Le cœur de Margaret Thatcher s’arręte. Elle en avait donc un
par Denis Thomas
lundi 8 avril 2013
Nicolas Sarkozy n’hésitait pas à la citer en privé. Elle fût la cause de la disparition des bassins miniers anglais au début des années 80. De la destruction progressive de la Sécu britannique, et de la guerre des Malouines. Aussi.
Personne, ou presque, ne s’en souvient, mais au cœur du conflit qui agitait les puits de charbon en lutte pour leur survie elle avait proféré à la télévision : « il faut éradiquer les pauvres, car ils n’ont aucune utilité pour le pays ».
Dans le pub où j’étais, médusé devant cette déclaration, les bières avaient fusé sur le pauvre téléviseur. Même le barman et propriétaire y était allé de son jet de chope… Les Bobbies chargeaient les grévistes à cheval et à coups de matraques plombées. Je couvrais, tout jeune, l’évènement.
Malouines : « Réjouissons-nous »
En avril 1982, alors que les troupes britanniques ont à peine débarqué en Géorgie du Sud, qui dépend des Malouines elle déboule radieuse sur le perron du 10 Downing Street devant les caméras : « Réjouissons-nous », clame-t-elle alors. Le conflit avec cette terre argentine, à 13.000 kilomètres de Londres se soldera par 255 morts britanniques et 650 argentins.
Intraitable aussi avec les grévistes de la faim sous bannière de l’IRA. Bobby Sands y laissera sa peau et, avec lui, neuf de ses camarades. Ce mouvement durera plus de 170 jours dans des conditions effroyables et l’IRA essaiera de se venger par une bombe qui manquera sa cible.
Elle fut l’artisan des privatisations au-delà du Channel et aura la réputation d’avoir stoppé le chômage en Angleterre. De fait, elle fera baisser les chiffres par une radiation draconienne des demandeurs d’emploi et l’entrée dans les statistiques de l’emploi les petits boulots de quelques heures. Les légendes tiennent à peu de choses...
Elle était atteinte de la maladie d’Alzheimer et est morte d’une crise cardiaque. Elle avait donc un cœur. Finalement.