La première école primaire en français, à New-York dès la rentrée de septembre

par Phileas
mercredi 11 août 2010

Vers cette époque de l’année, il m’arrive souvent de penser à New-York. J’y étais allé une première fois en plein mois d’août sous un soleil de crotale qui écrasait de chaleur les rues et les avenues de Manhattan

J’y étais allé passer la semaine avec un ami. Nous fêtions son diplôme fraichement décroché de l’INSEAD pour lequel j’avais contribué indirectement au succès. Il était fier et m’avait demandé ce qui me ferait plaisir. J’avais répondu qu’une semaine ensemble passée à New-York, rien que tous les deux, aurait de la gueule et serait à la hauteur de l’évènement.

 
L’INSEAD pour celles et ceux qui ne seraient pas trop ce que c’est, est une des meilleures idées de Valery Giscard d’Estaing : la plus prestigieuse école de troisième cycle commercial d’Europe, qui ne délivre que des diplômes comme le MBA ou mieux encore, des diplômes de recherche comme les Phd (niveau doctorat en France).
 
 C’est une vraie "Business School" à la française où les cours ne sont délivrés qu’en anglais. Elle se trouve située au cœur de Fontainebleau et a conservé ce côté 70’s que j’apprécie particulièrement.
 
L’année de son diplôme, la prestigieuse école s’était entourée d’un parrain très médiatique en la personne de Bernard Kouchner. Le French Doctor séduisit l’audience en quelques minutes. Il tînt un discours très remarqué dans lequel il fut ce jour-là beaucoup question d’éthique et de fidélité aux valeurs. Pour faire court, il disait qu’il ne fallait pas renier les idéaux de sa jeunesse et conserver jusqu’à la fin de sa vie, l’authenticité de ses 20 ans.
 
Dans un anglais impeccable, il invita ces futurs dirigeant de gros groupes industriels et commerciaux qui n’allaient pas tarder à se disséminer sur la planète toute entière, à rester toujours à l’écoute de l’autre. Et à ne jamais perdre leur âme dans un système qui les éloignerait de leurs valeurs d’origine.
 
Il conclut sa longue prêche qu’il exprima dans un anglais remarquable et qui semblait totalement improvisé, en invitant les jeunes diplômés à rester quoi qu’il arrive Outlaw. Soyez Hors-la-Loi, les exhortait-il. Il fut beaucoup applaudi. Nous nous retrouvâmes tous autour de petit-four où Christine Ockrent l’avait rejoint l’œil humide.
 
Nous filâmes quelques temps après à New-York où nous nous squattâmes l’appartement d’un jeune broker new-yorkais que nous vîmes très peu, tellement il était phagocyté par la Merrill Lynch qui lui prenait 11 heures par jour de son temps. 
 
Ce fut de merveilleuses vacances que je garde en moi. Mais en repensant à cette école, j’avais été frappé qu’on imposa l’anglais comme langue de cours et uniquement cette langue. Alors que l’école se situait en Région Parisienne et qu’elle était 100% française. J’étais un peu vexé pour ma culture d’origine et ma passion pour le français.
 
La découverte de New-York confirma mes inquiètudes et contribua définitivement à me faire prendre conscience intellectuellement, ce que signifiait véritablement le terme de « vieille Europe » qu’on employait ici et là.
 
Je revins donc très pessimisme de mon voyage, avec un regard nouveau sur ce qui se passait de ce côté-ci de l’Europe en général et de la France en particulier.
Jusqu’à ce matin où un frémissement d’optimisme m’a parcouru lorsque j’ai appris cette nouvelle que je partage avec vous et que je trouve pour ma part, incroyable. La première école publique et gratuite bilingue française et anglaise ouvre ses portes en septembre 2010 à New-York : The New York French American Charter School (NYFACS).
 
C’est une école qui comprendra six classes de la maternelle au CM2. Elle s’adressera en priorité à des familles francophones et francophiles.
 
Elle est située dans Morningside Heights, à la 120ème rue entre Manhattan et Frederick Douglass avenue.
 
Voilà il était temps. Rien n’avait encore été mis en place jusqu’à ce jour pour les familles françaises vivant à Big Apple. De la même façon que rien n’avait était réalisé pour tenter quelques familles newyorkaise d’offrir un parcours scolaire original à leur progéniture.
 
C’est chose faite, à la rentrée scolaire de septembre. Avec modestie et beaucoup d’enthousiasme, de l’autre côté de l’Atlantique une petite école primaire pour privilégiés, verra le jour et essayera à sa manière et avec le modeste écho qui sera le sien, d’équilibrer les choses.

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