MH17 : quand les spécialistes du renseignement US dénoncent la propagande et les manipulations américaines

par taktak
vendredi 11 septembre 2015

Il y a un peu plus d’un an, le crash du vol MH17 au dessus de l’Ukraine en guerre, déclenchait une intense campagne de propagande. Avant même que ne soit localisés tous les débris de l’appareil, les USA et l’UE lançait une intense campagne accusant la Russie et les forces de défense populaire du Donbass, alors sous le feu de l’armée pro UE de la junte de Kiev. Chacun se souvient des accusations brandies sur la foi de sources aussi solides que … les réseaux sociaux.

Depuis, malgré une résolution adoptée au conseil de sécurité de l’ONU demandant une enquête impartiale sous l’égide des nations unies, les investigations sont conduites par une obscure commission dirigées par les Pays-Bas (membre de l’OTAN et de l’UE, soutien notoire de la junte de Kiev) auquel participe en tant qu’enquêteur l’Ukraine, tandis que l’organisation international de l’aviation en est exclu. Des accords de confidentialité ont même été signés, comme l’a révélé la Malaisie, pays relégué en marge de l’enquête. une enquête dont on ne peut que douter de l’impartialité, puisqu’elle est conduite par des pays dont les autorités ont déjà désigné un coupable avant même d’avoir commencé le moindre début d’enquète !

 Rapidement, à mesure que des questions sérieuses ont été posées – notamment par la Russie rendant publiques un certain nombre d’informations et posant devant la communauté internationale des questions précises – c’est le silence qui s’est fait tant dans les chancelleries occidentales que dans les médias qui les relayent autour de ce crash. Plus d’un an après le crash, alors que les accusations contre les républiques populaires du Donbass et la Russie servent de justifications de lourdes sanction économique et au soutien aux exactions de la junte fasciste installées à Kiev, force est de constater que ni l’UE, ni les USA n’ont apporté le moindre élément sérieux de preuve. Le premier rapport de la commission d’enquète, publié après de long mois, ne fourni aucune information. Se refusant à publier par exemple les données et conversations du contrôle aérien qui seraient pourtant facilement accessibles si elles n’avaient pas été immédiatement saisies par la junte de Kiev.

Aux USA, des voix de journalistes, mais également de spécialistes du renseignement, s’élèvent pour dénoncer tout à la fois la campagne de manipulation conduite par le gouvernement et la propagande médiatique qui la relaie. Alertant sur les dangers d’un tel comportement irresponsable alimentant une dynamique de confrontation entre puissances nucléaire, menaçant la paix mondiale et l’humanité toute entière. Et rappelant les précédents de manipulation par le gouvernement américain pour pousser à la guerre que ce soit dans le cas des « preuves » de Colin Powell pour attaquer en 2003 l’Irak, ou de celles de John Kerry (et de son caniche va t en guerre Hollande) au sujet de l’utilisation de gaz sarin en Syrie..

http://playerv2.ina.fr/politique/politique-internationale/video/2205136001007/discours-de-colin-powell-devant-l-onu.fr.html

www.initiative-communiste.fr site web du PRCF vous propose la traduction de deux tribunes du célèbre journaliste d’investigation américain Robert Parry et d’un spécialiste du renseignement américain Ray McGovern paru le mois dernier sur le site d’information américain Consortiumnews.com. Des voix qui sont bien évidemment censurées par les médias dominants, cette presse dite libre, en France.

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http://www.initiative-communiste.fr/articles/culture-debats/mh17-quand-les-specialistes-du-renseignement-us-denoncent-la-propagande-et-les-manipulations-americaines/

Propagande, Renseignement et MH-17

17 août 2015

Exclusif : La propagande est le sang qui irrigue les guerres qui détruisent la vie, et le gouvernement des États-Unis a atteint de nouveaux sommets (ou profondeur) dans cet art de la gestion de la perception. Un exemple en est la manipulation médiatique autour du crash de la Malaysian Airline de l’année dernière enl’Ukraine, explique l’ex-analyste de la CIA Ray McGovern.

