Le Pakistan nouveau point chaud ou ancien protectorat ?

par boddah
mercredi 22 avril 2009

Le Pakistan a besoin de 4 milliards en plus des sept accordés par le FMI pour remonter la pente. Pour relancer une économie textile (70%) des exportations et pour juguler une montée de l’intégrisme taliban. Tout cela semble nouveau pour les États-Unis et l’est peut-être pour certains d’entre vous, mais dès l’indépendance et la séparation avec l’Inde en 1947, le Pakistan est en dangereux équilibre entre le fondamentalisme des campagnes et de certaines villes et le relatif libéralisme des grandes villes.

Souvenons-nous de Benazir Bhutto promue première premier ministre du Pakistan par les villes puis assassinée. Depuis le début le Pakistan dut faire avec des particularités radicale, entre la vallée de l’Indus très peuplée avec beaucoup de réfugiés indiens de la partition et les montagnes du nord-est majoritairement tribales et chiites. Cette puissance fragile équipée très rapidement d’armes nucléaires a toujours été plus ou moins en conflit avec l’Inde pour le Cachemire. A la partition en 1947, cet état, comme les autres devait choisir son camp : Inde ou Pakistan. Le Cachemire majoritairement peuplé de musulmans avait pour maharaja un hindou, ne sachant que choisir il laissa les nouveaux états décider. Le Pakistan envoya une unité militaire pour « libérer » le Cachemire, se qui effraya le maharaja qui se rangea du coté indien…
 
Ainsi, le Pakistan instable est toujours une menace pour l’Inde en plus que de l’être pour lui même. Depuis, les États-Unis voulant contrôler la stabilité de la région pour éviter une poussée communiste, pris sous ses larges ailes ce pays.

Pour cela, des services officiels et officieux soutinrent le pouvoir en place. Les talibans instrumentalisés repoussèrent les russes (mémorable dans Rambo III) et les États-Unis crurent garder le contrôle et encouragèrent les régimes proches d’Afghanistan et du Pakistan. En 2001 lorsque les États-Unis attaquèrent l’Afghanistan, ils laissèrent de coté leur « ami » Pakistan, alors que beaucoup sinon la majorité des camps d’entrainement y étaient.

Ainsi, le Pakistan est devenu le refuge des talibans, les montagnes frontalières du nord-est sont maintenant très peuplées. Les territoires administrés par les tribus ont leurs propres lois, qui permettent entre autre de battre les femmes (comme la devenue célèbre video). Les intégristes ont donc beaucoup de pouvoir, et s’ils ne sont pas officiellement au pouvoir, leur influence pèse dans les décisions du pays, et leurs actions sont fortes, souvenez-vous de la mosquée rouge de Karachi (ce lien et celui-ci).

Le président Asif Ali Zardari demande donc de l’argent à la communauté internationale. Celui-même qui a fait plusieurs fois de la prison pour corruption devra redistribuer ces milliards. Je ne veux pas être pessimiste, mais je suis convaincu que peu d’argent aidera les communautés, à la rigueur peut-être quelques riches industriels du textile. Et ce n’est pas Youssouf Raza Gilani sont premier ministre (et ses emplois fictifs) qui fera le contraire. Donc nous donnons quelques milliards pour aider un pays corrompu, menace nucléaire pour l’Inde et asile pour fondamentalistes. Nous attendons-nous réellement à ce que le Pakistan aide l’OTAN en Afghanistan ?

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