La Corée du Sud : la politique de la peur
par Arosmik
vendredi 28 mai 2010
Le gouvernement sud-coréen a lancé ses exercices en mer histoire de montrer au « Cher Leader » de Corée du Nord que le Pays du Matin Frais n’a pas peur. Appuyé par les Etats-Unis et son porte-parole qui était en visite à Séoul, Hillary Clinton, pour toute action prise à l’encontre du Nord par le Sud, Lee Myung-Bak compte bien pousser les tensions jusqu’à leur limite.
Mais cela n’empêche pas les autorités sud-coréennes à provoquer un sentiment général de peur dans la péninsule Sud. Jusqu’à présent, les Coréens ne prêtaient pas grande attention aux dernières informations tombant concernant les réactions du Nord. Le discours de lundi du président Lee Myung-Bak, au cours duquel il qualifia la Corée du Nord comme le « principal ennemi » de la Corée du Sud, n’a pas eu un fort impact sur l’attitude de la population. Ni crainte ni inquiétude jusqu’à présent. Alors hier, le gouvernement a décidé de passer aux choses sérieuses.
Et toujours dans ce cadre d’une politique de la peur, les armées americano-coréennes sont passées au niveau Watchon, un système d’alerte mise en place par les deux pays. La situation est passée de Watchcon 3 à Watchcon 2, niveau indiquant « une menace vitale pour le pays ». Pour information, Watchcon 1 prend effet lorsque la guerre est déclarée. Le ministère de la défense Kim Tae-Young en a même remis une couche en indiquant que « le pays est en alerte général suite à des mouvements militaires inhabituelles ». Les exercices d’attaques anti-sous-marins ont commencé hier.
En Corée du Sud, la tension n’est en aucun point palpable dans la ville de Séoul, pourtant située à une soixantaine de kilomètres de la frontière avec le Nord. Entre la politique de la peur du gouvernement coréen qui ne marche pas (pour l’instant) et la politique de la peur des médias occidentaux (les médias locaux ne faisant que relater les faits), qui suivre ? Personne, probablement… Espérons simplement que la rencontre de cet après-midi entre Lee Myung-Bak et le premier ministre Chinois Wen Jia-Bao calmera les ardeurs de tout le monde...