La présidence de George W. Bush a trouvé son symbole : une paire de chaussures volantes !
par Krokodilo
mardi 16 décembre 2008
Vous avez sans doute tous vu ces images incroyables de George W. Bush évitant deux chaussures successivement lancées vers lui par un journaliste irakien.
« Mountazer al-Zaïdi, 29 ans, journaliste de la chaîne irakienne al-Bagdadia, a été arrêté dimanche après avoir jeté ses chaussures en direction du président américain et l’avoir traité de "chien", en pleine conférence de presse à Bagdad. Alors qu’il était expulsé de la salle, il a ajouté à l’attention de George Bush : "Vous êtes responsables de la mort de milliers d’Irakiens". »
(Nouvel Obs en ligne)
Entre les documentaires au vitriol, les films de fausse fiction aussi féroces que celui d’Oliver Stone récemment, la déception avouée de beaucoup de médias, les révélations en cascade sur Guantanamo et la torture, les mensonges de la CIA, les bavures en série en Irak, la fin de règne du président Bush junior ressemblait déjà pour les Etas-unis à une terrible gueule de bois.
Mais nul ne savait quel serait pour l’éternité le symbole de son mandat, le détail insignifiant qui resterait dans la mémoire collective, comme un cigare pour Bill Clinton, ou un faux-pas à la descente de l’avion pour Gérald Ford, le truc utilisé par les humoristes et les caricatures.
Cette agression du président des USA en pleine conférence de presse a bien évidemment fait le tour du monde, mais il y a davantage ; nous faisons le pari que ce geste va marquer l’histoire.
Car il y a tout dans ce geste, cette agression sans armes : il y a une rage dérisoire, la haine que beaucoup portent aux USA et à ce président en particulier, l’impuissance face à leur écrasante force militaire et à ses excès (une chaussure contre des missiles et des drones), et, disons-le, un comique de situation par l’incongruité de l’attaque. Un effet comique d’autant plus réussi que George Bush a évité les projectiles, car on compatit toujours un peu avec une victime, tandis qu’esquiver des godasses en plein vol… qui n’a pas vu ce gag dans un film muet, qui n’a jamais vu lancer une chaussure vers un chat miaulant sous la lune ?
La solidarité d’une bonne partie de l’opinion publique arabe est déjà acquise : au moins 200 avocats sont d’ores et déjà volontaires pour défendre gratuitement le journaliste. Il y a fort à parier que cet homme va devenir un héros du monde arabe.
Ce geste, qu’il ait été spontané ou prémédité, totalement inattendu, semble le miroir du sentiment d’humiliation qu’une partie du monde arabe ressent - une chaussure c’est sale, ça pue, on les enlève chez soi -, et il est à notre avis destiné à demeurer pour longtemps le symbole le plus fort du règne désastreux de George W. Bush, plus encore que les victimes du conflit irakien (dont le nombre est inconnu, et les images soigneusement censurées).
Tous les évènements graves, voire tragiques, de sa présidence auront été battus par deux chaussures volant en escadrille vers POTUS ! (President Of The United States)
La présidence de George W. Bush ? Le 11/9 et une paire de chaussures volantes – irakiennes, les chaussures.