Le néo-ottomanisme turc ne se cache plus

par PETINOS
vendredi 20 novembre 2020

Le leader islamo-nationaliste chypriote turc a parlé pour la première fois du concept « une nation, trois États ». Auparavant, les dictateurs de Bakou et d’Ankara se plaisaient à parler du concept « une nation deux États » pour qualifier les relations plus que « fraternelles » entre la Turquie et l’Azerbaïdjan. Aujourd’hui, ce concept s’élargie…

« Il n'y a pas d’abandon possible de la formule pour deux États à Chypre », a déclaré Erdogan.

Le quotidien turc Milliyet rapporte dans son édition du 19 novembre 2020, sous le titre « Il n'y a pas d’abandon possible de la formule pour deux Etats à Chypre », écrit que le président turc Recep Tayyip Erdogan lors de la réunion du Conseil des ministres turc, qu'il a présidé le 17 du mois, a déclaré qu'il n'y aura pas d’abandon de la formule d’une solution sur la base de deux États à Chypre.

Ce qui a été dit lors de la réunion, c'est que les négociations pour trouver une solution au problème chypriote seront renforcées, après la « présidence » de Mustafa Akinci, « qui n'était pas en faveur d'une solution à deux Etats sur l'île ».

« Une nation, trois États »

Par ailleurs, le quotidien chypriote turc Kıbrıs Postası (19.11.20) écrit que le dirigeant chypriote turc Ersin Tatar, s'exprimant sur la chaîne azerbaïdjanaise TV 5 Haber, a déclaré qu'il était important pour la Turquie, la « République turque du nord de Chypre (RTCN) » et l'Azerbaïdjan de fonctionner avec la logique d'une nation - trois États.

Exprimant sa satisfaction du succès de l'Azerbaïdjan au Haut-Karabakh, Tatar a félicité l'Azerbaïdjan et a souhaité un développement supplémentaire de la relation « RTCN-Azerbaïdjan », écrit le quotidien.

Tatar a également exprimé sa satisfaction du ferme soutien de la Turquie à l'ouverture de Varosha[1] (voir mon article sur cette question).

Il a également souligné l'importance que revêtait la création d’une force conjointe entre une Turquie forte, l'Azerbaïdjan, qui est un pays aux nombreux potentiels, et la « RTCN », qui est un « État important » de la Méditerranée orientale, a-t-il déclaré. « Je pense que nous pouvons avoir de grands succès ensemble. Il est important que nous puissions agir ensemble dans la logique d'une nation, trois États », a-t-il réitéré.

Si certaines personnes avaient encore des doutes quant aux visées expansionnistes, coloniales et impériales du président / néo-sultan et aspirant calife d’Ankara, Recep Tayyip Erdogan, peuvent se réveiller : Erdogan veut recréer l’Empire ottoman, c’est simple et limpide ! L’Azerbaidjan qualifié de « pays aux nombreux potentiels » est une première proie, car, et je n’en doute pas, il sera totalement à la botte de la Turquie.

Maintenant, que l’Europe a assisté en spectateur aux massacres des Arméniens par les azéro-turco-djihadistes, elle s’éveillera peut-être (je n’en suis pas sûr) et sortira de sa léthargie chronique et maladive : un Empire est en train de voir le jour à ses portes, un Empire islamo-fasciste, et elle continue à fermer les yeux.

Comme elle a fermé depuis des années les yeux et les oreilles devant la politique génocidaire de cet Empire, condamnant pour la forme et sans conviction, les agissements des azéro-turco-djihadistes de la Libye au Caucase.

Réveillez-vous, demain il sera trop tard !

 


[1] https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/les-extremistes-de-droite-turcs-228497


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