Les Andes et les bouffons

par phiconvers
vendredi 18 avril 2008

Troisième volet de ma chronique pour y voir plus clair dans les Andes. A ceux qui me rejoignent sur les pentes escarpées de la cordillère : le I et le II.

Avec un peu de recul, il est aujourd’hui possible d’affirmer que la Colombie a réussi son pari de démontrer au niveau régional sa bonne foi ou, au moins, sa détermination légitime à en finir avec les Farc. Après l’orage et les grandes réunions un peu lâches ayant suivi l’heureuse élimination de Raul Reyes en territoire équatorien, Bogota a convaincu les plus mollassons des gouvernements latino-américains d’avoir au moins le bon goût de se taire, puisque réclamer leur aide est trop leur demander. Il ne reste aujourd’hui que le gouvernement équatorien, dont la complaisance pour la guérilla se précise de jour en jour et soulève des vagues croissantes, pour maugréer. Chavez a le bon goût de se faire discret. Gageons que les éléments dont disposent les autorités colombiennes sur sa complicité active avec la guérilla n’y sont pas pour rien. Chavez a sans doute compris, en parallèle, que son pays ne le suivait pas du tout dans sa folle politique d’alliance avec les terroristes colombiens. Et que plutôt que d’aller faire le malin en Colombie, il serait bien inspiré de mettre à profit les milliards qui tombent grâce aux cours internationaux du pétrole pour fidéliser son électorat qui commence à cesser de croire en ses promesses. Passons.

Restent Sarkozy et ses gourous, parmi lesquels figurent au premier rang la famille Betancourt : Astrid, Yolanda, Fabrice, Mélanie, Lorenzo, Daniel. J’ai déjà longuement évoqué le rôle néfaste de cette famille, que la malheureuse Ingrid voudrait sans doute ramener à la raison pour son propre bien. Ces informations sont connues, en particulier le conflit d’intérêts patent de Daniel Parfait, responsable des Amériques au ministère des Affaires étrangères et beau-frère d’Ingrid, mais rien ne bouge et la France se tait ou applaudit même !

Monaco n’agirait pas dans un tel dossier avec autant d’aveuglement et d’amateurisme crasse. A croire que la France ne sait plus rien de l’Amérique latine. La perpétuation de nos erreurs justifie un hara-kiri simultané de tous les diplomates français qui connaissent cette région, de tous les spécialistes de nos services secrets habitués par le passé proche à la gestion des prises d’otage et des rares universitaires qui consacrent leur énergie à comprendre l’Amérique latine.

La France s’enorgueillit à juste titre de la libération des otages du Ponant, au large de la Somalie et de l’arrestation de certains des auteurs de ce crime. En parallèle, elle propose un statut de réfugiés politiques aux responsables des Farc, dûment jugés et condamnés par la justice colombienne. Pire, aucune procédure judiciaire n’a été engagée par nos autorités ou par la famille contre ceux qui séquestrent Ingrid Betancourt, dont on nous répète pourtant qu’elle est une citoyenne française. A n’y plus rien comprendre. Dans les montagnes inaccessibles de Colombie, j’en connais qui rigolent. A en perdre leur français, une langue qui, jadis, était portée par un grand pays puissant et rationnel...

Vient le fiasco du Falcon et les déclarations grotesques de Kouchner affirmant, la main sur le cœur que jamais, ô grand jamais cet avion ne repartira de Colombie. Oui, Môssieurs, la France va montrer à ces métèques d’Amérique latine comment on dresse ces loqueteux qui ont pris en otage l’une des nôtres (sans parler des autres, dont personne ne se soucie). Le grand espion Noël Saez et son comparse suisse vont montrer de quel bois l’on se chauffe, à l’Elysée... Grotesque et misérable fiasco, qui devrait valoir des excuses publiques, voire une démission des instigateurs de cette coûteuse mission. Voilà tout ce qu’est capable de faire la cinquième puissance économique mondiale, membre permanent du Conseil de sécurité doté de l’arme nucléaire. A en chialer !

Alors, bien sûr, on va chercher les responsables, non pas dans la guérilla, vous pensez bien (c’est qu’ils sont susceptibles, dit-on !), mais plutôt chez les Machiavels de Bogota qui, pensait-on, seraient à notre plus complète disposition. Et puis, sublime astuce, on va demander à Chavez de bien vouloir jouer une nouvelle fois de ses talents de magicien. Hugo, mon coco, tu vas bien rendre service à Nico ?

Pitoyable...


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