La France depuis l’étranger
par Marc de La Bastide
samedi 26 avril 2014
Au Québec depuis le mois d’aout 2013 dans le cadre de mes études, j’ai toujours gardé et garde toujours un œil sur l’actualité française que je vois désormais à travers le prisme d’une mentalité américaine. Et quel n’est pas mon désarroi quant à ce qui s’y passe.
D’un point de vue sociétal d’abord. Ici, au Québec les récentes élections législatives m’ont permis de constater que la seule préoccupation véritable des québécois est la situation économique de la province. Le Parti Québécois qui prône mollement un Québec souverain a été sorti et remplacé par le Parti Libéral dont les faits de corruption avérés ont été « oubliés » car plus à même de diriger le pays d’un point de vue économique. C’est simple dans la mentalité américaine, et encore plus pour les Etats-Unis également, le dieu argent est roi. De ce fait, la société québécoise est extrêmement individualiste parce que la cellule familiale a complètement explosée et disparue.
La France n’a pas à pâlir de la comparaison. La famille est encore une réalité à la base de notre société mais qui est mise en danger par l’ogre socialiste. Sous couvert d’un sacrosaint principe républicain l’égalité et dévorés par leurs ambitions personnelles, les politiques de gauche, mais aussi de droite par leur inaction, menacent notre société et s’étonnent que la jeunesse française s’envole vers d’autres horizons. Le discrédit entre l’homme politique et le citoyen est consommé. A gauche, François Hollande est au plus bas et le sait, à droite personne ne semble à même de le remplacer.
D’un point de vue économique, en revanche, le Québec fait bien mieux que la France. La préoccupation première des québécois étant de pouvoir travailler, leurs votes vont en conséquence. Ainsi ont-ils écarté du pouvoir début avril le Parti Québécois pour le remplacer par le Parti Libéral. Quelle différence entre les deux ? Le premier se dit porté vers l’indépendance québécoise mais sait que c’est une utopie et le second a été au cours des quinze dernières années gangréné par des scandales de corruption, ce qui ne l’a pas empêché de retrouver les rênes du pouvoir car plus â même de maintenir ou améliorer la situation économique.
En France, l’idéologie socialiste version bis n’a pas marché. François Hollande a choisi de reproduire les mêmes erreurs que son mentor François Mitterrand. La gauche est compromise et la droite est éclatée. Résultat, le FN monte. Et pourtant toute la classe politique, à commencer par les socialistes connait la réponse : baisser le SMIC et permettre aux entreprises de pouvoir licencier plus facilement, ce que les québécois ont bien compris. Résultat, le taux de chômage au Québec est de 7,6% et de 6,9% au Canada. A l’heure où les débats sur un SMIC jeune reprennent, les français pourraient bien prendre exemple sur leurs cousins québécois dont les magasins sont ouverts tous les jours de la semaine y compris le dimanche et où ce sont les jeunes qui y travaillent pour financer leurs études et remplacer ceux qui souhaitent se reposer légitimement. Cette solution n’existe que parce que les entreprises peuvent embaucher et licencier aisément du personnel, chose que les québécois ont bien comprise et acceptée, et en plus ça marche.
Quant au sujet récurrent de l’expatriation et de la fuite des jeunes ; elle n’est pas définitive pour la plupart mais il faut bien considérer que le cout de la vie est moins élevé ici qu’en France, que les opportunités sont bien réelles. En revanche, la France possède des avantages à faire valoir : sa culture, sa place dans le monde, son climat (on ne s’en aperçoit que lorsqu’on sort de France). A la question de savoir si s’installer au Québec à la fin de ses études est une possibilité, la réponse est oui. Quant à savoir si ce choix se traduira en un acte, la politique française actuelle force la décision car si le désir de rester en France est bien réel, la nécessité de trouver un emploi l’est aussi. Enfin pour les expatriés rares sont ceux qui ne pensent pas à revenir, un jour... La France est un pays où il fait bon vivre et ou le réservoir de talents ne fait que s’agrandir chaque jour.