Le Dalaï-lama, le premier ministre tibétain Lobsang Sangay et Bernard Kouchner à « Europe pour Tibet » à Vienne

par Tibet Libre
mercredi 23 mai 2012

Le Dalaï-lama, son successeur politique, le premier ministre tibétain Lobsang Sangay, et Bernard Kouchner, ancien ministre français des Affaires étrangères, participeront et s'exprimeront à l'occasion d’un Rassemblement de Solidarité européen pour le Tibet qui se tient à Vienne à Heldenplatz, le 26 mai 2012 en Autriche. En outre, l'ancienne prisonnière politique Yeshi Dolma, qui a passé six ans dans une prison chinoise débutera les débats. Des défenseurs des droits de l’homme et des personnalités politiques renommés s'exprimeront également comme Madeleine Petrovic (du parti des Verts en Autriche), Eva Lichtenberger (membre du Parlement européen), Matteo Mecacci (politicien italien), Francesca von Habsburg, Bianca Jagger (avocate des droits de l’homme international) et le Prof. Heinz Nussbaumer. (pour plus d'information : http://europefortibet.com/en avec un lien pour les Media)

La raison de ce rassemblement est la forte aggravation des violations des droits de l’homme au Tibet où des mesures coercitives se multiplient, augmentant les tensions et provoquant des manifestations, dont voici quelques exemples :  

Dans la région autonome du Tibet, depuis mars 2012, les prisonniers tibétains ne sont plus autorisés à recevoir de visites de leurs amis et familles. Le 11 mai, une nouvelle vague de "rééducation patriotique" visant les monastères est relancé. Une campagne de même nom avait été lancée en 1996 dans les monastères qui avait conduit à des arrestations et expulsions de moines et de nonnes. Après les manifestations au Tibet en 2008 durement réprimées (au moins 200 Tibétains tués, et 5 000 prisonniers), un contrôle et une surveillance sont opérés par des équipes de travail officielles permanentes dans les monastères, menant là aussi à des arrestations et des expulsions en nombre.

Fin avril 2012, dans l’Amdo incorporé au Qinghai, les autorités chinoises ont dépossédé de leurs terres des nomades tibétains des villages de Setong, Dragmar, et Seru pour les donner à 30 000 de nouveaux migrants chinois. Dans cette région, deux projets hydroélectriques devraient attirer 100 000 migrants chinois de plus.

Toujours dans l’Amdo, le 1er mai dernier, 200 femmes tibétaines de Ngaba ont marché vers le bureau du district chinois pour réclamer la libération de Tibétains arrêtés le 14 avril au village d'Adhue. Le 10 mai 2012, des agriculteurs d'Adhue, à Ngaba, ont lancé un boycott des activités agricoles et demandé la libération de Tibétains en solidarité avec les familles des Tibétains s'étant immolés et les prisonniers politiques arrêtés au cours de manifestations dans la région.

Dans le Kham, les ONGs sont sous surveillance dans la région de Kardzé.

Fin avril, les autorités chinoises exigèrent des ONGs de la région qu'elles s'enregistrent, pour n’autoriser que celles répondant à des critères restrictifs. Des associations tibétaines se sont créées dans la région pour promouvoir l’éducation, les activités religieuses et environnementales, et la résolution de différends entre les Tibétains de la région. Leurs activités ont abouti à la fondation de foyers pour personnes âgées, d’écoles, et à la protection de l’environnement. Cependant, les autorités les considèrent comme politiquement sensibles, car elles concernent les Tibétains. Ainsi, 3 d’entre elles ont été fermées : le 2 avril 2012, les autorités ferment l’école Khadrok Jamtse Rokten Lobdra. L’école, créée en 1989 par des Tibétains avec l'approbation des autorités, donnait notamment des cours de langue tibétaine. Le directeur de l’école et un enseignant ont été arrêtés. Le 14 avril 2012, la police de Kardzé ordonna la fermeture de l’association "Da-yul Thundin Tsogpa" de Kardzé. Créée en 2008 par 13 villages de la région de Da-Thama, elle œuvrait à cultiver des relations harmonieuses entre les habitants. Cette fermeture a entraîné une manifestation des Tibétains dont nombre furent blessés et hospitalisés après avoir été tabassés par la police. Au moins 33 Tibétains sont détenus. En février 2012, 4 membres de l’association de protection de l’environnement de Tawu à Kardzé ont été arrêtés par la police chinoise. Fondée en 2011 par des Tibétains de la région, l’association visait à protéger l’environnement en s’opposant à l’exploitation minière en expansion, la déforestation, la pêche dans des lieux sacrées, et la contrebande d’animaux.


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