Le parti conservateur britannique s’en prend à la junte birmane

par Bertrand C. Bellaigue
jeudi 8 mars 2007

Le parti conservateur britannique vient donc de prendre une initiative courageuse dans le but de bousculer la dictature militaire Birmane et de contraindre la junte des généraux à mettre bas les armes et à inaugurer un dialogue avec les représentants du peuple birman dans le but d’établir d’un régime gouvernemental respectueux des droits de l’homme et des citoyens à la liberté

 

Se trouvant à Rangoon, un député conservateur britannique a qualifié la Birmanie “d’Etat paria” dirigé par un gouvernement à la fois méchant et pervers (« wicked « ) lors d’un entretien - le premier depuis dis ans - entre la junte militaire et l’un des doyens du Parlement de Londres.

 

Cette rencontre s’est déroulée, commente les porte- parole du Parti Conservateur britannique, « dans un atmosphère très tendue et passionnée.  »

M. Andrew Mitchell, secrétaire d’Etat du gouvernement (fantôme) de l’opposition ” pour les questions intéressant le développement international a déclaré à U Kyaw Thu, ministre adjoint des affaires étrangères que son « régime militaire est à la fois mauvais et illégal”.

IL a ajouté, indique une dépêche de l’agence birmane en exil, « Les peuples d’Occident considèrent votre gouvernemental comme celui d’un état « paria ». Vous ne dépensez qu’un seul dollar par an, par habitant, pour la Santé et à l’Education. Votre peuple souffre affreusement du sud au Nord du pays ».

A travers son interlocuteur, le député conservateur britannique a lancé un appel pressant à la junte militaire pour que soient libérés les tous les prisonniers politiques et que soient organisées des négociations à trois significatives entre la junte militaire, les leaders de l’opposition birmane et les « groupes séparatiste rebelles » des minorités ethniques.

Il a insisté pour que soit mis en œuvre et sans délai, un processus de transition démocratique dans le pays.

Cette déclaration du parti conservateur britannique a été rendue publique, par le secrétariat de M. Andrew Mitchel

 

Dans ce communiqué, il est , notamment, précisé que U Kyaw Thu, interlocuteur de député britannique  “ a nié toute existence de prisonniers politiques en Birmanie et refusé catégoriquement de lui permettre de rencontrer Mme Aung  San Suu Kyi, prix Nobel de la paix.’”

Dans une déclaration faite à l’issue de cette rencontre avec un membre du pouvoir militaire, M. Mitchel a condamné la junte « pour la détention continue de celle qui représente “le rayon d’espoir du peuple birman”.

Le secrétariat du député britannique a révélé que pendant les quarante huit heures de son séjour à Rangoun, M. Mitchel avait pu avoir des « contacts secrets » avec des membres éminents de la “Ligue Nationale pour la Démocratie  » ainsi qu’avec d’autres personnalités membres de l’opposition et quelques leaders du « mouvement étudiant » de la révolte » de 1998, consécutive a l’abolition des élections qui, cette année-là,  avait consacré à plus de 90 pour cent, la victoire de l’opposition politique à la junte militaire malgré ses prévisions..

 Il a rencontré, également, des dirigeants de diverses organisations non gouvernementales. Ces derniers qui lui ont signifié « leur opposition à la politique d’isolement et de boycott, aux sanctions économiques et financières mises en place par l’Occident sur les voyages et les investissements en Birmanie ». Ils ont estimé que « plus il y aura de commerce et plus la Birmanie s’ouvrira au monde extérieur, plus seront accrues les chances d’établir dans ce pays, actuellement sous le joug, une société plus ouverte et plus prospère. Ceci contribuera finalement à battre en brèche l’accaparement du pouvoir par les généraux. »

 

M. Mitchell s’est également rendu au cours de son séjour en Birmanie dans l’Etat Karen. Il a visité les camps de réfugiés karen de Ei TU Hta, installé à la frontière thaïlandaise. “

Il a obtenu, écrit l’agence birmane en exil, de nouvelles preuves récentes concernant “l’épuration ethnique” et les violations des droits de l’homme commises par l’armée birmane, non seulement actuellement, mais depuis les  cinquante années que dure cette guerre aux ordres de la junte militaire contre les « rebelles séparatistes ».

Le communiqué du parti conservateur britannique fait également état de témoignages directs et psychologiquement insupportables, recueillis par M. Mitchell, au sujet « des tortures et des violences auxquelles se livre l’armée birmane pour écraser le soulèvement des minorités. »

 A ce sujet le gouvernement britannique a annoncé cette semaine qu’il a décidé de d’apporter son aide aux groupes de réfugiés qui se trouve en Thaïlande ou qui se trouvent  en territoire birman.

 La presse officielle ou pro gouvernementale birmane n’a fait aucune allusion au voyage du parlementaire britannique en Birmanie. L’organe officiel de la junte militaire s’est limité à accuser la « Ligue Démocratique Birmane » d’entretenir des contacts permanents avec les ambassades britannique et américaine à Rangoun. Et de se livrer à des atteintes dommageables aux “intérêts de la nation et du peuple, dans le but de transformer la Birmanie en un dominion colonial ».


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