Nelson Mandela : brève rencontre....

par remiaufrere
vendredi 13 décembre 2013

L'occasion d'une brève rencontre avec le Président MANDELA en juillet 1996...souvenir...

Comme d’autres avant et après moi, j’ai eu l’opportunité de rencontrer le Président Nelson MANDELA.

Ce fut le 14 juillet 1996, à Paris, à l’occasion de la réception pour la fête nationale organisée par le Président de la République, Jacques CHIRAC au Palais de l’Elysée.

Invité par la Présidence, suite à l’exercice de la présidence successive (sur deux années consécutives) du groupe de travail 1 de la Commission Ministérielle Armées-Jeunesse, le leader sud-africain fut l’invité d’honneur de notre fête nationale.

Ce que je retiens encore plus que le sourire éclatant de Nelson MANDELA, fut sans aucun doute la fébrilité joyeuse et démonstrative du Président français annonçant à ses 5000 invités, microphone en main, devant le perron du jardin élyséen, la présence à ses côtés du dirigeant africain. Il ne rata pas son effet et un tonnerre d’applaudissements et un enthousiasme doublé d’une émotion bien réelle parcouru toute l’assistance.

Cette rencontre fut donc brève et intense. Quelques années plus tard, j’eu l’occasion de parcourir l’Afrique du Sud, pays fascinant s’il en est, plus particulièrement par la richesse géographique, sa faune et sa formidable diversité de paysages et de climat.

En effet, arrivé dans la ville du Cap (à l’atmosphère et au climat européen occidental), puis de la vallée des vins, en passant par les autruches jusqu’a Port Elisabeth (trajet avion depuis cette ville jusqu’à Durban) pour me rendre ensuite dans une première réserve privée au nord de Richards Bay.

Puis un passage pittoresque par le petit état du Swaziland empruntant une piste au Nord du pays pour rejoindre à nouveau l’Afrique du Sud et une seconde réserve privée voisine du célèbre parc Kruger. Globalement, malgré de nombreuses recommandations relatives à la sécurité, circulant en voiture particulière de location, je n’ai pas connu de difficultés sur ce point.

Il semblerait que depuis quelques années et notamment le départ du pouvoir de Nelson MANDELA, la sécurité des personnes et des biens s’est largement détériorée. C’est pourquoi, je ne saurais aujourd’hui recommander une visite en solitaire ou en groupe très restreint dans les mêmes conditions.

En Afrique du Sud, j’avais eu l’occasion de visiter l’ile pénitentiaire de Robben Island situé en face de la ville du Cap. Ce fut là encore assez impressionnant de visiter la prison et la cellule précédemment occupé par de nombreux détenus politiques de l’ANC (dont celle occupée par Nelson MANDELA).

La visite fut guidée par un ancien prisonnier du site ce qui ajouta à l’émotion naturelle de l’endroit et de mesurer la grande pénibilité des conditions de détention et de mieux comprendre l’importance du sacrifice et la force du pardon du leader noir devant une des plus longues détentions politiques du XXème siècle.

Au moment du départ attendu depuis plusieurs semaines de Nelson MANDELA, l’homme a permis de nombreux commentaires, y compris sur ces défauts humains. Chacune et chacun reconnaitra les efforts héroïques d’un homme qui a toujours cru en ses idées et qui a su faire la paix avec ses ennemis et fait éclore la nation « arc-en-ciel » qu’il a rêvé durant plus de trois décennies. Il faut aussi associer à cette mutation le dernier président afrikaner Frederik De Klerk (les deux seront par la suite distingués du Prix Nobel de la Paix en 1993).

Lors de la cérémonie officielle d’hommage à Nelson MANDELA, tous les observateurs auront noté les sifflets à l’encontre du Président ZUMA. Alors quid de l’unité du « peuple arc-en-ciel » ?

L’Afrique du Sud de cette fin 2013 n’est plus celle d’il y a 20 ans ni même 10 ans. La crise a aussi frappé ce pays riche en minerais, aux ressources humaines considérables et à la richesse touristique d’une très grande qualité.

L’incapacité des successeurs de N.MANDELA à dépasser les clans et à poursuivre son œuvre de rassemblement et sa volonté d’une meilleure répartition des richesses au-delà des familles dirigeantes et factions de l’ANC ne permet plus d’envisager un avenir proche radieux pour le pays le plus dynamique du continent.

Mais soyons optimiste. Tout simplement parce que le rêve impossible de Nelson MANDELA a été réalisé. Demeure à relever le défi d’un développement plus égalitaire, plus équilibré de l’Afrique du Sud. Le problème ne semble pas d’y penser mais surtout pour la classe dirigeante de l’ANC de ne plus y croire aujourd’hui.

Mais demain sera un autre jour.

Rémi AUFRERE


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