Les sept piliers de la future politique étrangère de la France

par Frédéric MALMARTEL
samedi 20 mai 2017

Loin de la sinistrose ambiante, j'affirme que la France peut redevenir une grande puissance. Elle en a les moyens. Il lui manque juste la volonté. Le présent article propose sept piliers fondateurs d'une nouvelle Politique Etrangère de la France, sept règles à respecter sur la Scène Internationale pour refaire de notre pays une puissance de premier ordre, à l'égal de la Russie. Il illustre le propos par des exemples. Il ne donne pas le détail de ce que devra être cette politique. Ce sont les circonstances qui en décideront.

J'exclus d'emblée d'arrimer la puissance de la France à celle de l'Union Européenne, tant que celle-ci n'est pas une construction politique complète avec un commandement à sa tête, capable de lui donner une stratégie.

 

En préambule, je dirais, à l'inverse de Clémenceau, que la diplomatie est chose trop sérieuse pour ne pas être confiée à des diplomates. Le chef de la diplomtie française doit être un diplomate de profession et pas tel ou tel politique incompétent en la matière placé là pour faire plaisir à son camp.
 

Voici donc les 7 principes que je propose pour refonder notre diplomatie.

Il ne s'agît pas encore, à ce niveau de dire en détail la future Politique Etrangère de notre pays mais juste d'énoncer les fondamentaux qui la guideront.
A partir de ceux ci seront opérés des choix nuançables vis à vis des acteurs locaux (neutralité, alliance ou hostilité).

 

1er principe.

La France doit retrouver son indépendance.

C'est une tautologie, personne ne peut être fort s'il n'est indépendant.

La France doit retrouver son indépendance politique en sortant de l'Union Européenne. Nous ne pouvons être un grand pays tant que des lois externes, en l'occurence celles de l'UE prévalent sur nos lois.

La France doit retrouver son indépendance militaire en sortant de l'OTAN, instrument de la puissance américaine.

La France doit retrouver son indépendance financière en battant monnaie, donc en sortant de l'euro, mais pas seulement. Elle doit équilibrer ses budgets en empruntant à 0% à la Banque de France et pas à x% à des banques privées. Ainsi elles ne se met pas sous la tutelle des marchés.

J'ai l'esprit ouvert. S'il existe des moyens d'assurer son indépendance financière en restant dans l'euro, je n'y vois pas d'inconvénient. N'ayant cependant pas compris toutes les explications données notamment lors du débat du 2em tour des présidentielles, je reste dans l'expectative.

 

2em principe.

 

La France doit se donner les moyens de son indépendance.

Proclamer son indépendance est inutile, si derrière, les moyens ne sont pas mis en oeuvre pour garantir celle-ci et ne pas juste changer d'allégeance.

Ces moyens seront principalement militaires, financiers et diplomatiques.

Ils doivent être cailbrés au mieux en fonction de nos objectifs. Inversement, nos objectifs doivent leur être proportionnés.

Aujourd'hui, tel n'est pas le cas. L'opération Barkhane que mène la France au Mali est, malgré le courage et le professionnalisme de nos soldats, une absurdité. Il est demandé à 3.000 hommes de contrôler un territoire grand comme plusieurs fois la France, qui s'étend sur... six pays africains ( Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger et Tchad) C'est une absurdité. L'Armée Française fait des miracle, mais même les meilleurs soldats du monde ne pourraient jamais contrôler des territoires aussi vastes avec 3.000 hommes. C'est un non-sens.

L'armée doit être renforcée, avec au moins un deuxième porte-avion pour en avoir toujours un disponible, ses moyens, y compris logistiques, augmentés. Il n'y a pas d'indépendance si, avant d'intervenir à tel ou tel endroit nous sommes obligés de demander à autrui de nous supporter matériellement, ce qui revient à demander une autorisation.

La diplomatie doit être professionnalisée, ce qui nous amène au thème suivant.

 

3em principe.

 

C'est à la diplomatie de coller à la réalité et pas l'inverse.

Nous n'avons pas les moyens de chambouler le monde. Nous devons le prendre tel qu'il est.

A - Notre discours doit être en cohérence avec nos actions.

Le discours qui accompagne notre diplomatie doit être audible et compréhensible de tous. Si tel n'est pas le cas, nous sommes en mode "brouillon", et nous exposons à recevoir des coups, y compris par le fait du terrorisme, inattendus, violents et destructeurs, susceptibles de nous faire lâcher prise. Nos adversaires prendront notre absence de lisibilité pour une faiblesse. C'est le cas aujourd'hui.

Concrètement le discours quasi-religieux, droitdelhommiste doit être abandonné.

Il n'est pas crédible. Quand nous critiquons la Russie au nom des Droits de l'Homme pour ensuite se coucher devant l'Arabie Saoudite, nous nous ridiculisons devant le monde entier. Être ridicules, c'est être [très] faible. Ce comportement est à proscrire. La Terre n'est pas l'auditoire de TF1 et ce n'est pas une bonne stratégie que de prendre 7 milliards d'êtres humains pour des imbéciles.

 

B- L'ensemble vide n'est pas un allié possible.

