du Sinaï, ce n'est pas rien de voir les mutants d'Alqaida à l'oeuvre dans les opérations terroristes contre l'armée et la police égptiennes.

L'islamisme a bien gagné, il a gagné à lobotomiser des populations en arrivant à leur faire croire que le paradis justifie tous les combats et tous les crimes et que le Tunisien peut s'approprier la cause palestinienne et aller faire le djihad en Syrie. Les djihadistes ne se battent pas pour un territoires, ni pour la justice sociale, mais pour une cité celeste, un ailleurs imaginaire, et dans ce fanatisme, le singe tire les marrons du feu.

http://orientxxi.info/magazine/gaza-2014-les-paradoxes-d-une-guerre-pas-comme-les-autres,0961

http://www.lemondejuif.info/2015/07/abbas-israel-negocie-avec-le-hamas-pour-creer-un-etat-a-gaza/

http://coolamnews.com/hamas-israel-un-responsable-turc-leve-le-voile-sur-les-negociations-en-cours/

http://www.i24news.tv/fr/actu/international/moyen-orient/71792-150519-gaza-le-hamas-et-israel-seraient-en-pourparlers-pour-construire-un-port

http://www.info-palestine.eu/spip.php?article15576

http://www.comite-valmy.org/spip.php?article4778
 

Image prise ici

 


Lire l'article complet, et les commentaires