Le retour de Poutine en Russie : être ou ne pas être... français ?

par Mefrange
jeudi 8 mars 2012

Cet article est l'introduction de trois afin de ne pas fatiguer le lecteur. "Russia is back" oui bien sûr mais c'est un peu court. Cet article montrera que les média occidentaux disent rigoureusement n'importe quoi, que l'écart par rapport à la réalité est tellement grand que cela relève du scenario de télé-réalité et que cette distortion des faits fait entrer le monde dans une situation similaire à celle qui a précédé la première guerre mondiale. La première partie réaffirme simplement les faits et le sens de la victoire de Poutine qui est une victoire russe, la seconde montrera que ce que fait la Russie est ce que métahistoriquement la France aurait du faire si elle n'était pas gouvernée par des traitres au nom d'une Europe qui est un protectorat de l'OTAN et la troisième montrera le caractère truqué de la campagne électorale française qui élude la question fondamentale que devraient trancher les électeurs : votez-vous pour la guerre (et donc l'anéantissement) au côté d'un empire anglo-américain aux abois ou pour la paix dans un monde multipolaire. Elle montrera qu'aucune promesse de campagne ne peut être tenue en état de guerre même froide. Elle parlera de métaphysique puisque la lutte n'est plus entre plusieurs conceptions rivales mais émulatrices de l'organisation de la vie mais entre l'ordre et le chaos, la vie et sa pulvérisation.

C'est un immense bouleversement attendu que la victoire électorale de Vladimir Poutine en Russie, élu pour 6 ans avec 63 % des suffrages exprimés, avec une participation de 65,25 % et un infime 1,16 % de bulletins blancs ou nuls. Il est nécessaire d'insister sur ces chiffres, et aussi sur l'initiative que les démocraties bien pensantes devraient adopter au plus vite : mettre une webcam dans chaque bulletin de vote : la victoire de Poutine est sans appel et donne un cinglant camouflet aux « démocraties » occidentales. Face à lui, le parti communiste et les partis « justes » (les autres sont "injustes ???) de Mironov et Prokhonov font le score qu'ils ont fait en prouvent qu'ils ont le droit de participer à la compétition. En occident il serait très étonnant que parviennent à se présenter un Ron Paul aux Etats-Unis, qui signifie la défense inflexible de la constitution américaine, ou un François Asselineau en France qui signifie la défense des pouvoirs régaliens de la nation française face à la départementalisation de la France au sein de l'UE.


En occident, des programmes électoraux élaborés n'ont simplement pas le droit d'être présentés au choix des électeurs. Le système des 500 parrainages, non anonymes en France, des primaires aux Etats-Unis ou du scrutin uninominal à un tour aux Royaume-Unis est fait pour éliminer les candidatures « fantaisistes » c'est-à-dire non conformes au politiquement correct. Une fois filtrées et normalisées, les idées reçoivent le droit de passer à la télé et d'être présentées au suffrage des électeurs. En Russie, un journaliste peut demander au président à la télévision nationale s'il n'a pas peur de finir comme Sadam Hussein ou comme Khadafi sans être coupé, sans que président noie la question dans une langue de bois et sans que la mort sociale l'atteigne le lendemain. 

Une grande victoire électorale, morale et patriotique. 100 millions d'électeurs, malgré des conditions économiques difficiles, crient « assez » et votent massivement pour le seul candidat crédible disposé à défendre l'indépendance nationale de leur pays. On se croirait après un référendum de de Gaulle il y a 40 ans. Lui aussi, avait tenu tête à la puissance anglo-américaine incarnée par les excécrables Johnson puis Nixon. Le Monde qui étouffait sous les dictatures et le napalm l'acclamait dans chacun de ses voyages déplaçant des millions de personnes. Poutine incarne celui qui dit STOP à l'empire anglo-américain. C'est un stalingrad électoral pour l'empire. La machine russe à refouler l'envahisseur va probablement se mettre en place : c'est la mentalité russe notée déjà par Napoléon. Les leçons de l'expérience BHL / Juppé / Sarkozy en Libye a été tirée. Après la démission de l'ambassadeur de Russie qui a vertement fait savoir à sa hierarchie que son travail était de défendre les intérêts russes et pas de les saborder, la stratégie Medvedev (on peut s'entendre avec les USA) n'a plus été acceptée par l'Etat-major. Les milieux dirigeants russes en sont arrivés à la conclusion que la capacité de mensonge et de duplicité de l'occident euro-américain est désormais sans limite. Plus la peine de discuter avec des menteurs pareils : mettre la force nucléaire en état d'alerte, réactiver les systèmes de radar à Kaliningrad, arrêter de désarmer (la Russie à encore 11 000 têtes atomiques) mettre un véto qui s'annonce systématique au conseil de sécurité de l'ONU, se rapprocher de la Chine, de l'Iran, de l'Inde, du Venezuela et tous les pays qui résistent encore à l'envahisseur. Livrer ses armes sol-air et missiles sol-mer les plus perfectionnées à la Syrie aujourd'hui et à l'Iran demain s'il est attaqué. (les meilleures du monde probablement). Accessoirement déjouer des tentatives d'assassinats qui risquent de se succéder.  

Un grand danger aussi : que va faire l'Empire américain en décomposition économique ? Prendre acte et ne rien faire ? Lancer une blitzkrieg atomique sur la Russie et la Chine (pour certains c'est très possible et peut-être imminent). Appuyer sur les boutons « Tchetchénie », « Daghestan » « Ukraine » « Géorgie » pour déstabiliser la Russie, créer une nouvelle révolution de couleur en Biélorussie après y avoir semé le chaos financier (les agences de pub doivent alors plancher sur le nom de la fleur qui sera l'emblème de cette révolution ). Nul doute que les associations financées par la CIA seront cette fois-ci attendues sur leur propre terrain et que pour 20 000 personnes déplacées, Poutine en déplacera 100 000. La stratégie de l'empire est désormais décodée et la Russie n'est pas la petite Serbie. La Russie a aussi le droit de se défendre.

Face à ces forces qui se mettent en ordre de bataille, on ne peut s'empêcher de se demander si la France s'est mise dans le bon camp. L'élection de Poutine, a quelque-chose de français. On se demande par quel tour de passe-passe funèbre, la France s'est trouvée alignée sur l'empire anglo-américain contre tout ce qu'elle signifie métahistoriquement. Il faudra parler de Napoléon mais aussi de première guerre mondiale. Ce sera pour demain.


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