La solitude du caudillo Hugo Chavez
par Alain Hertoghe
mardi 6 juin 2006
Hugo Chavez, l’ami du dictateur Castro et du terroriste Carlos, doit se sentir soudain bien isolé, après l’élection d’Alan Garcia à la présidence du Pérou, qui succède à la réélection d’Alvaro Uribe à la tête de la Colombie.
Le gourou révolutionnaire de Caracas avait pourtant mis dans la balance péruvienne toute sa supposée popularité auprès des peuples latino-américains. Je demande à Dieu que ne soit pas président du Pérou l’irresponsable, le démagogue, le menteur et le voleur qu’est Alan Garcia, avait lancé, le 28 mai dernier, Hugo Chavez, dans son intervention télévisée hebdomadaire Alo Presidente. Mais, pas plus que les Colombiens, les Péruviens ne l’ont écouté... Ces derniers ont même sans doute plus voté contre Ollanta Humala, le candidat de l’agité du Venezuela, que pour le Come-Back Kid de Lima.
Alan Garcia, président du Pérou une première fois entre 1985 et 1990, n’a en effet pas laissé un souvenir idyllique à ses compatriotes qu’il mena au bord de la faillite économique et de la guerre civile...
Les nostalgiques des fièvres révolutionnaires catristes et guévaristes peuvent toujours peindre le ciel latino-américain en rouge vif, son bleu naturel n’affiche que des tonalités roses sociales-démocrates, voire sociales-libérales. De Lula au Brésil à Garcia au Pérou, en passant par Bachelet au Chili, Kirchner en Argentine, Vazquez en Uruguay et Arias au Costa Rica, les présidents de gauche récemment élus croient tous dans l’économie de marché et le libre-échange.
Il n’y a guère que le Bolivien Evo Morales pour accrocher son wagon à la révolution bolivarienne et prêter allégeance, avec Chavez, au vieux despote de La Havane. Ils seront peut-être rejoints par un autre idéologue has been, le sandiniste Daniel Ortega, si celui-ci réussissait à l’automne prochain à reprendre la présidence de son pays, le Nicaragua, perdue en 1990.
Mais tout le pétrole du Venezuela ne pourra transformer le pittoresque attelage formé avec un îlot communiste exsangue - Cuba - et deux des pays les plus pauvres du continent - la Bolivie et le Nicaragua - en locomotive pour l’Amérique latine du XXe siècle.