Népal : les maoïstes quittent la coalition
par Cony Jaro
vendredi 21 septembre 2007
Moins d’un an après avoir déposé les armes et rejoint le gouvernement, les rebelles maoïstes, souhaitant l’abolition du roi Gyanendra, ont décidé Mardi de démissionner de leurs postes ministériels et de boycotter les prochaines élections qui devaient se tenir au mois de novembre.
En novembre 2006, le gouvernement népalais et la guérilla maoïste déposaient les armes devant des représentants de l’ONU et un accord de paix était signé. Un événement qui allait mettre fin à une guérilla qui avait débuté dix ans plus tôt, lorsque le 13 février 1996, Pushpa Kamal Dahal, plus connu sous son nom de guerre de "Prachanda" se lance avec le Parti communiste du Népal (section maoïste) dans une guerre qui fera 13 000 morts.
En janvier de l’année suivante, le gouvernement parallèle était dissout et les rebelles acceptaient de rejoindre le parlement et le gouvernement pour former une grande coalition qui s’était fixé pour but de rédiger une nouvelle constitution.
Pendant tout ce temps-là, les maoïstes revendiquaient la proclamation de la République et donc l’abolition de la monarchie, mais la bureaucratie et les pourparlers retardèrent cette échéance. C’est donc ce mardi que Dev Gurung a annoncé que lui et les autres ministres du gouvernement provisoire appartenant à l’ex-guérilla avaient présenté leurs démissions.
Le numéro 2 du parti, Babburam Bhattarai a expliqué sa position lors d’un meeting organisé dans la soirée à Katmandou :
« Nos efforts pour déclarer une République depuis le Parlement ont échoué. Désormais, nous déclarerons la République depuis la rue. [...] Nous n’accepterons pas le code de conduite annoncé par la Commission électorale, et nous pertuberons toutes les préparations électorales en cours », a-t-il poursuivi, tout en précisant qu’il s’agirait de manifestations « pacifiques ».
Le pays bascule donc une nouvelle fois vers une situation très incertaine : que vont faire les maoïstes ? Vont-ils reprendre les armes ? Comment va réagir le gouvernement ? Autant de questions qui restent pour l’instant sans réponses, mais qui plongent le petit Etat himalayen dans l’angoisse d’un retour à la guerre civile.