Le Hezbollah, ses missiles et la force internationale

par PAF 2.0 (Politique arabe de la France)
mercredi 13 septembre 2006

L’adjoint de Nasrallah, un certain Naïm Kassem a affirmé dans une interview parue aujourd’hui que le Hezbollah n’avait pas de problème de munitions : « Nous avons utilisé 10 % de notre arsenal contre Israël ... Nous pouvions encore tenir longtemps ... Nous n’avons pas de problème de munitions. »

Pourtant, dans une étude d’Uzi Rubin pour le Jerusalem Center for Public Affairs, ce sont 4228 missiles qui ont été tirés sur le Nord d’Israël. Les renseignements militaires évaluaient à environ 12 000 le nombre de roquettes de provenance iranienne et syrienne aux mains du groupes terroriste shiite. Si les dires de Kassem sont exacts, il faudrait quadrupler ces évaluations.
Il semble plutôt que ces affirmations du numéro 2 du Hezbollah doivent être prises dans le contexte géopolitique tel qu’il se dessine aujourd’hui.


Après des refus nets et clairs, Assad semble accepter la présence d’une force internationale à la frontière syrio-libanaise. Il avait proposé d’envoyer quelques bataillions syriens pour empêcher le passage d’armes et de munitions au Hezbollah. Comme si celles-ci passaient en contrebande et alors qu’elles sont envoyées par les ordres d’Assad lui-même. De sa haute intelligence, Kofi Annan lui-même n’est pas tombé dans le piège et s’est mis d’accord pour envoyer quelques soldats désarmés et sans uniforme, histoire de dire que la Finul n’a rien à faire de ce côté-là du Liban !
En fin de semaine, Israël a levé l’embargo par air et par mer sur le Liban. Les forces navales italiennes et françaises ont pris la relève des porteurs de missiles israéliens qui patrouillaient et fermaient les accès maritimes au Liban. Non sans clamer haut et fort que le but de la force internationale est d’aider le Liban et n’est en rien d’arraisonner un navire par la force !
La force militaire allemande qui devait contrôler l’aéroport de Beyrouth s’est fait prier, par les autorités libanaises, de se mettre à l’écart, et surtout de ne pas vérifier les soutes des avions à leur atterrissage.
Ainsi, la force internationale « augmentée » est sous les ordres du général français qui commande aujourd’hui la Finul, et sous la responsabilité directe du secrétaire général de l’ONU, qui doit bientôt quitter son poste, le même Kofi Annan responsable des forces d’intervention des casques bleus au Rwanda lors du génocide et de ceux d’ex-Yougoslavie lors des massacres, prix Nobel de la paix ; cette force est tout sauf une force : des missions et des moyens totalement incohérents quant au cessez-le-feu et à la décision 1701 de l’ONU.

Nasrallah et le Hezbollah le savent : ils peuvent affirmer aujourd’hui avoir leur arsenal presque intact. Personne n’ira vérifier, personne n’empêchera les armements d’affluer au Sud Liban sous l’œil des soldats français en passant sur des ponts français construits par les forces du génie français !

Carte des tirs de missiles du Hezbollah et leurs effets billes anti-personnel :


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