La diplomatie ne peut prendre position que par rapport à des acteurs qui existent sur le terrain. Il est absurde et désastreux d'invoquer des forces "démocratiques" ou des "islamistes modérés" qui n'existent pas. Je prends un exemple. En Syrie par exemple le choix est entre Bashar el Assad et les Islamistes.

L'alternative qui s'offre à notre diplomatie est de favoriser l'un des deux acteurs ou de rester neutre.On peut ne pas aimer le régime de Bashar pour des raisons x ou y. Mais il doit être clair que si on détruit ce régime, ce sont les islamistes qui l'emportent avec toutes les conséquences que celà aura en particulier de favoriser le terrorisme, donc, de condamner à mort, à terme, des Français innocents !

 

4em principe.

Abandon du dogme des frontières intangibles.

Ce principe découle du précédent. Lorsque la diplomatie colle à la réalité, elle accepte les changements de frontières.

Aucune frontière n'est immuable ni sacrée surtout quand elle est née d'une délimitation administrative arbitraire d'un empire disparu. L'intangibilité des frontières est contraire au Droit des Peuples à disposer d'eux mêmes.
Par exemple, l'Abkhazie (ce petit territoire à l'Ouest du Caucase arraché à la Géorgie) doit être reconnue parce que les Abkhazes sont un peuple autant riche en Histoire et digne d'intérêt que les Français, les Grecs ou les Israéliens !

Il est faux de dire que toute modification de frontière engendre des guerres. Il faudrait sortir de 1940 !
Je sais que certains (surtout chez les journaleux) ont du mal ! Il faudra leur expliquer qu'il s'est aussi passé plein de choses avant et après la Seconde Guerre Mondiale et que la reductio ad hitlerum n'est pas un mode d'analayse toujours pertinent.
La guerre civile d'Espagne a été parmi les plus meurtrières du XXem siècle, elle n'a déplacé aucune frontière.
Tchéquie et Slovaquie de sont séparées le 1er janvier 1993, créant une nouvelle frontière sans qu'un coup de feu ait été tiré.

 

5em principe.

Réintroduction dans la diplomatie du Droit des Peuples à disposer d'eux mêmes SUR LEUR TERRITOIRE HISTORIQUE.

Un peuple doit pouvoir accéder à l'indépendance (puis au rattachement à un autre pays, le plus souvent partageant sa langue, sa religion et sa culture), s'il le souhaite, seulement s'il est sur son territoire historique et pas sur une terre fraîchement colonisée par lui, encore plus si c'est par la force.

A défaut de disposer d'un Droit International et des moyens de le faire appliquer, ce principe, très pragmatique vise à ne pas donner de prime à l'agresseur quelque soit la situation.

Ce principe exclut la reconnaissance d'états fantoches comme le Kosovo. Nous devrons rompre nos liens avec cet Alien, création de l'OTAN, ou de Chypre Nord, autre pseudo état fraîchement colonisé par les Turcs.
En revanche, le Karabagh, arménien depuis toujours doit être reconnu comme le rattachement de la Crimée à la Russie.
La reconnaissance des indépendances doit se faire au cas par cas, sur les critères définis ci-dessus, plutôt que, comme aujourd'hui, de brandir un principe d'intangibilité des frontières qu'on ne respecte pas nous mêmes (Kosovo). Comme pour la religion des droits de l'Homme, cela nous rend... ridicules aux yeux du monde entier.

 

6em principe.

Appui des minorités chrétiennes notamment au Proche et Moyen Orient.

La France doit ainsi renouer avec son rôle historique. ces minorités doivent être protégées car proches de nous. Assumer leur défense nous fait respecter dans la région, contrairement à ce que pensent nos francs maçons. Les états de la région respectent davantage ceux qui sont fidèles à leurs alliés et à leurs proches que ceux qui les trahissent. C'est assez logique.

 

7em principe

S'appuyer sur la mer pour renouer avec la puissance.

La France possède la deuxième surface maritime du Monde après les Etats Unis. Comme la Russie avec la Sibérie, nous avons une arrière cour territoriale immense qui est un attribut nécessaire et suffisant de la puissance à condition d'y mettre de la volonté politique et de l'argent !

 

En conclusion.

Avec notre puissance économique, une politique étrangère claire et lisible et l'appui de notre puissance maritime, la France peut, en quelques années hisser sa puissance internationale au niveau de celle de la Russie.

Cela participera d'une redistribution planétaire des cartes souhaitable.

Comme me l'a fait remarquer un ami, la Politique Étrangère n'est que le prolongement, hors de nos frontières, de notre politique intérieure.
A partir du moment où notre pays renouera avec la confiance, la fierté, une grande politique étrangère néo-gaulliste pourra se déployer autour d'une France qui aura renoué avec la puissance.

 

Nota.

Je suis à ce jour 19 mai 2017, candidat à la députation, pour Debout-la-France. La présente analyse est une analyse qui m'est personnelle. Je l'ai soumise bien sûr à mon Mouvement Politique. En attendant sa réponse, à ce jour, elle n'engage pas celui-ci.


Lire l'article complet, et les commentaires