Par Ray McGovern

Lors d’une récente interview, on m’a demandé d’exprimer mes conclusions sur le crash du 17 Juillet, 2014 du vol Malaysia Airlines MH17 en Ukraine, ce qui m’a incité à prendre un autre regard dur sur les déclarations officielles douteuses de Washington- pointant du doigt les rebelles de l’est de l’Ukraine et Moscou – fondées sur des preuves fragiles quant à savoir qui était responsable de cette terrible tragédie.

Contrairement aux journalistes d’investigation professionnels et sérieux, les analystes du renseignement sont souvent utilisés par les décideurs politiques pour atteindre des jugements rapides sans avoir le luxe d’avoir suffisamment de temps et de preuves concluantes. Après avoir passé près de 30 ans dans le domaine de l’analyse du renseignement, j’ai du faire face à ce défi inconfortable plus de fois que je ne souhaiterai m’en souvenir.

Donc, je sais ce que ça fait de faire face aux questions aux conséquences considérables comme l’est celle du crash du MH-17 et le meurtre de 298 passagers et membres d’équipage au milieu d’intenses pressions pour chorégraphier les jugements sur la musique de propagande favorisée par des hauts fonctionnaires qui veulent les « ennemi » des Etats-Unis – dans ce cas, la Russie armée de l’arme atomique et son président diabolisé par l’Ouest Vladimir Poutine – soient désignés comme responsables. Dans de telles situations, le mouvement le plus simple et sûre (en termes de progression de carrière) est de formater votre analyse sur l’air préféré ou tout au moins de la faire rentrer dans ce gabarit.

Mais la sarabande permanente « faite nous confiance c’est Poutine » fonctionne maintenant depuis 13 mois – et ça devient fatiguant d’entendre les gens des relations publiques du bureau du directeur du renseignement national James Clapper toujours affirmé que la communauté du renseignement des États-Unis n’a pas révisé ou mis à jour son analyse de l’incident depuis le 22 Juillet 2014, seulement cinq jours après le crash.

À l’époque, le bureau de Clapper, en essayant de sauvegarder le jugement hatif du secrétaire d’État John Kerry , a cité des preuves très sommaires – dans les deux sens du terme – établis essentiellement à partir des comptes de « médias sociaux ». De toute évidence, la très couteuse et très pointue communauté du renseignement des États-Unis en a appris beaucoup plus sur ce cas très sensible depuis ce moment, mais le gouvernement ne le dira pas au peuple américain et au monde. Le bureau du DNI renvoit toujours les demandes des journalistes au rapport fait à ce jour il y a plus d’un an

Aucun de ces comportements ne ferait beaucoup de sens si les données ultérieures de renseignement américains allaient dans le sens de pointer du doigt hâtivement Poutine et les rebelles. Si plus de renseignements solides et convaincants corroboraient ces hypothèses initiales, vous vous doutez bien que les responsables actuels tomberaient d’accord pour faire fuiter les preuve et de déclarer « nous vous l’avions bien dit. » Et l’argument du bureau du DNI se justifiant par le fait qu’il ne veut pas porter atteinte à la enquête sur le MH-17 ne tient pas non plus – et ce depuis que la communication initiale d’un jugement hâtif y a justement porté atteinte.

Ainsi, malgré la difficulté de produire des jugements avec peu de preuves fiables – et au risque de ressembler à l’ancien secrétaire à la Défense, Donald Rumsfeld, – il semble grand temps d’aborder ce que nous savons, ce que nous ne savons pas, et pourquoi il se peut que nous ne savons pas ce que nous ne savons pas.

Ces mises en garde faites, je dirais qu’il y a fort à parier que la preuves solides issues du renseignement sur lequel les analystes du renseignement professionnels préfèrent se fier ne soutiennent pas le jugement hâtif du secrétaire d’état J Kerry de blâmer la partie russe seulement trois jours après le crash

‘Un outil extraordinaire » ?

Lorsque la tragédie est survenue les outils US de collecte de renseignements ont été pointés comme des lasers sur la région frontalière entre l’Ukraine et la Russie, où l’avion de passagers s’est écrasé. Outre la collecte de l’imagerie et des capteurs satellites, le renseignement américain devrait probablement disposer d’interceptions électroniques de communications ainsi que des informations provenant de sources humaines à l’intérieur de la plupart des diverses factions.

