La mise en garde de Fidel Castro

par Alain Roumestand
jeudi 15 juillet 2010

« Guerra avisada no mata soldato » (« Une guerre annoncée ne tue pas les soldats »)

Le leader historique de la révolution cubaine, Fidel Castro, est réapparu sur les écrans le 12 juillet 2010, première intervention en télé depuis 2006.
Retiré du pouvoir pour raisons de santé, il a fait, le 7 juillet, une première sortie publique, photographié par son fils Alex au centre d’investigations scientifiques de la Havane, après avoir effectué en février une promenade à pieds, entouré de ses gardes du corps, près de sa résidence en banlieue de La Havane.

Fidel Castro qui, en décembre, était allé à la rencontre des Présidents Chavez et Ortega venus au sommet des pays anti-impérialistes de l’Amérique latine, n’a jamais renoncé à commenter la situation internationale, notamment par ses "Réflexions" publiées dans la presse cubaine.


Mais le "direct en différé" pour l’émission "La mesa redonda" ("la table ronde"), diffusée à la télévision et à la radio cubaines ainsi qu’au service espagnol de Radio Habana Cuba a marqué les esprits.

L’ex-Président a mis en garde le monde en dénonçant le danger d’une guerre dévastatrice au Moyen Orient et en Corée du nord. Pour Fidel Castro, les USA sont les principaux responsables de la destruction d’un bateau amiral de la marine sud-coréenne, le "Cheonan". Il met également en garde contre les préparatifs des USA et de leur allié Israël pour une agression contre l’Iran qui, selon lui, met en place un programme nucléaire seulement à des fins pacifiques. Un conflit militaire en Iran puis en Corée du nord provoquerait une traînée de poudre. Il note que 20 000 ogives en possession des puissances nucléaires face à un Iran capable, hypothétiquement en 2 ou 3 ans, de fabriquer des bombes atomiques, c’est "risible".

Les USA sont accusés d’exercer leur hégémonie, pour les ressources énergétiques, sur une région où l’Iran a une influence croissante. Pour le leader cubain, les dépenses militaires US sont en augmentation constante, s’élevant à 1 billion 531 milliards de dollars. Les Emirats arabes unis et l’Arabie saoudite se sont joints aux mesures contre l’Iran "bien qu’ils aient démenti comme d’habitude".

Pour son analyse, Castro s’appuie sur les thèses de Rick Rozoff sur le site web "Global Research" dans "Attaque immédiate globale : la supériorité militaire mondiale sans arme nucléaire". "L’on peut gagner une guerre sans la livrer... l’on peut vaincre un adversaire qui sait qu’il est vulnérable à une attaque surprise ne pouvant pas être détectée". Une attaque immédiate globale non nucléaire est possible avec missiles balistiques intercontinentaux ou tirés depuis des sous-marins, des missiles de croisière, des bombardiers supersoniques et stratégiques non repérables, avec des capacités de détruire toutes les défenses aériennes et stratégiques.

Cette analyse du "leader Maximo" intervient alors que son frère Raul, qui détient le pouvoir, a décidé de libérer 52 prisonniers politiques détenus depuis 2003 et que 7 d’entre eux arrivent en Espagne. Le Vénézuela, l’Argentine, l’Uruguay, donnent, dans leur presse, un retentissement important à ces déclarations.
 
Alain ROUMESTAND, auteur d’un livre en préparation sur Fidel Castro

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