Le Tibet fermé aux touristes à l’approche du 10 mars 2014 commémorant le soulèvement de 1959

par Tibet Libre
vendredi 7 mars 2014

Suite aux manifestations de 2008 au Tibet lourdement réprimées par l’Etat chinois (il y eu plus de 200 morts, 5000 prisonniers, des condamnations à de lourdes peines de prisons et des exécutions), la situation au Tibet n’a cessé d’empirer : emprisonnements, tortures, disparitions forcées, violences des forces de polices contre des rassemblements pacifiques entraînant des morts. Depuis 2009 au Tibet, 130 Tibétains se sont immolés par le feu pour protester contre la répression des autorités chinoises. La plupart sont morts. En 2013, près de 90 Tibétains ont été condamnés, dont un à mort, en raison de liens présumés avec les auto-immolations dans l'Amdo. A l'approche d'anniversaires sensibles, les autorités chinoises ont fermé le Tibet aux observateurs étrangers, tandis que la présence policière et militaire s’est renforcée.

Le Dalaï lama au Parlement européen en 2001

Ainsi, loin de reconnaître que la répression entretient un climat de terreur chez les Tibétains, en conduisant certains au suicide, la Chine sous la nouvelle direction du président Xi Jinping augmente la répression au Tibet. Il est donc plus que jamais, crucial de démontrer notre solidarité avec les Tibétains, dans l'objectif d'un règlement pacifique d'un conflit remontant à 1959.

Depuis sa fuite du Tibet lors du soulèvement de 1959, le Dalaï lama n’a eu de cesse d’appeler les autorités chinoises au dialogue. Sa position fut des plus raisonnables : il a toujours insister pour que le mouvement tibétain demeure non-violent. Il a mis en place un régime démocratique en exil, aboutissant à une séparation du religieux et du politique qui l’a mené en 2011 à se retirer de la vie politique en faveur d’un Premier ministre élu démocratiquement par les Tibétains en exil, le Dr. Lobsang Sangay. Depuis les années 1970, il ne demande plus l’indépendance, mais une autonomie réelle pour l’ensemble des territoires tibétains, au sein de la République populaire de Chine, en relation avec la constitution chinoise. Son but est clairement la préservation de la culture tibétaine, un des joyaux du patrimoine de l'humanité transmise de maître à disciple, hérité de l'Inde et qui risque de disparaître. Il souhaite laisser à la Chine la défense et les Affaires étrangères. Malgré ces concessions, les autorités chinoises refusent de le rencontrer, c'est pourquoi la communauté internationale doit se montrer solidaire. L’Europe, préoccupée par les guerres à ses frontières, tant en Syrie qu’en Ukraine, devrait faire assurément plus pour promouvoir la non-violence et le dialogue. Elle en a la possibilité en nommant un Représentant Spécial de l’Union européenne pour le Tibet, une fonction similaire au Coordinateur américain pour le Tibet. Cela aura une influence sur d'autres conflits, dans le monde et en Chine. Depuis 2010, il n’y a plus de contact entre les autorités chinoises et les autorités tibétaines en exil, aussi, la nomination d’un tel représentant serait un signal fort pour que les autorités chinoises dialoguent enfin avec les représentants élus tibétains, voire le Dalaï lama, selon leur souhait.

Partout dans le monde, le 10 mars 2014, les Tibétains en exil manifesteront pour commémorer le 55ème anniversaire du soulèvement tibétain de 1959. Nous pouvons aussi démontrer notre solidarité en participant à la manifestation de la Communauté tibétaine en France à Paris le lundi 10 mars 2014 à partir de 14h30, au Trocadéro. Une marche se dirigera vers l’ambassade de la République populaire de Chine, avenue George V à Paris. La manifestation se terminera vers 19 heures. Parceque la paix dans le monde nous concerne tous, soyons à leur côté dans leur lutte non-violente pour la liberté au Tibet comme en Chine.


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