Cela voudrait dire que des centaines de spécialistes du renseignement sont susceptibles d’avoir une connaissance précise concernant la façon dont MH-17 a été abattu et par qui. Bien qu’il puisse y avoir une différence d’opinion entre les analystes sur la façon de lire les éléments de preuve – comme c’est souvent le cas – il est hors de question que la communauté du renseignement retiennent ces données et ne les délivrent pas au président Barack Obama, au secrétaire d’Etat Kerry et d’autres hauts responsables.

Ainsi, c’est une quasi-certitude que l’administration Obama a des preuves beaucoup plus concluante que les « médias sociaux » cité par Kerry dans soupçons désignant les rebelles et Moscou quand il a fait le tour des talk-shows du dimanche seulement trois jours après le crash. Sur NBC « Meet the Press », kerry a déclaré à David Gregory que les « médias sociaux » sont un « outil extraordinaire. » La question est, un outil pour quoi ?

Le rapport DNI produit deux jours plus tard rabâche nombre des références aux « médias sociaux » que Kerry a cités et ajoute quelques éléments de preuve circonstancielle indiquant que la Russie fournie d’autres formes de matériel militaire aux rebelles. Mais le rapport DNI ne contient aucune mention que la Russie a fourni un système de missile anti-aérien Buk que Kerry et le DNI ont cités comme l’arme soupçonnée d’avoir abattu l’avion.

Alors, pourquoi le gouvernement continue de refuser d’aller au-delà de ces sources douteuses et d’informations fragiles pour lancer ses accusations au sujet de ceux qui auraient abattu l’avion ? Pourquoi ne pas remplir les blancs avec de nombreuses données du renseignement américain réelles et solides qui ont été disponibles et examinées dans les jours et les semaines suivantes ? Est ce que les Russes ont fourni une batterie de missiles Buk ou autre batterie de missiles qui serait capable de frapper le MH-17 volant à 33.000 pieds ? Oui ou non.

Si elle n’a pas été fournie par les Russes, est ce que les rebelles ont capturé une batterie de missiles Buk ou similaire aux Ukrainiens qui en disposent, ce qui est confirmé par leur propre inventaire ? Ou bien un élément du gouvernement ukrainien – éventuellement associée à l’un des oligarques corrompus de l’Ukraine – a t il tirer le missile, soit prenant l’avion de Malaisie pour un avion Russe ou sur la base d’un calcul considérant combien la tragédie pourrait jouer favorablement à des fins de propagande ? Ou était-ce un autre motif sinistre ?

Sans doute, le gouvernement américain a des preuves qui pourraient confirmer ou infirmer une quelconque de ces possibilités, mais il ne voudra pas vous le dire même dans une certaine forme de résumé déclassifié. Pourquoi ? Est-il en quelque sorte antipatriotique à spéculer que John Kerry, avec sa réputation d’être peu fiable pour dire la vérité si on se souvient de ses déclarations au sujet de la Syrie et d’autres crises à l’étranger, a choisi dès le départ de tourner la tragédie du crash du MH-17 en de la propagande à l’avantage de Washington, un exercice de « soft power » pour contraindre Poutine à la défensive et rallier l’Europe aux sanctions économiques américaines pour punir la Russie d’avoir soutenu les Russes ethniques en Crimée et en Ukraine orientale dans leur résistance au nouvel ordre politique arrangé à Kiev par les Etats-Unis ?

En prenant une nouvelle feuille sur la liste des scénarios Bush-Cheney-Tony-Blair, Kerry pourrait « fixer le renseignement autour de la politique » de dénigrement de Poutine. Compte tenu de la partialité anti-Poutine qui sévit dans les principaux médias occidentaux, ce ne serait pas difficile à vendre. Et de fait, cela n’a pas été difficile. Les sténographes que sont les journalistes « mainstream » ont rapidement accepté que les « médias sociaux » était en effet une source chouette sur laquelle compter – et n’ont jamais mis la pression pour que le gouvernement américain révèle quelques unes de ses données de renseignement.

