Le piège UDC s’est refermé sur le peuple Suisse

par philippe frioud
lundi 29 novembre 2010

Avec l’acceptation de l’initiative de l’UDC, la Suisse va se mettre dans une position pas enviable vis-à-vis de la Communauté Internationale. Et cela risque de coûter très cher aux contribuables et à la politique extérieure de la Suisse. Le Contre-projet du gouvernement a passé à la trappe mal ficelé, mal expliqué, mal défendu, une copie trop proche de l’initiative UDC.

Le peuple Suisse est tombé dans le piège de l’U.D.C
 
Le peuple Suisse a accepté l’initiative de l’U.D.C à la majorité des voix et des Cantons - 52,9% de oui contre 47,1% de non - et a refusé son contre-projet
Initiative UDC implacable et irréaliste sur le plan international.
 
Avec son texte qui a abouti en mars 2008 (210’919 signatures), l’UDC prônait le renvoi systématique des étrangers qui ont commis des délits tels que meurtre, viol, trafic d’êtres humains, trafic de drogue, ainsi que des abus aux assurances sociales.
 
Une affiche montrant des moutons blancs boutant hors du pays un mouton noir, avec pour slogan : » Pour plus de sécurité, l’UDC. » L’UDC (Union démocratique du centre), parti populiste.
 
Et les démocrates du centre ont parié que les électeurs choisiront l’orignal à la copie. Le parti de Christoph Blocher entend thématiser le renvoi des criminels étrangers avec vigueur lors de cette votation qui s’annonçait centrale en vue des élections fédérales de 2011. Le tous-ménages « Consultation populaire » sur la politique des étrangers dit bien les moyens engagés par l’UDC.
 
L’initiative de l’UDC sur le renvoi des criminels étrangers est acceptée. Elle a passé la rampe avec 52.9% des suffrages, selon l’institut gfs.bern. Le contre-projet du centre-droit a passé à la trappe. La Suisse romande s’est rangée majoritairement dans le camp du non.
 
L’acceptation de l’initiative de l’UDC sur le renvoi des étrangers criminels constitue une grave offense pour la population immigrée en Suisse, estime l’Organisation suisse d’aide aux réfugiés (OSAR). Cela ne facilitera pas la cohabitation future.
Selon le secrétaire général de l’OSAR, Beat Meiner. « C’est une journée noire pour notre pays », l’image de la Suisse va pâtir dans le monde entier.

Ce vote ouvre une querelle pour des années à Berne sur la manière dont le texte devra être mis en application, estime l’OSAR. Au final, les partisans de l’initiative risquent bien d’être frustrés lorsqu’ils constateront que la Suisse ne peut pas expulser les étrangers comme le texte de l’UDC le demande.
 
 Il est à relever que décider une expulsion est une chose, l’appliquer en est une autre. En clair, une telle politique suppose des accords de réadmission avec les pays d’origine, généralement peu enthousiastes... Christoph Blocher, a affirmé qu’on pouvait se passer de tels accords et que, à défaut, on pouvait toujours supprimer l’aide au développement là-bas et l’aide sociale au délinquant ici. 
 
Cette déclaration viole le droit international et elle est entachée d’inconstitutionnalité. La suisse va se mettre à dos toute la Communauté Internationale, violation des accords sur la libre circulation des personnes, violation des Droits de l’homme, cela risque de couter très cher. Sans compter le risque que la Communauté Internationale mette en demeure la Suisse de respecter ses engagements, auquel cas le mal sera pire que le remède. 
 
Le peuple Suisse a aussi voté pour que son gouvernement puisse signer les accords internationaux, c’est donc en toute connaissance de cause que les différents accords signés ont reçu l’aval du peuple Suisse, les renier aujourd’hui risque de créer des problèmes très complexes et très graves. Dont la Suisse en paiera le prix fort.
 
Et maintenant quelle va être la réaction de la communauté Internationale à ce vote ?
 
Philippe Frioud

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