Nucléaire iranien : le plan B israélien
par Allain Jules
samedi 21 février 2009
Depuis quelques années déjà, face aux sorties volontairement déformées du président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, face aux réticences de l’ex président américain George Walker Bush de frapper l’Iran avec le risque de créer un nouveau conflit mondial, Israël cogite ferme, et agit. L’avènement de l’administration Obama qui tend la main à l’ancienne Perse, empêche désormais l’Etat hébreu, de dormir sur ses lauriers. Après une propagande ad nauseam anti-iranienne, un lobbying au ras des pâquerettes auprès de l’agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) et des Européens qui a accouché d’une souris, les autorités israéliennes élaborent par tous les moyens et subterfuges possibles et inimaginables, un plan B pour contrer l’Iran. Les services secrets américains révèlent donc, selon cet article du journal britannique Telegraph, édition Web datée du 16 février 2009, que, Israël, a mis en place un système sophistiqué et brillant stratagème d’infiltration et d’assassinat de scientifiques iraniens, susceptibles d’influer dans le processus de mise sur pied imminente, du programme nucléaire civil iranien, selon les mollahs, et militaire, selon les Etats-Unis, l’Etat hébreu et leurs alliés.
Selon Reva Bhalla, analyste au Strategic Forecasting, Inc., plus connue sous le nom de Stratfor, agence privée américaine de renseignements travaillant en étroite collaboration avec la CIA, Israël tue des iraniens. Voici sa déclaration en intégralité : « Avec la coopération des États-Unis, les opérations clandestines israéliennes ont porté sur l’élimination des principaux actifs humains impliqués dans le programme nucléaire de Téhéran, et à saboter la chaîne d’approvisionnement ». Un agent de la CIA gardant l’anonymat, renchérit dans le Daily Telegraph, en citant même, le nom de Ardeshire Hassanpour, un scientifique iranien travaillant à l’usine d’Ispahan, au sud de Téhéran, mort dans des circonstances mystérieuses suite à une intoxication au gaz en 2007, décès qu’il ampute au Mossad. Ceci avait même valu des représailles des autorités iraniennes, sur la minorité juive qui a toujours refusé de s’exiler en Israël, comme la famille de l’ancien président israélien, Moshe Katsav, qui a échappé de justesse à la prison, après ses viols et harcèlements sexuels répétés, sur ses collaboratrices.
Ces procédés illicites tentent de battre en brèche la vérité. Ils veulent rendre réels, tous les présupposés rabâchés ici et là, relayés par les médias dominants, et érigés en doxa sociétale et/ou dogme idéologique inviolable. Vaste programme de désinformation. Le changement à Washington est vu comme une trahison. En privé d’ailleurs, nous révèle le Times, les autorités israéliennes savent que, leurs rêves d’une attaque aérienne sur les installations nucléaires de l’Iran, se sont probablement envolés. La nouvelle administration Obama, privilégiant plutôt l’axe Pakistan-Russie-Afghanistan, considérés plus dangereux que l’Iran. Désormais donc, une action militaire est pour l’instant, hors de portée. La crainte de l’Etat hébreu étant celle de ne pas savoir quelle sera la réaction de Barack Obama, en cas d’attaque, sans l’aval américain. Les opérations clandestines du Mossad auraient entraîné de nombreux décès de personnalités, autres que celui cité plus haut. C’est ainsi que, selon un ex-agent de la CIA, toujours aidé par les américains, Israël a obtenu des documents confidentiels sur le nucléaire iranien, auprès des sociétés européennes implantées en Iran, où, ses agents étaient envoyés. Ainsi, sur place, ils prenaient des photos des hommes à abattre. Ceci permit notamment d’avoir des informations sur les diverses installations suspectes des bases nucléaires iraniennes. Israël a aussi utilisé des sociétés écrans pour s’infiltrer dans le réseau iranien d’achat.
Le régime clérical utiliserait, pour contourner les sanctions des Nations Unies, un subterfuge astucieux, lui permettant d’obtenir des métaux, des soupapes, des appareils électroniques, et des machines de tous ordres, pour son programme nucléaire. Sous la pression, l’Iran aurait même détruit une centrale près de Téhéran, au bulldozer. Le gouvernement iranien serait aussi tellement préoccupé par la menace des opérations clandestines du Mossad, qu’il a mis en place, une police « anti-agent double ». Mais Vince Canastraro, ex-chef de la lutte contre le terrorisme à la CIA, exprime ses doutes, quant à l’efficacité des opérations israéliennes contre l’Iran. "Vous ne pouvez pas réaliser les objectifs de politique étrangère par le biais d’opérations clandestines", dit-il, ajoutant à l’adresse des israéliens, "Vous ne pourrez pas vous débarrasser de la capacité nucléaire de l’Iran." C’est à croire que l’Iran a déjà sa bombe.
>>>Allain Jules
(crédit photo/Reuters)