Pourtant, dans le sillage immédiat du crash du MH17, il y avait des signes que des analystes du renseignement honnêtes n’étaient pas à l’aise de se laisser utiliser comme cela avait été le cas pour eux et d’autres collègues avant l’invasion de l’Irak en 2003.

Pour étayer la fragile mise en accusation lancée par Kerry, le DNI Clapper a organisé une fragile « évaluation Gouvernementale » – reprenant un grand nombre de références de Kerry aux « médias sociaux » – qui a été diffusée à quelques journalistes de l’establishment triés sur le volet deux jours après que Kerry soit passé en vedette sur les shows tv du dimanche. Cette distinction trop peu remarquée était que ce rapport n' »tait pas l’habituelle « évaluation du renseignement » qui est produite d’habitude ( et comme il est d’usage habituellement dans de pareilles circonstances).

La principale différence entre la traditionnel « évaluation du renseignement » et cette création relativement nouvelle, une « évaluation Gouvernementale » est que cette dernière est mis en place par les hauts fonctionnaires de la Maison Blanche ou d’autres personnalités politiques, et non des analystes supérieurs du renseignement. Une autre différence importante est que « l’évaluation du renseignement » comprend souvent des vues alternatives, soit dans le texte ou dans les notes, détaillant les désaccords entre les analystes du renseignement, ce qui révèle en quoi l’accusation peut être faible ou litigieuse.

L’absence d’une « évaluation du renseignement » a suggéré que les analystes du renseignement honnêtes résistaient à un réquisitoire réflexe de la Russie – comme ils l’ont fait après la première fois que Kerry a tiré cette flèche appelée « évaluation Gouvernementale » de son carquois essayer de coller la responsabilité le 21 août 2013 de l’attaque au gaz sarin à l’extérieur de Damas sur le gouvernement syrien [ndt on se souvient en France du rôle caricaturale du « journal » Le Monde].

Kerry a cité une pseudo production des services de renseignement, qui contenait pas un seul fait vérifiable, pour amener les États-Unis au bord de la guerre contre l’armée du président Bachar al-Assad, une décision fatidique qui a été seulement annulée à la dernière minute après que le président Barack Obama a été mis au courant de graves doutes parmi les analystes du renseignement des États-Unis au sujet de ce véritable roman policier. L’affaire du Sarin de Kerry s’est depuis effondrée

Les affaires du sarin en Syrie et du MH-17 révèlent les luttes persistantes entre les agents politiques opportunistes et les analystes du renseignement professionnels sur la façon de traiter l’information géopolitique qui peut soit informer objectivement la politique étrangère américaine ou être exploités pour faire avancer un certain nombre de sujet selon l’ordre du jour de la propagande. De toute évidence, cette lutte ne s’est pas achevée après que les analystes de la CIA ont été poussés à donner au président George W. Bush le preuve falsifié – et non pas erronée – qu’il a utilisé pour justifier l’invasion de l’Irak en 2003 .

Mais sitôt après cet épisode honteux, la Maison Blanche et le Département d’Etat courent le risque que certains analystes du renseignement honnêtes sonnent l’alarme, surtout compte tenu de l’attitude dangereusement indifférente de l’establishment de Washington à l’égard des dangers d’une escalade de la confrontation l’Ukraine avec une Russie disposant de l’arme nucléaire. Compte tenu des enjeux très importants, peut-être un professionnel de l’intelligence ou deux sera le courage de faire face aux enjeux.

Tomber en Ligne

Pour l’instant, la plupart d’entre nous dit être satisfait du le cirque médiatique orchestré par Kerry le dimanche 20 Juillet, 2014, avec l’aide d’experts plus que complaisant. Un examen des transcriptions de la CBS, NBC et ABC dimanche folies révèle de façon remarquable – sinon sans précédent – la cohérence dans l’approche par Bob Schieffer de CBS, David Gregory NBC (habilement poussé par Andrea Mitchell), et George Stephanopoulos d’ABC, tous reprenant fidèlement un script visiblement donné avec deux principaux points de discussion : (1) blâmer Poutine ; et (2) désigner le crash comme un « signal d’alarme » (Kerry a utilisé les mots à plusieurs reprises) pour les gouvernements européens d’imposer des sanctions économiques serrées sur la Russie.

