Le point de rupture est méditerranéen

par Bruno de Larivière
mercredi 30 mai 2012

La crise européenne apparaît pour certains comme systémique. Elle a de toutes façons une géographie clairement identifiable... Avec une dimension à la fois physique, humaine et économique.

Il fallait bien conclure mon cycle de cours sur le bassin méditerranéen, et le temps vient à manquer. Depuis trois ans les médias compartimentent l'actualité européenne. Il y aurait la crise grecque, la crise italienne ou la crise espagnole. Rares sont les organes de presse qui tentent de prendre du recul et d'englober l'ensemble de la périphérie méridionale de l'Union. L'abréviation PIGS a déplu. On l'a donc remisée.

Je propose donc six points de convergence pour saisir que les faiblesses de la zone euro se situent au Sud de l'Europe. Elles précèdent le traité de Rome et laissent peu de place à une fausse espérance : le prolongement du processus d'intégration en cours. Cela étant dit, les sociétés méditerranéennes ont essuyé bien d'autres revers de fortune. Elles surpasseront cette crise qui s'ouvre...

Entre montagne et littoral : c'est l'écart entre l'Epire (lien) et les îles de la mer Egée (lien).

Des pays longtemps caractérisés par des économies duales aujourd'hui tiraillés entre leurs régions industrialisées et développées - exemple de l'Italie du nord - et leurs régions combinant la nouvelle trilogie méditerranéenne :

Des Etats faiblement centralisés, avec des régions à fortes autonomies, quand il ne s'agit pas d'îles (Crète, Sicile, Sardaigne, Corse) : exemple de Rome au nord du Mezzogiorno.

Des Etats fragiles qui ont court-circuité (ou qui n'ont pu empêcher leur marginalisation) les structures traditionnelles (Eglise, communautés villageoises, familles, etc.). Ils se trouvent aujourd'hui concurrencés  :

Pour les Etats concernés, l'intégration européenne a échoué. La spécialisation de l'UE méditerranéenne ne pouvait suivre le schéma de la Sun Belt  ; les Etats ne courant plus le risque de dévaluations de leurs monnaies ont de surcroît profité pendant deux décennies d'un afflux de liquidités. Il en résulte


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