Milton Friedman... Chicago boys... Néolibéralisme fascisant...
par stanley
samedi 12 juillet 2014
Milton Friedman enseignait l'économie à l'université de Chicago. Il croyait qu'une thérapie de choc appliquée à l'économie, pousserait la société a accepter une forme dérégulée du capitalisme.
Pour ses 90 ans, l'administration Bush lui organisa un anniversaire grandiose. A cette occasion Donald Rumsfeld se fendit d'un discours flatteur d'ou on peu ressortir cette phrase significative : "Milton est l'incarnation de cette vérité selon laquelle les idées ont des conséquences." Effectivement et Rumsfeld s'est bien gardé de le souligner, l'idéologie économique de Milton Friedman est en grande partie responsable de la crise de 2008...
On nous à menti sur la façon dont ces politiques radicales ont envahi le monde. Ce n'était pas au nom de la liberté, ni de la démocratie. Mais grace à des chocs, des crises...Il fallait des états d'urgence. Milton Friedman avait compris l'utilité de ces crises.
Le Chili n'était pas le seul pays d'Amérique latine qui suivit la politique préconisée par l'école de Chicago. Les disciples de Friedman tenaient des postes clés au Brésil et ils conseillaient aussi le gouvernement Uruguayen. Le 24 mars 1976, un putch militaire renversa le gouvernement d'isabelle Peron en Argentine. Le général Videla prit le contrôle du pays encore une fois avec l'aide des USA. Les Chicago boys décrochèrent des postes économiques très important au sein du gouvernement militaire. Ils profitèrent de l'occasion pour opérer des changements majeurs dans la vie économique et sociale de l'argentine. Moins d'un an après le coup d'état, les salaires avaient perdus 40% de leur valeur. Les usines fermaient. La pauvreté se multipliait. Comme au Chili, il a fallu terroriser la population pour lui faire accepter ces mesures économiques.
Friedman entretenait d'excellentes relations avec Nixon. Plusieurs de ses collègues et disciples de l'école de Chicago avaient été recrutés par le gouvernement. Donald Rumsfeld était l'un d'entre eux. Mais en 1971, les difficultées économiques sont telles, que Nixon tourne le dos aux idées de Friedman et impose une politique de contrôle des prix et des salaires. Rumsfeld fût chargé de l'appliquer. Cette politique fût un succés et Nixon fût réelu pour un second mandat. Un véritable camouflet pour Friedman.
Après la chute du communisme, s'ouvraient à l'est, de fabuleux territoires pour les Chicago boys, qui détenaient maintenant les clés de l'économie mondiale. Gorbatchev tenta bien de résister à leurs exigences. Ils l'éjectèrent donc au profit d'un homme plus...Disons...Conciliant...Boris Eltsine. Les mesures prises, fûrent en tout points semblables à celles que les Chicago boys avaient imposées au Chili, en Argentine, en Grande-Bretagne et ailleurs dans le monde. Sous couvert d'un plus grand libéralisme au sein d'une grande démocratie et pour le bien du plus grand nombre, les industrie Russes fûrent bradées à des prix dérisoires. Et ce, pour le plus grand profit de quelques oligarques, qui en peu de temps, se sont constitués des fortunes absolument considérables et totalement indécentes. Pendant ce temps là, le chômage, la précarité, la pauvreté atteignirent des sommets. Pour la seule année 1992, la consommation chuta de 40% !...La majorité des Russes était contre les politiques préconisées par les Chicago boys. En 1993, le parlement décida d'abroger les pouvoirs spéciaux jusqu'ici accordés à Eltsine. Il décrèta alors l'état d'urgence. Le 21 septembre il opta pour la solution Pinochet et fît dissoudre la parlement. L'occident pesa de tout son poids du coté d'Eltsine. Celui-ci finit par obtenir tous les pouvoirs et se lança, avec l'aide et le soutien des chicago boys, dans la grande braderie de ce qu'il restait de l'industrie d'état Russe. En 1998, 80% des fermes Russes étaient en faillite et 70.000 usines d'état avaient fermées. En 8 ans, le nombre de Russes vivant dans la rue avait augmenté de telle façon, que certains parlent de plusieurs dizaines de millions de personnes...Pendant ce temps, Moscou était devenue la ville ou l'on trouvait le plus de milliardaires au monde...
A bien des égards, ce qui se passa en Irak pendant la seconde guerre, n'est pas sans rappeller se qui ce passa au Chili sous la dictature. Morts...Tortures...Pressions...Camps d'internement...Enlèvements...Disparitions...et bien entendu une politique économique tout droit sortie des préceptes Friedmaniens. La privatisation des biens publiques, alors que justement l'Irak avait surtout besoin d'un état fort et interventionniste. Les USA donnèrent l'exemple en privatisant son intervention militaire comme jamais auparavant. En effet, en 2006, il y avait plus de contractuels, que de GI's...C'est toujours le fameux principe Friedmanien du : "profitons d'une crise pour imposer nos idées."...L'argent investit par les Américains en Irak, profita exclusivement aux entreprises américaines. Même la nouvelle monnaie Irakienne fût imprimée aux USA. Depuis le 11 septembre, l'industrie de la sécurité aux Etats-Unis, brasse plus d'argent que l'industrie du cinéma et de la musique réunis. Le budget de l'armement frôle aujourd'hui le milliard de dollar par an.
Quand l'ouragan Katrina frappa la Nouvelle-Orléans en août 2005, le monde découvrit avec stupéfaction une sorte d'apartheid du désastre. Les habitants les plus fortunés purent quitter la ville, les autres (de la communauté noire essentiellement) restèrent coincés sans recevoir quasiment aucune aide de l'état. En 2006, juste avant de mourir, Milton Friedman affirma dans une interview au Wall-Street journal, que tout celà était bien malheureux, mais que c'était aussi un chance à saisir pour par exemple privatiser la système éducatif de cette ville. Décidément une idée fixe pour ce fossoyeur de l'économie mondiale. Au Sri-Lanka, après le tsunami de 2004, on interdit aux pêcheur de revenir s'installer sur leurs plages, pour vendre les terrains à des hotels de luxe...
Voilà en quoi consiste la stratégie de l'école de Chicago. Des raids systématiques contre la sphère publique au lendemain des catastrophes. Des cataclysmes. Quand les gens sont trop focalisés sur l'urgence. Sur leur survie. Pour protéger leurs intérêts. Quand ils sont déboussolés, désorienté...Mûrs pour accepter n'importe quoi. On en revient donc au choix entre le "New-Deal" de Roosevelt. Un système humaniste, car mettant le citoyen au centre du monde économique. Et la stratégie du choc préconisée par les Chicago boys. Qui revient à condamner le plus grand nombre, pour le seul profit de quelques uns. C'est le monde dans lequel nous vivons tous aujourd'hui. Un monde Friedmanien. Pour en revenir à Roosevelt. Au moment du "New-Deal", il recevait volontié les syndicats et les associations de citoyens, qui lui proposaient des mesures qu'ils voulaient voir dans ce plan. Roosevelt les écoutait attentivement et à la fin il leur disait : "Descendez dans la rue et obligez-moi a le faire !" . Ce qu'ils firent, pour au final obtenir satisfaction. Ce que ça veut dire, c'est que si nous voulons des réponses à cette crise économique. Pour un monde plus sain, plus juste, plus pacifique. Il va falloir descendre dans la rue et les obliger à le faire.