Si l’espoir du gouvernement américain était que la combinaison de jugement hâtif de Kerry appuyée sur une « évaluation Gouvernementale » de la DNI permettrait de rejeter le blâme dans en terme de communication au sujet du MH-17 sur Poutine et la Russie, le pari a clairement réussi. Les États-Unis avaient imposé des sanctions économiques graves sur la Russie le jour avant le crash – mais les Européens étaient hésitants. Pourtant, suite au crash du MH17, à la fois les médias américains et européens se sont affichés comme remplis d’indignation contre Poutine pour avoir prétendument assassiné 298 innocents.

La chancelière allemande Angela Merkel et d’autres dirigeants européens, qui jusque là résister à imposer de fortes sanctions économiques en raison du commercer lucratif de l’Allemagne et de l’Union européenne avec la Russie, se laisser emporter, juste deux semaines après le crash, pour adopter les sanctions mutuellement dommageables qui ont nui à la Russie, mais aussi ont ébranlé la fragile reprise économique de l’UE.

Ainsi a commencé une nouvelle phase nuisible dans la confrontation naissante entre la Russie et l’Occident, une crise qui a été initialement précipitée par un coup d’Etat occidental à Kiev le 22 février 2014, pour renverser le président élu ukrainien Viktor Ianoukovitch et qui a déclenché la guerre civile actuelle qui est l’une des pires effusions de sang depuis des décennies en Europe ..

Il peut sembler étrange que les dirigeants européens se soient laissés manipulés si rapidement. Leurs propres services de renseignement ne les mettent-ils pas en garde sur le fait de se laisser convaincre sur la base de « renseignements » issus de médias sociaux ? Mais le raz de marré de la fureur anti-Poutine qui a été déclenché suite au MH17 était difficile, voire sans doute impossible pour tout homme politique occidental à affronter.

Juste une question particulière ?

Pourtant, la dissimulation par les États-Unis des renseignements au sujet du MH17 peut elle se poursuivre indéfiniment ? Quelques points nécessitent d’obtenir des réponses. Par exemple, en plus de décrire les médias sociaux comme « un outil extraordinaire », Kerry a déclaré à David Grégoire le 20 Juillet, 2014 : « Nous avons recueilli les images de ce lancement. Nous connaissons la trajectoire. Nous savons d’où il vient. Nous savons que la chronologie. Et c’était exactement à l’époque que cet avion a disparu du radar « .

Ni Odd ni Gregory, ni d’autres sténographes « mainstream » ont pensé à demander Kerry, ni à ce moment ni depuis, de partager ce qu’il dit qu’il « sait » avec le peuple américain et le monde – si seulement ,bien sûr, il a la moindre décence de respecter les opinions de l’humanité. Si Kerry dispose de sources au-delà de « médias sociaux » pour ce qu’il prétend « connaître » et qu’elles appuient ses prétentions instantanées de culpabilité de la Russie, alors l’importance de ses accusations dicte qu’il décrive exactement ce qu’il prétend connaître et comment. Mais Kerry a gardé le silence sur ce sujet.

Si, d’autre part, les renseignement réellement obtenus ne permettent pas d’aller dans le sens du memo que Kerry a fait valoir pour justifier ses dire après le crash, eh bien, la vérité finira par être difficile à supprimer. Angela Merkel et d’autres dirigeants ayant des liens commerciaux avec la Russie endommagés peuvent finalement demander une explication. Peut-il être qu’il faudra dirigeants européens actuels une paire d’années pour se rendre compte qu’ils ont bien été eu – de nouveau ?

Le gouvernement américain est également susceptible de faire face à un scepticisme croissant du public en raison de l’utilisation des médias sociaux pour jeter le blâme sur Moscou pour l’attentat du MH-17 – non seulement pour justifier l’imposition de sanctions économiques, mais aussi pour alimenter une hostilité accrue envers la Russie.

