Le congrès américain annule le véto d’Obama

par Clark Kent
jeudi 29 septembre 2016

Hier, mercredi 29 septembre 2016, le Congrès américain a annulé le veto que Barak Obama avait opposé à un projet de loi permettant aux familles des victimes des attentats du 11 Septembre de poursuivre l'Arabie Saoudite.

Ce vote est un camouflet pour la présidence actuelle moins de quatre mois avant la fin du mandat, et Obama a exprimé sa déception : "La préoccupation que j'ai eue n'a rien à voir avec l'Arabie Saoudite en soi ou ma sympathie pour les familles victimes du 9/11, il a à voir avec moi : je ne veux pas une situation dans laquelle nous risquons d’être exposés à assumer les responsabilités pour tout ce que nous faisons partout dans le monde, et de nous trouver brutalement soumis aux poursuites privées devant des tribunaux dont nous ne connaissons rien "a-t-il déclaré à CNN."C’est donc un précédent dangereux qui illustre la difficulté de ce que nous avons à faire parfois. Et, franchement, j’aurais souhaité que dans cette affaire, le Congrès ne choisisse pas la solution de facilité. Je ne m'y attendais pas. C’était un choix difficile, juste avant une élection présidentielle, pour un vote du congrès qui aurait pu être perçu comme étant contre l’intérêt des familles. Mais c’était la bonne chose à faire ».

Le projet de loi permettrait aux tribunaux d’outrepasser une revendication d’immunité souveraine de la part d’un pays étranger quand un acte de terrorisme se produit à l'intérieur des frontières américaines. L'Arabie saoudite a fortement critiqué ce projet et a catégoriquement nié tout rôle dans les attaques du 11 septembre : quinze des 19 pirates de l'air avion étaient de nationalité saoudienne.

La mesure a été adoptée à l'unanimité par le Sénat et la Chambre des représentants en mai et en Septembre, mais Obama avait opposé son veto vendredi dernier, en affirmant que cela rendrait les États-Unis vulnérables en cas de litiges devant des tribunaux étrangers qui pourraient mettre les troupes américaines en difficulté juridique.

Les partisans de la loi insistent sur le fait qu'elle se limite aux actes de terrorisme qui se produisent sur le sol américain. De leur côté, la plupart des sénateurs et représentants n’osent pas s’opposer à une mesure populaire qui joue sur l’émotion au risque d’être accusés de complaisance avec le terrorisme en pleine campagne électorale.

Le président de la commission judiciaire du Sénat, M. Chuck Grassley, a déclaré que les familles des victimes étaient favorables à cette loi et a accusé Obama de se plier à la pression saoudienne : "Tout ce que veulent les familles, c’est la possibilité de présenter leur cas devant un tribunal. Voilà ce que ce projet de loi leur donnerait. La loi se heurte à l'opposition de l'Arabie saoudite qui a proféré des menaces contre les États-Unis en cas de promulgation de la loi. Et maintenant, les Saoudiens ont embauché une armée de lobbyistes pour travailler sur une tentative de dernière minute pour la faire dérailler."

Le sénateur républicain du Texas, M. John Cornyn a déclaré : « L'événement tient du miracle parce démocrates et républicains, sénateurs et membres de la Chambre ont été unanimes en ce qui concerne les mesures judiciaires à prendre contre commanditaires d'actes de terrorisme, ce qui donne aux victimes la possibilité de faire valoir la justice qu'ils méritent ".

Le projet de loi avait été déposé l'année dernière par M. Cornyn et le sénateur démocrate de New-York, M. Chuck Schumer qui a déclaré mercredi : "Ce vote représente une décision que je ne prends pas à la légère. Ce projet de loi est important pour moi en tant que New-Yorkais, car cette loi permettrait aux victimes du 11 septembre de bénéficier enfin d’une petite mesure de justice, en leur donnant un moyen légal de poursuivre les promoteurs étrangers de l'attentat terroriste qui a pris la vie de leurs proches. La Maison Blanche et le pouvoir exécutif prennent en compte des considérations diplomatiques. Nous prenons en compte les familles et la justice ».

M. John Brennan, le directeur de la CIA, a averti que la loi aurait de « graves conséquences » pour la sécurité nationale des États-Unis. Lors d'un forum à Washington, il a déclaré : "La conséquence la plus dommageable concernarait les représentants du gouvernement des États-Unis qui travaillent consciencieusement à l'étranger au nom de notre pays. Le principe de l'immunité souveraine américaine protège les fonctionnaires tous les jours, et est ancrée dans la réciprocité. Si nous ne parvenons pas à respecter cette norme pour les autres pays, nous plaçons les fonctionnaires de notre propre nation en danger ".

Au cours de ses deux mandats, Obama n'avait jamais eu un veto annulé par le Congrès. La raison d’état n’est pas toujours la raison du plus fort.

Aujourd’hui jeudi, les pays de l’OPEP, emmenés par l’Arabie Saoudite, ont décidé de diminuer leur production de pétrole. Y aurait-il un rapport ?

 


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