La Francophonie ou l’optimisme à la française
par Cecilia Fabrou
lundi 31 mars 2014
Le continent africain est le berceau de l’humanité. Pourtant, le cours de l’histoire n’a pas ménagé ces populations qui sont encore aujourd’hui divisées par des conflits ethniques et religieux. Malgré cette situation évoquée lors du dernier conseil des ministres à l’Elysée, l’Afrique est devenue une des zones les plus dynamiques au monde. Consciente des enjeux la France veut croire en sa bonne étoile : Alexandre Wolf, Jacques Attali, et Richard Attias nous montrent le chemin...
A l’occasion de la journée internationale de la Francophonie, le 20 mars, les responsables politiques ont souhaité rendre hommage à cet OVNI politique… Alexandre Wolff, responsable de l’Observatoire de la langue française souligne par exemple que notre langue sera bientôt parlée par plus de 750 000 millions de personnes ce qui en fait la quatrième langue dans le monde. Quant au futur, le spécialiste précise, il existe actuellement « 32 Etats et gouvernements où la langue française est la langue officielle. Dans ce cadre-là, les projections démographiques sont effectivement impressionnantes, mais elles ne tiennent pas compte de la coexistence des langues qui est la réalité dans certains pays ».
Des réalités qui restent encourageantes pour une France qui voit sa place dans le monde se réduire comme une peau de chagrin. Au-delà des parts de marchés temporairement perdues, la culturefrançaise reste encore le meilleur vecteur dont on puisse disposer. Ce raisonnement est partagé à Bercy, où Pierre Moscovici vient de commander un rapport à Jacques Attali, afin de « mieux mesurer le poids de la francophonie dans l'économie mondiale, d'identifier les secteurs porteurs où lafrancophonie est créatrice de valeur et de déterminer les actions à mettre en œuvre au bénéfice del'économie française et de ses entreprises ».
Toutefois, malgré ces déclarations d’intention, la réalité n’est pas si rose… C’est du moins ce que suggère Yves Aubin de la Messuzière, directeur à la Mission laïque française. Selon lui, « Le discours est là, la volonté s’exprime, mais on voit que la réalité est différente car les moyens manquent et sont plutôt en diminution ». Avant de juger les actes, il faudra probablement attendre le XVème sommet de la Francophonie prévu cet hiver à Dakar. Le rendez-vous organisé par Richard Attias devrait permettre de se faire une idée un peu plus précise des moyens que se donne notre pays pour sa dimension internationale…