L’administration Obama et les médias traditionnels peuvent essayer de prétendre qu’il ne subsiste aucun doute – que la « pensée unique » sur la culpabilité de la Russie est à toute épreuve. Et il semble probable que les enquêtes officielles menées actuellement par le gouvernement mis en place en Ukraine par les USA et d’autres proches alliés des États-Unis auront du mal à construire une preuve circonstancielle incriminant Poutine crédible.

Mais on doit toujours faire face à ses méfaits

Ray McGovern travaille avec « Dite le », un branche d’édition de l’Église œcuménique du Sauveur dans centre-ville de Washington. Au cours de ses 27 ans comme un analyste de la CIA, il a servi comme chef de la Direction de la politique étrangère soviétique, et préparé et conduit personnellement briefings du matin quotidien du Président. En Janvier 2013, il co-fonde le VIPS (vétérans des professions de service de renseignement pour l’honnêteté.

 

Le New York Time impose une pensée unique concernant l’Ukraine

Exclusif : Déterminé à appliquer la « pensée de groupe » sur l’Ukraine, les rédacteurs en chef du New York Times fustigent la Russie pour solliciter une enquête étendue au sujet du crash du MH17. Mais le Times ne rejoindra pas les appels pour que le gouvernement américain rende public les résultats des données de ses services de renseignement sur la tragédie, écrit Robert Parry.

Par Robert Parry

Heureusement que Arthur Conan Doyle n’ait pas substitué le comité de rédaction du New York Times à Sherlock Holmes dans ses histoires parce que, s’il l’avait fait, aucun des mystères aurait résolu et des innocents auraient été pendus.

L’éditorial de jeudi sur le vol MH17 de Malaysia Airlines abattu l’année dernière révèle que les rédacteurs du Times n’ont apparemment rien trouvé de suspect à la question de savoir pourquoi le gouvernement américain a été silencieux pendant une année complète à propos des informations recueillies par ses services secrets

Cette réticence du renseignement américain est particulièrement suspecte compte tenu du fait que cinq jours après le 17 Juillet, 2014 jour de la tragédie qui a tué 298 personnes, le directeur du renseignement national américain s’est précipités pour diffuser une « évaluation du gouvernement », citant les « médias sociaux » et pointant du doigt les rebelles russes ethniques dans l’est de l’Ukraine et le gouvernement russe.

Mais une fois que les analystes du renseignement américain ont eu le temps d’évaluer les photos satellites, les interceptions électroniques et autres données, le gouvernement des États-Unis s’est tu. La question pertinente est pourquoi, bien que ce soit apparemment d’aucun intérêt pour le Times qui dans son éditorial pointait du doigt la Russie pour demander une enquête plus inclusive, ce que le Times trouve suspect.

« En apparence, cela ressemble à un geste conciliant du gouvernement qui soutient les séparatistes ukrainiens soupçonnés d’avoir tiré le missile mortelle le 17 Juillet 2014, et qu’il leur a probablement fourni. Ce que ce n’est pas en réalité. « Le véritable objectif du projet de résolution proposé lundi la Russie au Conseil de sécurité est de contrecarrer une enquête criminelle dirigée par les néerlandais sur ce qui est arrivé et un appel de l’Ouest pour un tribunal soutenu par les Nations Unies. »

C’est ainsi que le Times fustige les Russes cherchant à impliquer le Conseil de sécurité des Nations Unies et l’Organisation de l’aviation civile internationale dans la très lente enquête sous direction néerlandaise, qui comprend le gouvernement ukrainien, l’un des suspects possibles dans le crime, en tant qu’enquêteurs. Mais le Times ne tient aucun compte de l’étrange silence du renseignement américain.

Appel à Obama

Si le Times voulait vraiment connaître la vérité sur l’affaire MH-17, son éditorial aurait pu citer un mémo public au président Barack Obama d’une organisation d’anciens responsables du renseignement américain qui a exhorté le président ce mercredi de libérer les éléments dont disposent les services de renseignement .

« Comme la relation avec Moscou est d’une importance cruciale, notamment parce que la Russie a la puissance militaire pour détruire les États-Unis, un soin précautionneux à cette relation est essentielle », a écrit le VIPS (Vétérans professionnels de services de renseignement pour la droiture) un groupe créé initialement pour contester l’es « renseignements » bidons utilisés pour justifier l’invasion de l’Irak par le président George W. Bush en 2003.

