Le krach... « boursier » de John McCain et Sarah Palin !
par Allain Jules
vendredi 26 septembre 2008
Ce fut un coup de tonnerre aux Etats-Unis. Pas en Europe où nous ne mesurons pas encore les effets néfastes du bateau ivre « économie » qui tangue dangereusement. De la bouche même du président américain, tout va mal. La faillite des banques en particulier et des sociétés financières, en général, risque de se poursuivre, malgré cet apport étatique qui risque, à terme, de s’avérer néfaste pour l’ensemble de l’économie mondiale. Le successeur de George W. Bush hérite d’une économie malade, un vrai cadeau empoisonné.
John McCain a-t-il rendu les armes ?
Au moment où il faut vraiment débattre sur l’économie américaine, prisonnier de ses promesses avec sa sortie sur les bases « solides » de l’économie américaine qui vit pourtant à crédit, John McCain vient de déclarer forfait au premier débat entre les deux candidats à l’élection
américaine. Une vraie fuite en avant car l’homme est nu. Il n’a plus un seul argument à faire valoir. Dans la conférence de presse que le candidat démocrate a donné le 24 septembre dernier (vidéo), il signale bien que c’est le moment, refusant de mettre la pédale douce à juste titre d’ailleurs.
Les choses semblent de plus en plus se préciser aux Etats-Unis. Sarah Palin a, quant à elle, finalement, crucifié à l’insu de son plein gré, John McBush son colistier, c’est elle qui le dit, inversant les rôles, contrairement à Barack Obama, sa vraie cible. Les temps sont tellement durs pour le vieux prisonnier de guerre que, groggy et dépassé, il est obligé à nouveau de se défiler. Pire, désormais, l’ultraconservatrice de l’Alaska est même plus plébiscitée que lui. Un vrai paradoxe et un cauchemar. Il a misé sans doute sur le bon cheval, populiste à souhait, mais le boomerang ressemble bien à un uppercut infernal au final.
De voir le vieux briscard fuir le premier débat sous prétexte qu’il va s’occuper des questions économiques dont il ne maîtrise pourtant aucun dossier, a mis en émoi tous les républicains qui semblent à leur tour, tout comme leur champion, accuser le coup. C’est la gueule de bois du côté du GOP (Grand Old Parti). On ne sait plus à quels saints se vouer.
Quand il réglera donc les affaires économiques en accusant évidemment ses amis de Wall Street, comble du malheur, il reviendra sans doute, avec plus de migraine.
Protéger Sarah Palin des médias ?
Personne ne croit plus en cette chimère. Après avoir été briefée considérablement, la pauvre Sarah Palin ne sait plus vraiment là où elle en est, confondant tout, sans trop savoir comment elle fera devant le sénateur Joe Biden. La précipitation et les événements troubles, liés à la conjoncture actuelle, n’expliquent pas tout comme veulent le faire croire certains think thank, oubliant au passage que le jeune sénateur de l’Illinois, a toujours mené la course en tête et que « l’effet Palin » ne fonctionnait en réalité que du côté républicain.
Il ne faut bien sûr pas que les supporters de Barack Obama s’enflamment, car rien n’est encore joué. Lorsque je titrai ici que Sarah Palin était le suicide politique de John McCain, une fois le feu de paille Palin en branle, certains observateurs « avertis » accouraient pour me rire au nez, accusant au passage mon amateurisme, arguant que j’enjolivais comme certains, mon CV, notamment en relations internationales. J’avoue, je suis plutôt spécialiste de l’Asie, pas des Etats-Unis.
Les débats approchants, la panique gagne de plus en plus le camp républicain. Malgré l’appel de Karl Rove en dernier ressort, apparemment, les carottes seraient cuites, à point. Aujourd’hui, il faut chercher un imitateur, pouvant à la perfection faire du McCain avec une oreillette invisible et au visage le masque du sénateur, pour essayer de tenir le coup.
Pour Palin aussi, le casting a probablement débuté. Pour trouver la perle rare qui pourra imiter la gouverneure de l’Alaska, ça va être un peu plus dur, avec sa voix fluette à la limite puérile. Avec un désormais 52 % au compteur, du jamais vu à quarante jours d’une élection américaine, la Maison-Blanche semble tendre la main à Barack Obama. Quel symbole !