Les émeutes algériennes

par CHALOT
samedi 4 janvier 2014

En Algérie, la révolte gronde et s’exprime.

Les pauvres, les sans logis en ont assez des promesses non tenues.

C’est Alger qui montre la voie et qui explose…

A la fin de l’année 2013, le 28 décembre c’est le quartier d’El Hamiz, situé à l’est de la capitale qui s’est embrasé.

Les affrontements entre les « services du maintien de l’ordre »et les habitants d’un bidonville ont été violents.

Des barricades ont été érigées sur la route reliant El Beïda à Rouïda :

« Mécontents de n’avoir pas été parmi les bénéficiaires de logements sociaux qui seront prochainement distribués à Alger, les occupants de ce bidonville crient à l’injustice et exigent la révision des listes.
Aux Eucalyptus, les résidants de la cité El Amir ont investi la rue pour dénoncer l’état des routes complètement défoncées et impraticables. Ils se disent totalement « abandonnés » par les autorités locales qui n’ont pas daigné répondre à leurs nombreuses doléances. La tension est toujours vive à Cherarba, qui a été secouée par des émeutes les jours précédents.
Les quelque 800 habitants recensés du bidonville qu’abrite cette commune réclament des logements sociaux et menacent de réinvestir la rue. A Aïn El Malha, qui est devenue célèbre à cause de son bidonville de pas moins 1500 familles, considéré comme le plus grand du pays, le climat est plus que tendu.


 Quelques escarmouches ont été enregistrées, ne conjecturant rien de bon pour l’avenir. Les craintes sont justifiées d’autant plus que les autorités locales reconnaissent n’avoir pas les moyens de satisfaire toutes les demandes de logement qui se comptent par centaines de milliers. A Baraki, les émeutes se poursuivent à leur cinquième jour aux alentours de deux bidonvilles dont le plus important se trouve à Haouch Biga. A Douéra également, la population ne décolère pas. Certains manifestants ont même bloqué la route pendant plusieurs heures. A Réghaïa, les protestations contre l’installation d’un centre d’enfouissement technique ne s’arrêtent pas.

 La voie ferrée est encore bloquée, provoquant ainsi des perturbations du trafic ferroviaire. Ainsi, donc Alger est sur une poudrière. Le moindre faux geste ou une mauvaise déclaration d’un responsable pourrait provoquer le pire. Les injustices sociales et l’incapacité avérée des autorités locales à prendre en charge les multiples problèmes cumulés depuis de longues années aggravent le ressentiment des citoyens. Ces protestations violentes interviennent dans un contexte particulier, marqué par l’approche de l’élection présidentielle qui devra avoir lieu en avril 2014. De telles expressions de colère des citoyens renseignent sur l’ampleur des problèmes socioéconomiques du pays.
 Mokrane Ait Ouarabi »

Ceux qui pensent que cette révolte est sporadique et est cantonnée à Alger se trompent lourdement.

Ceux qui expliquent qu’il y a derrière ce mouvement la main de l’étranger ou une manipulation se trompent ou essayent de tromper l’opinion internationale et algérienne.

A El Meridi, près de Constantine, ce sont les habitants qui sont descendus dans la rue pour

exiger une amélioration de leur cadre de vie, crier leur colère et exprimer leurs revendications sociales :

- Le droit au logement*rural

- la construction d’une polyclinique et d’un CEM (Collège d’Enseignement Moyen) dans le village.

La brigade anti émeutes est intervenue violemment pour dégager l’axe routier reliant El-Meridj à l’autoroute Est-Ouest….

Le peuple algérien montre là son refus d’être la victime de l’incurie de ce gouvernement et cherche par sa mobilisation à ce qu’une autre politique soir menée.

Jean-François Chalot


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