La lettre signée par 17 anciens fonctionnaires, y compris le lanceur d’alerte de l’affaire Pentagon Papers Daniel Ellsberg, poursuit : « Si les Etats-Unis adoptent une conclusion qui implique la Russie sans aucuns renseignements solides pour soutenir cette affirmation, cela va encore endommager une relation bilatérale déjà hargneux, presque certainement inutilement. Il est de notre avis qu’une enquête appropriée de l’attentat impliquerait explorer toutes les possibilités afin de rechercher des preuves qui tiennent la route. …

« Ce dont nous avons besoin c’est d’une évaluation du renseignement inter agence – le mécanisme utilisé par le passé pour obtenir des résultats significatifs. Nous entendons indirectement de certains de nos anciens collègues que le projet de rapport néerlandais contredit certains ds véritables renseignements qui ont été collectés. …

« M. Président, nous croyons que vous devez chercher les analyste du renseignement honnêtes et désormais les entendre, même s’ils contestent, voire s’ils contredisent l’histoire dominante qui a prévalu et été raconté jusqu’à présent. Ils pourraient bien vous convaincre de prendre des mesures pour traiter plus franchement le crash du MH-17 abattu et de minimiser le risque que les relations avec la Russie puissent dégénérer en une reprise de la guerre froide avec la menace d’une escalade dans un conflit thermonucléaire. En toute franchise, nous soupçonnons que au moins certains de vos conseillers ne parviennent pas à apprécier l’énormité de ce danger « .

Dans le même esprit, J’ai eu connaissance par une source qui a été informé par certains analystes en postes que la raison du si long silence américain pendant un an, c’est que les preuves vont dans une direction qui dérange, vers des éléments nocifs du gouvernement ukrainien, plutôt que réaffirmant le jugement hatif et à l’emporte-pièce diffusé par le secrétaire d’État John Kerry et DNI James Clapper impliquant les rebelles russes ethniques dans les jours après que l’avion ai été abattu.

Selon [le journal allemand] Der Spiegel, l’agence de renseignement allemand, le BND, dispose d’éléments quelque peu différents, mais a également conclu que le gouvernement russe n’a pas fourni le missile anti-aérien Buk soupçonné d’avoir abattu l’avion de passagers. Der Spiegel a rapporté que le BND croyait que les rebelles auraient utilisés une batterie de missile capturée aux forces ukrainiennes.

Pourtant, quelle que soit la vérité au sujet de ces bribes de renseignement, il est clair que la communauté du renseignement des États-Unis a une bien plus grande connaissance de ce qui est arrivé à MH-17 – et de qui était responsable – que ce n’était le cas le 22 Juillet 2014, lorsque le DNI a émis le rapport sommaire. [Voir Consortiumnews.com de « L’enquête sur le MH-17 sombre dans un brouillard de propagande. »]

Pas de mise à jour pour Vous

Lorsque je demandai à un porte-parole du DNI, le 17 Juillet, le premier anniversaire du crash, si je pouvais obtenir une mise à jour sur l’analyse du renseignement américain, elle a refusé, affirmant que le gouvernement américain ne voulait pas nuire à l’enquête conduite par les néerlandais . Mais, je l’ai souligné, la DNI l’avait déjà fait avec le rapport du 22 Juillet 2014..

J’ai également fait valoir que, historiquement, les enquêtes sur les catastrophes aériennes ont été transparentes, pas opaque comme celle-ci, et que le public américain avait un droit fondamental de savoir ce que la communauté du renseignement américain savait sur l’affaire MH-17 compte tenu de la menace existentielle d’une potentielle confrontation nucléaire avec la Russie. Mais le bureau du DNI a tenu ferme dans son refus de fournir une mise à jour.

