La délocalisation en Inde

par boddah
jeudi 31 décembre 2009

La Chine est l’usine du monde avec ses ouvriers innombrables et sa main d’œuvre presque gratuite. Mais l’autre géant, l’Inde n’est pas du tout dans la même situation. Avec des infrastructures empêchant toute installation efficace d’usine comme chez le voisin, l’Inde ne peut pas espérer être elle aussi l’usine du monde. Mais l’Inde, perspicace joue sur ses atouts et propose ses services.

Avec ses infrastructures efficaces et sa population alphabétisée (à défaut d’être véritablement éduquée), la Chine fabrique à la chaine des armées d’ouvriers efficaces et à bas prix. Ceux-ci se massent dans les zones détaxées vouées à l’exportation. Même si elle le voulait, l’Inde ne pourrait pas obtenir de tels résultats. Avec ses routes défoncées par un trafic incessant, avec la très mauvaise distribution de l’eau, il aurait été ruineux pour l’Inde de tenter de faire concurrence à la Chine. L’inde a eu la clairvoyance de ne pas s’engager dans une compétition perdue d’avance avec son voisin-rival. La plus grande démocratie du monde sait reconnaître ses avantages et ses inconvénients, ainsi ce grand pays a envahi un secteur qui lui était favorable : la délocalisation des services.

Aujourd’hui près de la moitié des services exportables sont en Inde, du centre d’appel jusqu’aux analyses médicales et bancaires. Les atouts de ce pays sont importants et uniques. L’Inde possède aujourd’hui près de 70 millions de diplômes en hautes études. Il y a plus d’ingénieurs en Inde qu’il n’y a d’habitants en France ! Cette force de frappe ultra qualifiée concurrence naturellement les emplois que l’on croyait protégés dans nos vieux pays. L’Inde a sauté une révolution, pendant que la Chine et d’autres faisaient leur révolution industrielle, l’Inde n’est pas passée par là, elle a directement opéré une révolution des services qui représentent aujourd’hui près des 2/3 du PIB du pays.

L’inde est devenu le leader mondial des services pour plusieurs raisons propres à ce pays-continent :

On a donc vu que l’Inde est devenu le leader mondial des services, et qu’elle s’en assure la pérennité. Le message que l’on nous livrait jusqu’alors face à la montée du chômage ne tient donc plus. La qualification n’est plus un gage d’emploi. La Chine est l’usine du monde, l’Afrique fournit les matières premières et l’Inde fournit la matière grise à bas prix. Quelles sont les solutions pour garder nos emplois, existe-t-il des secteurs à l’abri de la concurrence mondiale de ces nouveaux pays riches mais pauvres ? La qualification, donc la qualité du travail n’est plus notre spécialité, nos infrastructures et nos systèmes sociaux sont un frein aux bénéfices et à l’efficacité. Une restructuration de notre fonctionnement et de nos objectifs s’impose, encore faut-il accepter honnêtement nos point faibles et ne pas agir uniquement au profit des grandes entreprises. L’avenir nous dira si la vieille Europe peut être réactive ou si nous serons le 1/3 monde du XXIeme siècle…

source : LGV

livre à ce sujet : L’Inde à l’assaut du monde

 

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