On voudrait l’avis du peuple s’il vous plaît… Mais non c’est pour rire !

par Jonathan Moadab
samedi 5 novembre 2011

J’avoue que j’y ai cru. J’ai cru à un sursaut d’humanité de la part du Premier ministre grec, George Papandréou, lorsqu’il tapait du poing sur la table, affirmant que c’était « au peuple grec de décider » de son avenir. Une vague d’espoir a envahi les réseaux sociaux et la rue grecque, mais elle fût bien vite tempérée par les positions tenues par les politiques et les media.

Concernant les deux partis de « gouvernement »

L’opposition menée par les socialistes F. Hollande et M. Aubry, dit « comprendre » la décision de mettre en place un referendum mais décrivent surtout un “défaut de gouvernance” de l’Europe. Auront-ils autant de compassion s’ils atteignent le pouvoir ? Leur position semble inconfortable selon Europe 1.

 

Nicolas Sarkozy appelait à une « attitude ferme par rapport à la Grèce pour une prise de conscience collective » concernant ce genre de cas. Une sommation qui fait suite à un discours de fermeté et moralisateur prononcé dans la cour de l’Elysée. du premier ministre ? Il a ensuite justifié la violation de la souveraineté des Etats au nom de « l’euro et de l’Europe » comme étant, selon lui, notre « devoir  ».

Dans les médias

 

Les campagnes de dénigrement dans la presse se sont installées rapidement dans le paysage français et en Europe, à voir des articles comme celui-ci, qui contribuent à installer dans l’imaginaire des individus l’idée d’un peuple grec malhonnête et fainéant. Si certains publient des avis d’internautes, qui soutiennent le peuple Grec la crédibilité médiatique de leurs discours est évidemment moindre. Pour une vision plus globale du traitement du cas par les media français, lisez l’article d’Arcrimed qui a étudié les Unes des quotidiens.

Au niveau économique

Les grecs peuvent-ils soutenir des décisions émanant d’une institution infiltrée par tant d’hommes d’influences de lobbyistes plus ou moins officiels, où Mario Draghi, président de la BCE, a une bonne place. Ce dernier, que l’on surnomme déjà « Super Mario  » est ancien vice-président de Goldman Sachs, banque qui a aidé la Grèce à falsifier ses comptes pour entrer dans l’UE. Le serpent se mord la queue…

Alors que les bourses ont fortement chutées à l’annonce de la tenue du referendum, elle se sont brusquement ressaisies à l’annonce d’une première hypothèse de reformulation de la question (ainsi qu’une baisse des taux par la BCE, décision de M. Draghi), et enfin de l’abandon pur et simple de la consultation des grecs.

Un dénouement inattendu

 

Pourtant, à l’annonce de la décision, elle semblait être admise à l’unanimité par le cabinet grec. Ceci était publiquement en projet depuis le 19 juin dernier. A ce sujet, Jean-Luc Mélenchon rappelle que les 13 dernières grèves générales demandaient un referendum. Que s’est-il passé pour que le referendum à priori massivement soutenu par la population, soit abandonné ? Les pressions, les intimidations, les rappels à l’ordre, y sont-ils pour quelque chose ? Ou bien est-ce simplement un manque de discernement de la part du premier ministre Grec ?

La coupe semble pleine, et Papandréou, au travers de son referendum, voulait éviter qu’elle ne déborde davantage, afin que le pays ne sombre pas dans la révolte. C’est, je crois, ce qui attend la Grèce ces prochaines semaines ou mois. Ceci expliquerait pourquoi le Premier Ministre a changé tout son état major (armée de l’air, de terre, de la marine…) au profit d’hommes de confiance. Se prépare-t-il à une guerre civile ou un coup d’Etat militaire ? C’est en tout cas ce que certains (et ) se demandent.

La situation en Grèce reste donc plus qu’explosive à l’échelle sociale. Car l’application du plan d’aide, simple acharnement thérapeutique face à une situation désespérée, ne va qu’entrainer davantage de mécontentement à l’intérieur du pays. Les grecs n’ont je crois, pas aimé la « balade démocratique » dans laquelle ils ont été menées par les oligarchies politiques.

En tant que membre du mouvement du 15M, je ne peux qu’encourager les grecs à se lever pour défendre leur souveraineté et leurs droits. Et j’ose espérer que si soulèvement il y a, il saura se propager en Europe. 

Jonathan M.


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