Les femmes dans la résistance iranienne : défier le régime misogyne, payer le prix de la liberté

par Mazdak Teherani
jeudi 8 août 2019

Dès que Khomeini a pris le contrôle de la révolution, la répression contre les femmes a commencé avec pour devise « soit le voile soit un coup sur la tête ». Dans le même temps, les femmes sont entrées en résistance et celle-ci se poursuit encore aujourd'hui avec les « unités de résistance » composées massivement de femmes militantes qui s’organisent et préparent le renversement de la dictature par une insurrection populaire.

Le massacre des Moudjahidine du peuple et d’autres combattants prisonniers politiques a été le choc sanglant entre le Moyen-Age et la génération de demain#1988Massacre #Iran pic.twitter.com/4zCEhHQaof

— Maryam Radjavi (@Maryam_Rajavi_F) August 6, 2019

En juillet, l'opposition iranienne a organisé un événement sur cinq jours à Achraf-3 en Albanie, avec de multiples conférences dont une sur la place des femmes dans la théocratie iranienne. Chacun des participants a exprimé son soutien aux combats pour la liberté que mènent les femmes iraniennes depuis 40 ans ainsi qu’au plan en 10 points de Maryam Radjavi pour un futur Iran libre.

Le prisonniers politiques en été 1988 se sont dressés pour défendre leur identité et la cause de la libération avec un sens aigu de l’honneur, instaurant de ce fait une brillante tradition de refus de capituler.#1988Massacre #Iran pic.twitter.com/EybXP6tfhX

— Maryam Radjavi (@Maryam_Rajavi_F) July 31, 2019

Le rassemblement « Pour un Iran libre » 

La réunion se tenait pour la première fois à Achraf 3, le nouveau siège de l'Organisation des Moudjahidine du Peuple d'Iran, situé près de Tirana, la capitale albanaise. Il y a 18 mois, il n’y avait qu’une zone désaffectée désormais Ashraf 3 abrite 3 000 membres du Conseil de la résistance nationale iranien, le groupe d'opposition le plus important et le plus puissant d'Iran. 

La conférencière principale de l'événement était la présidente élue du CNRI, Maryam Radjavi. Lors de son discours, elle a salué le progrès et le leadership des femmes dans la résistance iranienne. 

Il est vrai que les Iraniennes ont toujours été à l'avant-garde de la lutte depuis le début de la dictature religieuse, on pourrait même dire qu'elles ont été les pionnières et leaders de cette lutte. Madame Radjavi a rappelé le rôle que les femmes ont joué durant la révolution antimonarchique, en citant les noms de Fatemeh Amini, Marzieh Oskoui, Azam Rouhi Ahangaran et Achraf Radjavi comme étant des femmes ayant fait de grands sacrifices pour ouvrir la voie à la révolution avant que malheureusement la théocratie fondamentaliste des mollahs usurpe la souveraineté populaire en 1979.

Depuis, les femmes sont les premières victimes des ayatollahs. La République islamique a institutionnalisé la misogynie en instaurant des discriminations à l'égard des femmes à tous les niveaux. Les inégalités sont partout présentes que ce soit pour l'accès à l'emploi ou aux terrains de sport, l'accès à l'éducation ou aux services médicaux ou encore au système judiciaire. 

Les femmes sont privées de leurs libertés personnelles et sociales et ne disposent nullement de leur libre choix. Pas le droit de voyager, de se marier et de mener une vie privée, de choisir leur profession ou même de choisir ses vêtements. Le port du voile a été imposé de manière extrêmement dictatoriale dès le début de la révolution islamique. 

Dès que Khomeini a pris le contrôle de la révolution, la répression contre les femmes a commencé avec pour devise « soit le voile soit un coup sur la tête ». Dans le même temps, les femmes sont entrées en résistance et celle-ci se poursuit encore aujourd'hui avec les « unités de résistance » composées massivement de femmes militantes qui s’organisent et préparent le renversement de la dictature par une insurrection populaire.*****

Conférences à la cité d’Achraf-3 en Albanie – du 12 au 15 juillet 2019 #Iran #FreeIran pic.twitter.com/Nq7TPxYaFk

— Maryam Radjavi (@Maryam_Rajavi_F) July 26, 2019

 

Les femmes combattantes de l’Organisation des Moudjahidine du Peuple d’Iran

Ces femmes appartiennent dans leur écrasante majorité à l’organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI), musulmanes et démocrates, viscéralement opposées à l’intégrisme islamiste et à toutes les contraintes imposées aux femmes. 

Se sentant menacé par la ferveur du mouvement contestant les lois iraniennes sur le port obligatoire du voile, les mollahs accentuent leur répression et utilisent les pires méthodes pour tenter d’endiguer le mouvement. 

Des femmes contestant le port obligatoire du voile ainsi que des défenseurs des droits des femmes sont régulièrement arrêtés. Selon Amnesty International, les pasdarans forcent les détenus à faire des aveux sous forme de vidéo. Le président des mollahs, Hassan Rohani, considéré comme « modéré » par certain, compte déjà au moins 3600 exécutions à son actif dont 90 femmes et de nombreux mineurs. Le régime iranien continue de se servir des exécutions pour écraser une société sur le point d’exploser.

Pauvreté, misère, ségrégation sexuelle, discrimination, exclusion de la vie politique et économique, répression... Le régime des mollahs travaille d’arrachepied pour forcer les Iraniennes à se soumettre. C’est pourquoi on a vu les unités de résistance se développées au cours des deux dernières années, c’est aussi pourquoi les femmes sont très nombreuses à résister et manifester pour la libération de la société iranienne.

La participation égale des femmes à la direction politique est un des 10 points du plan de Madame Radjavi pour un Iran Libre. Pour la résistance iranienne la porte de sortie se trouve dans la liberté et l’égalité. « C’est la raison pour laquelle j’ai toujours insisté sur le fait que les femmes ne vont pas seulement se libérer mais aussi la société dans son ensemble, a estimé Maryam Radjavi. Les femmes iraniennes sont capables de renverser la dictature religieuse aujourd'hui et annonceront la paix et la construction à l'avenir. »


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