Le Comité de rédaction du New York Times aurait pu donner de la voix pour défendre ce droit. Au lieu de cela, le Times utilisé ses pages éditoriales de leader d’opinion pour exiger d’obéir au groupe dominant de Washington et sa pensée officielle sur la crise en Ukraine, qui est que tout est la faute du président russe Vladimir Poutine. Il est écrit dans l’éditorial :

« Pendant tout ce temps, le président Vladimir Poutine a accusé….« les ascistes ukrainien »manipulés par les Etats-Unis et leurs alliés de tous les maux en Ukraine. Personne en dehors de la Russie ne croit cela, et les Russes eux-mêmes font peu d’efforts pour dissimuler leur soutien militaire large aux séparatistes. …

« Les parents de ceux qui sont morts sur l’avion de ligne de la Malaisie, dont la plupart étaient néerlandais, méritent des réponses et la justice. Il y a peu de doute que la Russie bloquera tout tribunal. Mais le Conseil de sécurité ne doit pas être trompé en croyant que les contre propositions-russes sont une alternative honorable », pas plus que quiconque devrait être dupé par l’un des mensonges de M. Poutine sur l’ingérence militaire de la Russie en Ukraine.

l’éditorial strident du Times est à la limite de l’hystérie comme si le journal était effrayé de voir qu’il perdait le contrôle du seul récit autoris issu de sa couverture profondément biaisée de la crise en Ukraine depuis son début en Février 2014 quand un coup d’Etat soutenu par les USA a renversé le président Viktor Ianoukovitch démocratiquement élu..

Le Times a également mis le mot « fascistes » entre guillemets – sans doute pour suggérer que les chemises brunes ukrainiens ne sont que l’une des illusions de Poutine. The Times insiste sur le fait que « personne en dehors de Russie ne croit cela » ce qui suggère que si vous prenez note du rôle clé joué par les néo-nazis de l’Ukraine, vous appartenez à la Russie puisque « personne hors de Russie » pourrait croire une telle chose.

Pourtant, même les propres correspondants du Times n’ont parfois eu d’autre choix pour décrire une réalité centrale de la crise en Ukraine – que les milices néo-nazis et autres ultranationalistes ont fourni le muscle pour le coup d’état de Février 2014 et ont servi de fer de la lance contre les Russes ethniques dans l’est qui ont résisté au régime issu du coup d’Etat soutenu par les USA.

Ce mois-ci, correspondant du Times Andrew E. Kramer a effectué un reportage sur les combats sur la ligne de front dans lequel le gouvernement de Kiev a opposé le bataillon néo-nazi Azov et militants islamistes (dont certains ont été décrits comme « frères » de l’Etat islamique) contre les rebelles ethniques russes. [Voir « Ukraine Fusionne les nazis et les islamistes. » De Consortiumnews.com]

Les néo-nazis et ultranationalistes ont également affronté la police ukrainienne et les politiciens, y compris des échanges de tirs et des marches de protestation réclamant la destitution du président de Petro Porochenko, tel que rapporté par la BBC. [Voir aussi « la pagaille qui Nuland Made. » De Consortiumnews.com]

Mais toute déviation de « c’est toujours la faute de Poutine » d’ungroupe de réflexion exaspère les rédacteurs du Times au point qu’ils chantent quelque chose comme le « rGo Back to Russia » insulte dirigée contre les Américains dans les années 1960 et 1970 qui osaient critiquer la guerre du Vietnam. C’est juste ce genre de conformité anti-intellectuelle qui domine maintenant le débat sur l’Ukraine.

Et, contrairement à Sherlock Holmes qui a eu l’astuce pour déverrouiller le mystère de la « Silver Blaze » [le chien des baskervilles ndt] en notant que le chien n’aboyait pas, les rédacteurs du Times ignorent la réticence curieuse du gouvernement des États-Unis de refuser de mettre à jour son « évaluation » du crash du MH-17. Si les éditorialistes voulaient vraiment connaître la vérité et prendre réellement leur responsabilité, le Times aurait rejoint ceux qui exigent que l’administration Obama mette fin à son silence suspect.

Robert Parry est un journaliste d’investigation américain reconnu, célèbre pour ses révélations sur l’affaire des contras en Iran. Il est le fondateur du site de journalisme d’investigation indépendant consortium news

Traduction www.initiative-communiste.fr

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