Les présidentielles vues de l’étranger
par Pelletier Jean
samedi 21 avril 2012
Un rapide tour d’horizon de la presse internationale et l’on voit bien que les correspondants en France se sont fait déjà leur opinion : Nicolas Sarkozy sera battu par François Hollande. Quelque soit leur orientation politique, droite, gauche et centre leur avis et tout aussi unanime que nos institut de sondage. Les métaphores sont fortes, de la météo à la dissolution du sucre dans l’eau en passant par le football, tout est bon pour souligner que la défaite sera lourde pour le président français.
En Allemagne : Der Spiegel, FrankfurteAllgemeine Zeintung et Die Welt
Le correspondant à Paris de Der Spiegel titrait son papier ainsi : « Pour Nicolas Sarkozy, l’air se raréfie toujours plus » On ne peut plus nettement affirmer son opinion.
Celui du Frankfurter Allgemeine Zeintung tentait une explication : "En tant que candidat, Nicolas Sarkozy est une exception française. Les prédécesseurs de Sarkozy à la tête de l’Etat qui se sont présentés pour un second mandat ont toujours bénéficié du bonus présidentiel".
Pour Die Welt c’est le football qui donne la grille de lecture : « Sarkozy vs. Hollande : zapette vs somnifère » et d’ajouter que : « François Hollande se repose maintenant sur le Catenaccio », la tactique italienne qui repose exclusivement sur la défense.
En Espagne : La Stampa et El Païs.
La métaphore météorologique vient en appui du journaliste pour prédire : « En ces derniers jours de campagne, la pluie s’abat à Paris et la grêle sur Sarkozy » . Violent, comme image ! Le correspondant de la Stampa évoque même l’idée d’une « humiliation » pour Nicolas Sarkozy.
Toujours en verve et adepte des images chocs El Pais écrit : « A quatre jour du premier tour, les mauvaises nouvelles s’accumulent autour de Nicolas Sarkozy, suscitant la sensation que le candidat et le système qu’on a baptisé Sarkozysme se dissolvent comme un morceau de sucre dans l’eau », rien que cela !
En Italie : La Corriere della Serra.
Cette fois la presse italienne s’inspire d’un constat de choc : « Sarkozy chute à pic dans les sondages ».
Au Royaume-Uni : the Guardian, the Financial Time et The Time Magazine.
Pour The Guardian le constat est que la campagne est médiocre et « qu’aucun candidat n’a brillé », en appui cette fois la magie : "aujourd’hui, les talents de communicant de Sarkozy ne font plus effet. C’est un prestidigitateur qui a disparu à travers sa boîte à magie".
The Financial Time, lui évoque la tentation du front national et "place le candidat sortant face à un dilemme : il a besoin de reconquérir à la fois les électeurs de Madame Le Pen et ceux de Monsieur Bayrou".
Pour The Time Magazine, rappelons nous au mois d’avril cette Une sévère toute en noir (Deuil ?) avec le président sortant et juste ce mot : Adieu ?
Aux Usa : The International Herald tribune, The Wall Street journal et The New York Times.
The International Herald tribune souligne que "Dans la course à l’élection, le président en exercice a essayé de renouveler en se présentant comme un "homme du peuple", ‘en dehors du système ». Et pour mieux l’enfoncer : « les électeurs ont réalisé que le président n’avait pas le sens de l’Etat. Sarkozy n’incarne pas les institutions avec rigueur et sérieux. Le sarkozysme peut être considéré comme un avatar du berlusconisme".
The Wall Street journal avait tapé très fort en titrant : « Nicolas Le Pen » et The New York Times avait poussé aussi la même analyse : "L’élection de dimanche en France ne désignera pas le prochain président mais elle constituera surtout un lamentable précédent : le succès d’un "front du rejet" combinant les peu réjouissant extrême-gauche et extrême-droite".