Mohamed Abdeslam, ancien membre du gang des « ambulanciers charognards »
par Darth Walker
samedi 28 novembre 2015
La presse belge vient de révéler un aspect peu glorieux du passé de Mohamed Abdeslam, le frère de Salah et Brahim Abdeslam, tous deux impliqués dans les attentats terroristes de Paris. Pour rappel, Brahim Abdeslam s’est fait exploser au café Voltaire, tandis que Salah Abdeslam, en fuite, est toujours à cette heure l’homme le plus recherché d’Europe.
Au lendemain des attentats, Mohamed Abdeslam avait été arrêté par la police à Molenbeek où il vit et travaille pour l’administration communale. Mais il fut très vite libéré par la juge d’instruction en charge du dossier.
Le frère des deux terroristes s'est, dès sa sortie de garde à vue, exprimé dans les médias, d'abord sur le perron de la maison familiale, pour clamer son innocence ; il affirmait alors ne pas avoir été au courant des projets terroristes de ses frères, ajoutant au passage (ce qui est plus contestable, nous le verrons) : "Je n'ai jamais eu de problèmes avec qui que ce soit. (...) Je n’ai jamais eu d’ennuis avec la justice. (...) Nous sommes une famille ouverte qui n’a jamais eu de problème avec la justice".
Depuis, il fait la tournée des télévisions pour tenter de ramener son frère Salah à la raison, l'incitant à se rendre à la police. L'homme présente bien, s’exprime posément et donne des gages de sincérité.
Mais voilà que La Dernière Heure, reprise par Sud Info, Le Soir, 7 sur 7, la RTBF, et Le Dauphiné, exhument une sombre histoire dans laquelle Mohamed Abdeslam a été impliqué il y a dix ans.
Son nom apparaît en effet dans le dossier du gang des ambulanciers charognards, qui défraya la chronique en avril 2005. La police belge avait mis à jour une véritable filière de détrousseurs de cadavres. Sept ambulanciers avaient été arrêtés et placés sous les verrous par un juge d’instruction de Bruxelles.
Mohamed Abdeslam, alors âgé de 18 ans, et qui effectuait là son premier job, faisait partie des inculpés. Lors des audiences devant le tribunal correctionnel de Bruxelles en 2010, il avait expliqué au juge : "Je suis un voleur, une crapule, un vautour." Il avait néanmoins essayé de diluer sa responsabilité en arguant que le système avait été mis en place bien avant son arrivée et que d’autres en avaient bien plus profité que lui.
Mohamed Abdeslam n’avait alors été condamné qu'à deux ans de prison avec sursis. Le jeune homme ne s'était même pas présenté lors du prononcé du jugement.
Contacté par la RTBF, l'intéressé se présente dorénavant comme un "bouc-émissaire" dans cette affaire, et évoque une époque où il "ne réfléchissait pas trop". "C'est une affaire qui date de plus de 11 ans et des faits commis à l'âge de 18 ans. J'étais encore un jeune garçon immature et pas très responsable", plaide-t-il. Mohamed Abdeslam invoque une "grosse erreur de jeunesse".
Reste que, comme le souligne Le Parisien, l'homme a menti sur son passé judiciaire.