Le dilemme d’Israël avec l’Iran
par metamag
vendredi 17 février 2012
Avantages et dangers de frappes préventives contre des sites nucléaires
Alors que les Etats-Unis et leurs alliés intensifient les sanctions punitives contre l’Iran, les indices d'une attaque d’Israël contre les installations nucléaires iraniennes se multiplient. Bien que le gouvernement Obama ait mis Tel Aviv en garde contre une action militaire. Mais, rien n’indique que Washington y ait opposé son veto préventif.
Il semblerait que le but de la récente visite -secrète- du chef du Mossad, aux Etats-Unis, Tamir Pardo, au début du mois, était de sonder la réaction de Washington en cas d'attaque préventive. C’est ce qu'a révélé, en début de semaine, un site web d’information américain. D'après Daily Beast, Israël aurait cessé de partager avec les Etats-Unis une quantité « significative » d’informations concernant ses préparatifs militaires à l’encontre de l’Iran.
Israël est sur le point de frapper car, dans un an et selon certains militaires, ce sera trop tard ; c’est Téhéran qui pourrait frapper. Dans un an, si Obama est réélu, il pourrait s’opposer, en toute liberté, à des frappes, car il ne dépendrait plus d’aucun calendrier électoral. Et la situation en Syrie prive l'Iran de son seul allié régional. C’est donc tentant mais risqué.
Certains voient dans la multiplication d'attentats contre des représentations israéliennes, imputées immédiatement aux Iraniens, un moyen de faire monter encore la tension et de chercher un spectacle.
C'est que l'Iran et Israël semblent se livrer, dans l'ombre, à une guerre froide sans pitié. Ces attentats, qui n'ont pas été revendiqués, et dont le ministre indien de l'Intérieur se garde bien, au moment où nous écrivons, d'attribuer la responsabilité à "aucun groupe ou organisation", surviennent pile pour l'anniversaire de l'assassinat d'un chef militaire du Hezbollah, organisation chiite libanaise financée par l'Iran qui n'a pas été le seul attentat imputé aux services secrets israéliens.
Téhéran soutient que le Mossad a été, plus récemment, responsable de l'assassinat de scientifiques et d'un général. Le pays aurait même lancé, en collaboration avec les Etats-Unis, le virus informatique Stuxnet pour saboter le programme nucléaire de Téhéran, selon le New York Times.
Tout cela ressemble à des batailles de retardement qui ne se suffiront pas longtemps… D’où la perspective de plus en plus crédible de frappes israéliennes même si certains s’en inquiètent et mettent en garde contre des conséquences imprévisibles. Le succès de l’opération demeure, en effet, très incertain, car le régime iranien a dispersé ses installations et les a enfouies très profondément. Il y aurait des dégâts mais un anéantissement total des infrastructures est difficile à envisager. En choisissant d’attaquer, Israël prend également le risque de subir des contre-attaques sur plusieurs fronts. La réponse iranienne s’ajouterait aux initiatives du Hezbollah. N'empêche, ça sent plus mauvais que jamais.