Miami : fusillade mortelle à l’aéroport

par citoyen
jeudi 8 décembre 2005

Un passager américain est abattu dans un avion à Miami lors d’une escale, dans des circonstances incertaines. Dans un contexte où les États-Unis craignaient encore récemment d’être l’objet d’une menace terroriste, cette fusillade opérée par une personne apparemment simplement déséquilibrée risque de relancer la polémique sur la présence de ces policiers armés que George Bush avait fait installer dans les vols américains à la suite des événements du 11 septembre 2001. S’agit-il d’une bavure ?

Un policier américain abat un compatriote

Il s’agissait d’un citoyen Américain âgé de 44 ans, Rigoberto Alpizar, originaire du Costa Rica, qui, selon les déclarations faites par les autorités américaines, aurait affirmé détenir une bombe dans son bagage à main durant le vol. Les circonstances exactes de la fusillade restent cependant pour l’instant incertaines, dans l’attente des conclusions d’une enquête plus approfondie. Cette enquête aurait déjà débuté, puisque les autres passagers ont été conduits en dehors de l’avion pour être interrogés par les autorités.

L’incident s’est produit vers 14 heures (20 heures à Paris) sur une passerelle de débarquement, peu après l’atterrissage sur l’aéroport de Miami.

Le vol 924 de l’American Airlines venait d’arriver de Medellin, en Colombie, et effectuait une escale à Miami avant de redécoller à destination d’Orlando, en Floride. Il ressort des premiers éléments que le policier a tiré plusieurs coups de feu, et que le passager a été touché mortellement par au moins une balle. Après une course poursuite à l’intérieur même de l’avion, le passager dangereux est sorti par le couloir d’embarquement de la porte D42 de l’aéroport. Les agents de la sécurité ont alors poursuivi l’individu et lui ont ordonné de se jeter à terre. « Le passager s’est alors saisi de son bagage à main et à ce moment, conformément aux instructions, les agents ont pris les mesures appropriées. Des coups de feu ont été tirés, tandis que l’équipe d’agents tentait de maîtriser l’individu », a déclaré le porte-parole du ministère.

S’agissait-il simplement d’un « maniaco-dépressif » ?

Selon les déclarations de Mary Gardner, une des passagères -rapportées par la chaîne CNN, le suspect courait en descendant l’allée, et une femme le suivait en hurlant : « Mon mari, mon mari ... » Il a commencé à courir comme un fou dans l’allée. Il courait de manière frénétique, agitant ses bras ... J’ai entendu la femme dire que son mari était maniaco-dépressif, et qu’il n’avait pas pris ses médicaments ... J’ai vu la femme, je pense qu’elle était anglophone, avec des cheveux blonds, elle était hystérique ».

On imagine donc la scène : l’avion vient d’atterrir, un passager perturbé fait une crise, commence à raconter n’importe quoi, notamment qu’il détient une bombe dans son bagage à main, un mouvement de panique commence à sourdre parmi les passagers et à parvenir jusqu’aux policiers... les policiers ont-ils essayé de se saisir de l’individu ? Celui-ci s’est-il débattu ? En l’état, nous savons qu’une course poursuite s’est engagée dans les couloirs de l’avion, avec, en tête, l’individu suspect poursuivi par les policiers, puis par sa femme. Selon les propos rapportés ci-dessus, on croit comprendre que sa femme a tenté d’expliquer que son mari était malade et n’avait pas pris ses médicaments. Il y a tout lieu de croire que cet homme abattu par un compatriote était tout simplement malade. Il s’agirait donc d’une triste bavure, dans un pays de plus en plus policier. Même si, comme le déclare Joseph Gutheinz, ancien pilote de l’armée et avocat : « Ce serait la première fois qu’un agent de sécurité fait usage de son arme à feu dans un appareil ou à proximité d’un appareil ».

Il n’y avait pas de bombe ...

Bien évidemment, il faut attendre les conclusions de l’enquête, mais l’on sait d’ores et déjà que les fouilles menées depuis plus de quatre heures n’ont pas permis de trouver une quelconque bombe ! Étrangement, cette information, bien que largement relayée par la presse internationale, a disparu de la une de Google ; et même de la rubrique « international ». Certainement cette information a-t-elle été chassée par d’autres informations plus importantes pour l’internaute francophone. Mais heureusement, si vous souhaitez la retrouver, cliquez ICI (plus de 700 articles, bon, c’est en anglais). Nous ne sommes pas du bal des hypocrites dénoncé sur le site d’Agoravox par Alain Hertoghe.


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