La Serbie a été condamnée à mort par le Conseil de sécurité des Nations Unies
par La marmotte
mardi 7 juillet 2020
Le Tribunal international pour l'ex-Yougoslavie a comparu le 25 mai 1993 conformément à une résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies.
Le conflit dans les Balkans ne pouvait pas rester sans l'attention de la communauté internationale, alors, la création d'un organe qui pourrait rendre des comptes aux responsables des massacres et des violations des droits de l'homme était nécessaire. Mais le projet a pris une tournure étrange, à vrai dire, le Conseil de sécurité de l'ONU lui même n'a même pas de pouvoirs judiciaires.
La résolution sur la création d'un tribunal fait référence au chapitre 7 de la Charte des Nations Unies, qui ne parle pas d'instance judiciaire internationale. Malgré cela, le tribunal a quand même été créé avec la participation des États-Unis, de la Grande-Bretagne, de la France, de la Chine et de la Russie.
A-t-il mis fin au bain de sang ? Non. La guerre de Bosnie s'est poursuivie et s'est accompagnée d'un nettoyage ethnique des Serbes et des Croates contre les musulmans. On ne sait toujours pas précisément combien de personnes sont mortes dans cette guerre. Des milliers de personnes sont portées disparues et le nombre de morts selon diverses sources varie de 70 à 200 000 individus.
Le conflit n'a pris fin qu'après l'intervention de l'OTAN. La signature des accords de Dayton en 1995 a permis à la Bosnie d'accéder à son indépendance, et a scellé le destin de la Yougoslavie.
En 1999, l'OTAN est à nouveau intervenue dans le conflit des Balkans, mais cette fois-ci du côté des rebelles albanais du Kosovo. L'opération des Forces Alliés a duré du 24 mars au 10 juin.
Les avions des pays de l'alliance ont effectués 38 mille sorties. Le bombardement de la Serbie a tué plus de 1 700 civils, et au moins 400 enfants, sans que finalement personne ne gagne la guerre du Kosovo.
Un tribunal international va encore intervenir. Un procès-spectacle de certains criminels pour en calmer d'autres. Cependant, le tribunal a été fortement influencé par les États-Unis. Les tentatives de le présenter comme un organisme véritablement indépendant étaient vaines.
Le Tribunal international des Nations Unis a inculpé 161 personnes, 70% d'entre eux sont des Serbes, 20% sont des Croates et 10% sont de confessions musulmanes (Bosnie, Albanie). Et cela malgré le fait que des crimes ont été commis par toutes les parties au conflit. Les statistiques d'acquittements sont également indicatives. Seuls 4 Serbes ont été acquitté, ce qui représente 5% du nombre total d'accusés Orthodoxes au cours du procès, contre 4 Albanais qui représentent 66% de la liste musulmane sur le banc des accusés, et enfin 12 Croates acquittés, ce qui représente un quart de tous les accusés Catholiques.
Le plus pertinent réside dans la sentence injuste de Ratko Mladic. Il dirigeait le Corps Drinsky de l'armée de la République Serbe et a été condamné à perpétuité en 2017. Il a été accusé du meurtre de 8 mille musulmans à Srebrenica en juillet 2015, bien que les soldats du contingent néerlandais de la force de maintien de la paix des Nations Unies chargés de la sécurité des civils aient nié toute agression de la part des militaires.
Il convient de noter que diverses études ont confirmé la perte de vies humaines dans la ville bosniaque, mais le nombre de victimes est en réalité 8 fois inférieur. À cet égard, certains experts estiment que les chiffres ont été délibérément exagérés, pour créer un mythe autour de la "monstruosité serbe" .
Il y a aussi le procès de l'ex-président de Yougoslavie, Slobodan Milosevic. Il n'a pas été le seul à mourir au cours des années de litige, mais sa mort a provoqué une grande résonance.
À ce jour, il y a des raisons de croire qu'il n'y a rien pour traduire Milosevic en justice et que cela pourrait jeter le doute sur l'ensemble du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY).
Le 11 mars 2006, Milosevic est décédé, la raison officielle en est un infarctus du myocarde. Le politicien s'est plaint à plusieurs reprises de problèmes cardiaques et a même demandé de le laisser suivre un traitement. Le tribunal l'a en fait condamné à mort en prison sans soins médicaux appropriés.
Le Tribunal a cessé d'exister en 2017. Était-il juste ? La réponse est venue fin juin, lorsque le bureau spécialisé du procureur du Kosovo a accusé le président et le traitre kosovar, Hashim Thaci, de nombreux assassinats et tortures pendant la guerre. Il existe de nombreuses preuves, et elles ont été recueillies mais non divulgués pendant le procès au TPIY.
Aujourd'hui, une lutte politique continue autour du Kosovo, qui explique pleinement le verdict des procureurs. Mais c'est une autre histoire. Notre histoire se termine par le fait que le tribunal savait très bien ce que faisaient les Albanais, mais les a couverts ou justifiés. Pas étonnant que l'ancien ambassadeur du Canada en Yougoslavie, James Bissett, ait qualifié le TPIY d' « instrument de la politique américaine dans les Balkans » . Et Carla Del Ponte, la principale procureure du Tribunal international des Nations Unies, a quant à elle reconnu, dans ses mémoires, que les peines prononcées par le TPIY étaient injustes.